Sapânta

Ce matin sera notre dernier réveil en Roumanie. Cette nuit fut calme à côté du monastère de Sapânta, même si parfois notre chien de garde du jour (un jeune gros doggo des montagnes tout mignon avec des pattes énormes proche d’un ourson) nous faisait quelques alarmes nocturnes. Nous allons nous dégourdir les jambes entre glace et neige sur le chemin juste à côté qui longe une petite rivière. Lola est ravie de pouvoir sniffer non-stop le sol, suivi par son compagnon poilu. L’air est très frais et nous retournons assez vite nous mettre au chaud au camion.

Notre visite d’aujourd’hui est un des points que nous attendions avec impatience et c’est pour ça que nous sommes allés si au nord dans le pays. Voir de plus près le « cimetière joyeux » ! Ce cimetière est clairement le plus beau qu’on est pu voir et le plus festif ; en effet, les tombes sont toutes accompagnées de stèles en bois, ornées de peintures vives, représentant des scènes de vie, une activité du défunt, son métier ou bien encore les causses du décès, le tout accompagné d’un texte souvent sarcastique en son hommage (Google trad’ nous faisait parfois des traductions à la louche que nous ne comprenions pas vraiment…). Cette belle idée est née d’un artiste local, Stan Ioan Patras, qui renoua avec d’anciennes traditions valaques qui consistaient à célébrer les obsèques de manière joyeuse avec des rituels funéraires festifs. A peine entrés dans le cimetière, nos yeux sont directement attirés par ce bleu vif de fond des stèles ; ensuite il faut prendre le temps de décortiquer les très beaux motifs géométriques ou floraux et l’accord des couleurs utilisées. Chaque stèle possède en haut une énorme croix stylisée surmontée d’un toit. Nous nous baladons entre les tombes, les regardant recto-verso comme deux facettes du mort célébré. Malgré le froid qui nous saisit les mains, on veut aller voir chaque pièce, chaque détail et essayait de savoir qui a existé derrière cette illustration. Nous ne chuchotons presque pas et nous autorisons même à rire de certains dessins, chose qu’on faisait sous le manteau dans les cimetières plus classiques. Bien entendu, nous sommes à la recherche de la tombe du fameux peintre. « Là, juste devant l’église ! » Au centre du cimetière, l’église orthodoxe Maicii Domnului trône de toute sa splendeur. Elle est unique et il faut lever haut la tête pour apercevoir ses magnifiques tours ornées de tuiles colorées formant des mosaïques. Sublime. A l’intérieur, nous retrouvons le faste des orthodoxes avec dorures et peintures intégrales des murs. Une très belle dernière visite de Roumanie. Nous avions repéré également la maison-musée de Stan Ioan Patras à quelques rues du cimetière mais malheureusement, nous trouverons portes clauses : personnes n’a pu nous donner la raison. Je suis plutôt déçue, j’aurai vraiment adoré pouvoir mettre mes pas dans ceux de cet artiste si talentueux et voir son atelier, ses peintures et son lieu de vie. Dommage.

« Allez, on dit au revoir à la Roumanie et Jo napot Hongrie ! » Bon, on a quand même mis plus d’une heure et demi pour traverser la frontière sans trop savoir pourquoi ça a mis autant de temps. Bien entendu, quand c’est notre tour, le douanier prend nos cartes d’identité, les pose dans sa cabine, ferme la porte et s’en va on ne sait où. « Heu… » Bien 20 minutes plus tard, le revoilà et deux minutes après on passe la frontière. On a le don pour arriver aux heures de pause-clope des travailleurs il faut croire. En tout cas, c’est « tcheck », un pays de plus à découvrir et on vient de gagner une heure de moins au compteur de l’horloge (on doit être sur le même fuseau que la France maintenant).

Après avoir payé la vignette hongroise qui va nous permettre de circuler sur les routes principales et les autoroutes pendant un mois « 34€, on s’est un peu fait avoir par le pourcentage de change, là ! Comme des bons touristes en somme ! », y aura plus qu’à retirer des « forint hongrois » et on sera fin prêt…

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