Programme : journée route, pour se rapprocher toujours un peu plus de la capitale tout à l’est. Au Danemark, quand on devait aller d’un point à un autre, ça nous prenait maximum 2h ; ici, les distances s’allongent et il faut rouler bien plus longtemps pour atteindre l’autre bout.
Le soleil nous accompagnera toute la journée et ça nous donne envie d’écouter du Bob Marley qui enchaînera avec du Bob Dylan puis du Balavoine : cession des B, quoi. On longe un moment le canal Borensberg qui nous replonge dans nos souvenirs de début ; on se revoit garé le long du canal du Midi pour notre premier pique-nique le premier jour du reste du voyage (en beaucoup moins chevelus bien entendu!) On double plusieurs fois des véhicules roulants à deux à l’heure avec un triangle rouge fixé sur l’arrière du coffre. Une fois, on pense que c’est que la voiture qui a un soucis mécanique mais quand l’histoire se répète, on se renseigne auprès de Dame Google : en Suède, à partir de 15 ans, les adolescents peuvent conduire une voiture bridée à 30 km/h, signalée par ce fameux triangle « A-traktor ». Le mystère est résolu.
Guillaume nous trouve un mignon petit coin en bord de lac pour notre repas de midi avec sur place bon nombre de suédois qui font des feux : une vraie culture du barbecue en plein-air. Moment tout spécial : on regarde le clip de la chanson « The seed » d’Aurora (une norvégienne qu’on adore) au moment du café et au cours de la chanson, nos regards se croisent avec Guillaume et nous voilà à pleurer face à face comme pris par surprise par notre émotion devant cette merveilleuse chanson pour une lutte écologique et un réveil des consciences « we cannot eat monney ! » Ce voyage nous rend davantage perméable à ce qui nous entoure et nous donne le temps de réfléchir et d’être face à nos ressentis, même malgré soi, parfois. Allez, pour se remotiver tout ça, on se fait le tour du lac les pieds mouillés (encore une fois) dans les herbes marécageuses et on reprend la route direction la réserve naturelle de Stendörren que nous voulons visiter demain.
Il y a tellement de parcs et de réserves en Suède qu’on aurait envie d’y rester un bon bout de temps et sillonner ses paysages, mais elle a une place assez « bâtarde », au milieu, entre la Norvège et la Finlande, qu’on est presque obligé de la délaisser pour continuer notre route vers le Nord et le Lofoten norvégien. Pour le moment, en tout cas, on va profiter un maximum de ce qu’elle peut nous proposer sur notre itinéraire. Encore bien une heure et demi de trajet entre forêt de pins, lacs entraperçus entre deux arbres et routes goudronnées recouvertes de « donuts » : et oui, on découvre qu’ici aussi, il y a cette culture du « kéké tunning » avec gros sons de basse dans le coffre (on en a vu un avec six caissons ! Rien que ça!)
En tout cas, sur le parking qu’on se trouve pour la nuit, nos seuls voisins seront des vaches et leurs veaux sur fond de pâturage et maisons rouges. Vu que le soleil se couche de plus en plus tard, on se fait une promenade du soir comme un avant-goût de demain qui s’annonce « pas piqué des hannetons. »
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