Aujourd’hui, une grosse journée nous attend ; nous décidons donc de nous lever une heure plus tôt pour profiter un maximum.
Nous commençons par aller voir le centre historique de Ceskych Budejovicich, à une vingtaine de minutes à pieds de notre point dodo d’hier. Toute l’ancienne ville tient en quelques rues. Nous arrivons directement sur la grande place Otakara II dont tous les bâtiments colorés autour captent notre attention. Des « oua » s’entendent quand nous découvrons l’hôtel de ville à la façade bleue incroyable avec ses gargouilles de dragon très impressionnantes et ses volutes sculptées. Au centre, la fontaine de Samson, imposante, représentant un homme tuant un lion : Samson héro biblique, simili Hercule de la culture romaine. Le ciel est menaçant mais quelques rayons de soleil parviennent à traverser parfois pour éclairer de sa lumière ces belles couleurs pastels. Nous continuons notre tour de visite en allant jeter un œil du côté de la Cathédrale de Saint-Nicolas… juste un œil car nous sommes dimanche à 9h30 et c’est le moment de la messe « ils ont même les écrans de télévision pour suivre. », puis nous passons aux pieds de la Tour Noire dont la légende raconte qu’un squelette serait assis sur les cloches et sonnerait l’heure des morts. Un vent froid nous fait mettre nos mains dans nos poches. « Un café quelque part ? » Aussitôt dit, aussitôt trouvé et on se pose au U Vás avec deux cappuccinos, un allongé et un chai latté : douceur de bonheur chaud. Lola aura même droit à une attention de la serveuse qui lui apporte une gamelle d’eau alors que deux autres toutous entrent à leur tour dans le café. Très chouette d’avoir trouvé un endroit dogfriendly « si j’habitais dans cette ville, ça serait clairement notre QG avec les copines et vu leurs pâtisserie, on aurait la carte de fidélité ! » Une fois tout le monde réchauffé, nous trouvons sur notre chemin de retour un marché de créateurs tout mignon dans lequel un club de poussettes d’époque promène leur poupons de plastique en mode défilé de mode : trop bizarre.« Heureusement qu’on avait pas trop de monnaie, sinon on aurait tout dévalisé ». « Ho des kurtos ! Ils font que vous goûtiez ça ! » Un à la cannelle et un autre à la vanille. On a fait deux nouveaux adeptes de ces cônes torsadés sucrés, encore fumant tout juste sortis des fours.
Cette journée sera parsemée de haut et de bas, ascenseur émotionnel et la série commence par une erreur d’angle-mort de ma part en sortant du parking. Rien de grave mais quand même ça tend les esprits.
Le prochain village à voir n’a beau n’être qu’à 20 minutes, j’en perds mon passage de vitesse et je prends mes virages en mode escargots quand quelqu’un vient en face : la pression n’est pas retombée du stress de l’accrochage mais nous arrivons tout de même à bon port.
Nous voilà au village d’Holašovice, le bon, cette fois-ci, avec un accent comme il faut sur le Š donc on prend le temps de tout faire. On commence par aller voir le Stonehenge du village construit dans un grand champ d’herbe. Malgré notre manque de couronnes tchèques, on arrive à payer en euros l’entrée. Le site est assez petit mais le soleil nous fait ralentir le pas et profiter. On fait quelques photos sur les trois énormes statues de bois représentant des dieux viking : Thor, Odin et Freya. Nous continuons notre tour de pâturage en traversant le fameux cercle de menhirs. Sur un pan de mur, des photos de l’installation du mât et des menhirs montrent des groupes de gens habillés de casque à cornes, de peintures au visage, de couronnes de fleurs, célébrant Mère Nature et l’énergie des pierres. Étrange et fascinant à la fois cette tradition issue de la culture viking: Stonehenge + Viking + en Tchéquie… C’est-à-dire?!
Deuxième boulette pour moi de la journée : la caissière nous sourit quand on repasse devant elle, nous tendant notre porte-monnaie. Je l’ai fait tombé de mon sac à dos à l’aller en allant payer. « On a failli passer à côté d’un drame car on a tout dedans ! »
Remis de cette deuxième montée de stress, nous enchaînons ensuite par la visite du village classé UNESCO, enfin village… plutôt la rue principale et ses façades de maisons d’un blanc éclatant aux contours colorés. Elles datent toute d’environ 1800 et le calme qui règne ici nous apaise. Au centre de la rue, un grand mât de cocagne en forme de lance-pierre trône comme pour fêter le Printemps.
Guillaume nous trouve ensuite un petit coin pique-nique au bord d’un lac où des planche-à-voile nous font notre journal de 13h.
Il est 15h30 quand on reprend la route pour aller voir notre troisième visite du jour : le très beau Château de Hluboká. C’est un lieu très touristique en pleine saison et nous décidons d’esquiver le parking payant en nous garant sur celui juste à-côté du magasin Penny. On a une heure top chrono pour aller voir l’édifice avant que notre présence sur le dit parking soit un peu trop louche. Comme tout bon château, il se trouve sur une colline qu’il faut monter et nous entrons dans son jardin. Le château semble tout droit sorti d’un conte de princesse. Il est le stéréotype même du château avec créneaux anguleux, fenêtres de vitraux, tourelles pointues et escaliers en colimaçon incroyables. Pour la petite histoire, ce château vu le jour au XIIIè siècle puis il fut reconstruit au XVIè en style Renaissance, puis adapté au XVIIè en style baroque et pour finir démolit et reconstruit en style gothique anglais au XIXè sur le modèle du Château de Windsor. Nous en faisons le tour extérieur avec des étoiles dans les yeux et notre surprise ne fait que grandir quand nous tombons sur la grande verrière. « On se croirait dans un vrai film d’époque. Sublime. « Elo, va voir la poignée de la porte d’entrée, ça vaut le détour ! » En effet, elle représente la tête d’un homme dont un oiseau est entrain de picorer le front : très accueillant ce Prince De Schwarzenberg (symbole de son blason : une tête de turque dont les yeux sont mangées par un corbeau). Une heure après, comme prévu, nous reprenons le chemin vers nos maisons nomades. « Y a un truc sur ta roue, non ? »
Comme on dit, jamais deux sans trois : une voiture de police attend patiemment aux côtés d’Oscar dont le pneu avant gauche est décoré d’un sabot jaune. Oupsi ! On ne fait pas les fiers et le policier nous fait comprendre qu’il a vu les caméras de surveillance et que nous ne sommes pas allés faire les courses au magasin mais qu’on est parti voir, probablement, le château à la place et que les camping-car sont interdits sur ce parking qu’il fallait aller à celui juste à côté payant, blablabla. Robert étant d’un gabarit plus petit, ça passe encore. Nous écoperons donc d’une brave amende de 500 couronnes tchèques (20€, il nous a fait une fleur) et après deux, trois signatures sur le papier de constat, l’agent libère Oscar. Une tape sur l’épaule de papa et « enjoy your trip ! » Sympathique ce policier mais bon, on est moins jouasse tout de suite. On a voulu jouer au plus malin mais c’est raté. On apprendra de nos erreurs (espérons) !
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