Smögen

Ce matin, on se rend compte que le frigo commence à être bien vide et surtout plus de pain pour le petit déjeuner. Malheur ! Heureusement, on se fait des pains maison cuit à la poêle qui dépanne bien en plus d’être goûtus. Avant notre visite du jour, arrêt rapide à un dernier Lidl suédois où on fait clairement le plein des placards en conserves et autres denrées qui se gardent au sec vu qu’on passe la frontière norvégienne dans quelques jours et que les prix vont exploser là-bas. On est toujours surpris d’arriver à faire rentrer les trois poches de courses dans Robert : aucune perte de place, ça, c’est sûre !

Midi, nous nous garons sur un parking gratuit dans le fameux village Smögen, si touristique. Et pour cause. Il est vrai qu’on ne peut que s’extasier sur la beauté des lieux : les maisons aux façades colorées du port, les petits bateaux de pêche, l’eau brillante aux algues vertes, les roches de granit rose, les petits pontons de bois. Tout est juste parfait. On flâne donc de passerelles en bord de fjord sous un soleil cuisant. « Si on nous avait dit que ça serait en Suède qu’on serait les plus bronzés et en débardeur, on l’aurait jamais cru. » Au détour d’un escalier en bois, nous tombons sur un lacounet paisible où nagent deux bernaches, entouré de cette roche lumineuse et rosée. Un point de vue exceptionnelle sur la mer depuis la falaise de Cleven. Un village typique suédois de l’ouest qui vaut vraiment le détour et le selfie « beaux gosses » obligatoire.

Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Nous roulons vers la réserve naturelle Ramsvikslandet à moins d’un quart d’heure. Sur place, on se munit du dépliant et organisation notre randonnée très bien balisée. Dès les premiers pas, le paysage est incroyable. C’est une de nos plus belles randonnées du voyage pour le moment, dans notre top 10 pour sûre. Nous croisons deux ou trois couples de coureurs sur les rochers mais pas plus. Toute la zone n’est que pour nos yeux. « C’est lunaire. » Effectivement, une fois la zone de pâturage passée, nous arrivons vite sur une gigantesque étendue de roche de granit rose, étincelante et vibrante de paillettes. Merveille de la nature, beaucoup de fleurs réussissent à pousser à même la pierre et des touches de rose, de violet, de jaune, de blanc apparaissent de-ci de-là. Nous sautons de rochers en rochers avec cette mer bleue qui nous observe depuis le bord de plage. Un véritable moment de plénitude et de plaisir de marche, avec une Lola qui tient bien la route malgré le soleil qui tape encore assez fort. Au bout du sentier, nous apercevons même trois, quatre maisons construites directement sur la falaise « ils ont même l’électricité qui vient jusqu’à eux, les chanceux. » Quelle bonheur ça doit être d’habiter dans un cadre aussi splendide « même si en hiver ou pendant un gros orage, tu dois moins faire le fier et surtout ça peut être vite angoissant. » En tout cas, aujourd’hui, c’est juste idyllique.

Il est déjà 18h30 quand nous rentrons au camion. Nous trouvons un coin dodo en bord de forêt où un véhicule français « incroyable » est déjà garé. Nous irons les saluer demain matin quand on sera plus présentable. Un parking à mi-chemin avant le village de demain où nous devrons gérer le vétérinaire pour Lola. Encore un port de pécheurs et des maisons rouges et blanches : c’est qu’on ne s’en lasse pas de ces paysages.