Ankara

Aujourd’hui une grosse journée dans la capitale moderne de Turquie nous attend. Comme toutes les grandes villes, nous laissons notre louloute « chien de garde » dans le camion sous son plaid.

Nous allons commencer notre visite d’Ankara par Anitkabir, le mausolée de Mustafa Kemal Atatürk (« Le Père des Turcs » qui fut un président très important pour la Turquie. Mais avant d’arriver sur place, il faut trouver le moyen de prendre le métro. Nous ne comprenons pas comment acheter des tickets car les bornes ne prennent que la carte et le guichet est fermé. Il n’y a aucun plan, aucune information « soit t’es local et tu connais soit t’es paumé ! » Nous interpellons deux jeunes hommes qui nous paient deux trajets avec leur carte de transport directement sans qu’on est rien demandé : quelle gentillesse. Ils nous expliquent qu’on ne peut acheter des billets qu’à certaines grosses stations. Pas très pratique cette histoire. Nous descendons donc plus tôt que prévu pour aller au guichet et acheter 6 titres. Pouvant enfin nous déplacer sereinement, nous arrivons devant l’entrée d’Anitkabir. Comme dans tous les endroits touristiques en Turquie, la sécurité est renforcée : c’est scan des sacs et passage dans un portique sous l’œil de militaires en treillis armés. Moyennement accueillant mais on fait avec. Le site, gratuit, est très grand et nous passons par différentes « tours » dans lesquels sont exposées des véhicules ayant appartenu à Atatürk : bateau, char à canon, voitures blindées. Le cercueil est conservé dans un bâtiment surdimensionné à colonnes au bout d’une place en marbre. Nous tombons pile pour l’heure de la relève de la garde et pour la minute de silence en hommage à l’ex-président. La visite se termine par un musée dans lequel on en apprend davantage sur lui et sur tout ce qu’il a apporté à la Turquie. Sont exposés de nombreux objets ou cadeaux ayant appartenu à Atatürk, ainsi que toute une pièce dans laquelle sont reconstituées à l’échelle 1 des scènes de la Première Guerre (tranchées, obus, fond sonore de tirs, mannequins…). Pour finir c’est un musée de portraits à l’huile et de scènes de guerre qui sont accrochés au mur. Impressionnant tout le foisonnement de chose qui ont pu être déclinées pour célébrer cet homme. Mais qui est-ce donc ? Un peu d’Histoire : Après avoir grandement aider l’armée turque a vaincre les ennemis grecques, français et russes pendant la Première Guerre Mondiale, Atatürk fut élu président et bouleversa tout dans son pays : il proclama la Turquie comme pays laïc en détachant l’État de la religion, il supprima l’alphabet arabe pour passer à l’alphabet latin gage d’ouverture sur le monde, il donna le droit de vote aux femmes, il modernisa l’éducation et l’industrie, il déclara Ankara comme nouvelle capitale, berceau de son combat et de la résistance face au sultan ottoman. Tout un personnage et on comprend clairement pourquoi on voit sa tête partout : sur les billets de banque, des statues sur tous les rond point, des drapeaux à son effigie flottant aux lampadaires, des affiches dans tous les commerces et tout le respect que les turques ont pour lui : on l’a très bien ressenti pendant la minute de silence où tout le monde s’est arrêté de bouger, s’est tourné vers le mausolée et silence, même les perruches si bavardent d’habitude dans le ciel se sont mises en pause. Un beau moment de respect et d’amour.

Après 2h30 à en apprendre un peu plus sur l’Histoire de la Turquie, nous sommes affamés et décidons de nous perdre dans le « bazaar » pour trouver à manger. Quel vacarme ! Les poissonniers hurlent, les vendeurs de légumes y répondent, les couleurs des épices et les odeurs de pains chauds nous réveillent les papilles. C’est déroutant et en même temps fascinant. Nous jetons notre dévolu sur des pides au fromage, un durum aux épinards, un simit aux olives et en dessert des tulumbas au miel : on commence à se faire aux coutumes culinaires.

Le ventre bien plein, nous entamons la montée vers la Citadelle d’Ankara, construite durant la période médiévale. Une drôle d’impression nous tient. On se perd un peu dans les ruelles pas trop touristiques où toutes les maisons sont joliment restaurées, bien blanches avec les toits rouges ; mais si on regarde à travers les fenêtres, tout est vide comme une ville témoin. C’est très déroutant. Nous retrouvons finalement la grande artère qui mène jusqu’au haut des fortifications et donc au flux de touristes. La vue est très belle de tout en haut « et dire qu’au début la ville ne faisait que quelques kilomètres et maintenant elle s’étend si loin ». Le timing est juste parfait car c’est l’heure de la prière et de là où nous nous trouvons les mosquées se répondent entre elles « c’est comme une stéréo de muezzins ». La ville est entièrement remplie de ce chant.

Déjà 15h et la fatigue commence à se faire sentir. Nous filons donc vers une dernière mission : un magasin d’instruments de musique. En effet, un couple de français, Marion et Jonhnathan, rencontré à Noël, nous avaient donné comme mission de leur acheter un handpan à Ankara (car ils s’étaient laissé passé l’occasion et le regretté) « ça sera une bonne excuse pour se recroiser en Bulgarie, et toc ! ». Malheureusement pour notre porte monnaie, nous repartons avec deux instruments ; un pour eux et un pour nous ! En même temps ; c’est quatre fois moins cher quand France. On va s’y essayer, c’est tellement beau comme son « des vrais babosses de kétaniens ».

Nous rentrons au camion où Lola nous attend impatiemment pour faire une balade. Elle n’aura plus la possibilité de se mettre sur son panier jusqu’en Bulgarie voir jusqu’à Munich car les deux instruments sont tellement volumineux qu’on a trouvé que là pour les caler. Ralala les rencontres font faire parfois quelques folies…

Une réponse à “Ankara”

  1. Avatar de Saulnier viviane
    Saulnier viviane

    Belle journée et rencontres avec les hauts personnages anciens et des présents tout sympas. Vraiment chouette ce pays à travers tout ce que vous nous montrez et racontez 🤩💝. Merki et de gros bibis 😘😘

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