Bârsana

Cette nuit fut sacrément fraîche au dehors et on se réveille en mettant direct le chauffage et atteindre au bout d’une bonne demi-heure un petit dix degrés dans Robert. Les vitres sont bien gelées de l’intérieur et on se demande si Lola n’a pas chopé un coup de froid, notre martiniquaise, car elle fait un drôle de bruit avec son nez. « Comment on sait si un chien est malade ? Et que faire ? » Bon, on va surveiller si ça dure et si on voit un changement dans sa forme physique ; pour le moment, ça galope encore bien dans la neige. Nous nous sommes garés à côté d’un camion « de travail » roumain et deux hommes et une femme viennent chercher quelque chose et nous saluent par la fenêtre. Nous venons tout juste d’allumer le moteur pour qu’il chauffe un peu avant de prendre la route. « He invites you for the tea. – Heu, okay ! – Ten minutes. » Au bout de 30 minutes à attendre dans le camion bien au frais, on décide de lui laisser un mot sur le pare-brise et de filer. « Dommage, on aurait bien fait connaissance et aimait voir une maison traditionnelle de l’intérieur mais on ne va pas attendre indéfiniment. »

Nous allons donc voir le monastère de Bârsana à quelques kilomètres de là. Malheureusement, le site est interdit aux animaux de compagnie donc c’est un aller-retour pour déposer Lola sous son plaid. C’est un véritable petit village religieux qui se dessine devant nos yeux : un musée, une chapelle, une église, une fontaine, un cimetière, une salle de réception et d’autres bâtiments réservés au staff. Le monastère est entièrement construit en bois, y compris les clous, dans le style traditionnel populaire de Maramures. C’est très impressionnant dans la précision des imbrications des lamelles de bois sur les toits, les sculptures sur les colonnes et les portes. Tout est quasiment fermé avec l’hiver ; vu le nombre de place de parkings disponibles, il doit y avoir sacrément de monde en période estivale qui doit donner une autre ambiance au lieu. Tous les commerces sont fermés, excepté un unique café. C’est quelque peu mort. Nous sommes un peu déçus de ne pas avoir pu faire le musée qui possède des manuscrits anciens, des costumes d’époque ainsi que des pièces de tissus et de vêtements brodés par les nonnes : je suis ultra fan des motifs colorés de broderie roumaine. Je prend le temps de me faire une pause « dessin » pendant que Guillaume joue avec notre louloute.

Nous reprenons la route pour aller trouver un coin pique-nique en nature et pouvoir faire une bonne balade à trois, cette fois. A travers champs, dans la campagne profonde, entourés de neige et de foin, c’est parfait. Nous croisons un homme en charrette tiré par son cheval de trait et un autre promenant ces deux poulains : certains ont des chiens, d’autres des chevaux ; juste l’espace qui varie en somme.

Nous terminons notre journée direction notre visite de demain : la ville de Sapânta et ses multiples merveilles colorées.