Ce matin nous nous sommes réveillés plus tard que d’habitude, nos corps disent clairement qu’ils veulent être en mode hibernation par ce temps-là. La nuit n’a pas été si froide, aux alentours de -1 et la cuve d’eau revient doucement à la vie. Du coup, on prend le temps de remettre un peu Robert en ordre : rangement de vêtement et vaisselle qui s’accumulait. On doit dire que les Airbnb sont pratiques et redonnent un coup de booste mais sortir tous les trucs du camion pour une nuit ou deux et tout remettre en place après, c’est un peu usant, surtout qu’on passe déjà beaucoup de temps en camion à déplacer une chose pour en prendre une autre vu que chaque objet a sa place. Du coup, avec tout ça, on va voir à pied le Monastère Corbii de Piatra qu’à 11h. C’est un monastère troglodyte orthodoxe creusé directement dans la pierre de la falaise. De l’extérieur, l’ensemble semble plutôt archaïque mais une fois à l’intérieur, deux pièces successives ont été proprement façonnées sur lesquels on peut toujours voir certaines représentations religieuses. « Ça vaut pas la Cappadoce ! – Ça y est, on commence à être blasés . (rires) » Nous continuons un peu de nous balader dans le village, histoire de profiter du soleil. On nous avait vanté la gentillesse des roumains et il est vrai que tous les gens que nous croisons nous sourient et nous saluent « Buna. »
Bon, maintenant il faut prendre une décision. Au départ, le plan était de continuer dans cette direction vers le Nord pour aller voir la fameuse Transfagarasan (7C), si réputée dans le pays. Une magnifique route de montagne en lacets de plus de 100 kilomètres, traversant les Carpates au sud et la Transylvanie au nord à presque 2000 mètres d’altitude. A partir de mi-octobre et jusqu’à mi-juin, une partie de cette route est fermée pour cause de neige et de risque d’avalanche donc clairement, si on y va, c’est pour un brave aller-retour car on pourra pas traverser. Le ciel commençant à se couvrir et la neige a tomber, on décide de ne pas perdre de temps pour une vue qui risque, en plus, d’être bouchée. Dommage, il faudra revenir en été !
Nous bifurquons donc davantage vers l’est du pays, direction le Château de Bran. « Tiens, regarde ça ! On s’arrête ? » Comment manquer cet énorme monument en bord de route. Nous sommes devant le mausolée Mateias, hommages aux soldats roumains tombés pendant la Première Guerre Mondiale. Nous gravissons donc tout une série d’escaliers pour arriver devant une grande fresque représentant des soldas au combat puis continuons notre ascension vers une tour. A l’intérieur, des mosaïques dorées à l’effigie du Christ, de Marie mais également de soldats. « Là ! C’est Vlad, l’Empaleur. » Mais cette histoire sera pour demain. Au sous-sol, les murs en marbre sont recouverts de noms gravés et au fond un ossuaire éclairé. Décidément, on en a vu des crânes humains en moins d’une semaine. Nous sortons de là et le gardien nous montre une tente dans laquelle nous entrons. Sur une table, des fusils et des casques à dispositions pour se faire une petite cession « photo Insta ». On se prend au jeu, même si on n’est pas très à l’aise avec l’idée des armes. Puis il nous fait entrer dans une autre pièce dans laquelle deux jeunes hommes bataillent avec des prises électriques pour faire fonctionner la cinéscenie « reconstitution avec effets spéciaux de la guerre des tranchées. » On était les premiers visiteurs à voir le résultat. Comme quoi, d’un stop improvisé, on ressort avec des souvenirs.
La neige s’est mise à tomber à gros flocons et nous reprenons la route vers Bran, à travers les superbes paysages enneigés entre Valachie et Transylvanie. Nous trouvons un parking gratuit juste juste à deux pas du château ; ça sera parfait pour visiter tout ça demain matin, à la fraîche. Il fait encore jour et on en profite pour faire une petite balade en forêt. Lola nous refait un petit coup de Trafalgar en suivant une « piste animalière olfactive ». On n’entend quasiment plus la clochette qu’elle a dorénavant autour du cou tellement elle court au loin. Cette fois, elle revient relativement vite à nous comme une petite fusée mais ce n’était pas automatique comme on aimerait. Il va falloir clairement reprendre le travail régulier « du rappel et rappel d’urgence » si on veut pouvoir se balader sans crispations. Un travail de longue haleine mais qui permet aussi de construire la confiance avec elle. « C’est pour qui ça ?! Knacki ! »
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