Nous avons mis un réveil ce matin à 7h30, histoire de prendre le petit-déjeuner avec l’envol des montgolfières au loin dans la vallée. Malheureusement, cette nuit a été pluvieuse et la matinée très nuageuse donc pas de décollage de ballons. Tant pis, tant mieux, on repique une heure au lit alors.
Aujourd’hui, c’est randonnée dans la Red et Rose Valley. On s’était garé en conséquence et on part directe sans bouger Robert. Guillaume a déjà repéré l’itinéraire sur une carte IGN et on se lance dans le fond de la vallée. A peine un pied sur le sentier que nos visages s’illuminent et nos têtes ne font que se tordre le cou tellement on veut tout embrasser jusqu’en haut. Les couleurs sont fascinantes allant du jaune au rose, du gris au blanc. Cette roche est extrêmement friable et nous essayons de suivre au maximum le chemin ou le lit de l’écoulement de l’eau de pluie « pas plus de dégradation que peut le faire la nature », répète Guillaume. Ces colosses de pierre volcanique semblent tellement fragiles finalement comme une montagne de poussière qui s’effrite au moindre souffle de vent « on a l’impression de marcher dans un château de sable ». Sur cette vallée, il y a beaucoup plus de maisons troglodytes et certaines semblent même encore habitées selon la période de l’année. Nous passons entre les arbres effeuillés par l’hiver et prenons parfois des tunnels taillés dans la roche pour traverser une pyramide de tuf. Les paysages sont extraordinaires et nous enchaînons point de vue à 360°, descente dans le fond de vallée, montée entre deux montagnes, entrée dans une église troglodyte ; on aperçoit même Robert qui trône sur son promontoire en solitaire « il fait tout petit dans cette immensité ». Lola ne manque pas une occasion de mener sa propre aventure et chasser les pigeons qui se nichent dans les cavités. On voit clairement qu’elle est très heureuse. Encore une belle randonnée de 5h durant laquelle on ne voit pas passer le temps : à se rythme-là, nos chaussures de rando ne tiendront jamais un an de plus.
Nous rentrons au camion accompagnés de deux autres chiens typique de la Turquie : des kangals. Lola vient donc de refaire sa meute d’un jour : dès que des « chameaux-à-touristes » passent au loin, elle sonne l’alarme, queue en l’air, suivi par ces deux acolytes. Bon, au bout de la cinquième « alerte aux chameaux », les deux autres ne se lèvent plus « elle est teuteu, la nouvelle ! » semblent-ils se dire. En tout cas, ça nous fait du bien de la voir si à l’aise.
Nous nous offrons encore une douche en extérieure, même si là, ça commence à vraiment être tendu de rester quasiment nu en serviette dehors avec ce petit vent malicieux qui se lève pile quand on se savonne. On repousse indéfiniment le moment où il ne faudra prendre que des douches à l’intérieure.
Un peu de polissage ou de tricot pour chacun et l’après-midi se termine tranquillement avant le gros travail de triage de photos qui attend Guillaume « aujourd’hui, 146 de plus. La plaie ! » Mais quand on aime, on ne compte pas…
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