Nuit tranquille dans cette forêt, même si les voitures se sont mises à reprendre du trafic relativement tôt sur la route d’à-côté. Après un café rapide, on file se renseigner au centre d’informations sur les balades possibles dans la zone. Vu que c’est une réserve, il n’y a pas énormément de sentiers sauf accompagné d’un guide, normal, vu la zone protégée, et la seule possible se trouve à 1h de route vers le nord, ce qui ne nous convient pas du tout comme détour. On se rabat finalement sur un circuit de marche nordique au départ du parking qui nous fera 9km en forêt et Lola sera bien contente de sniffer partout. Vêtements de randonnée, collier anti-puces et bombes anti-tiques, nous sommes parés pour cette belle promenade forestière. La forêt est vaste et claire avec de jolies percées de soleil qui dorent les feuilles d’un jaune miel. « T’as regardé la météo ? » A peine la question de Guillaume posée qu’on sort les capuches contre la petite bruine et contre un ou deux poux-de-cerfs qui se manifestent. Ces derniers, comme à chaque fois, deviennent plus virulent au fur et à mesure de la marche et quand Lola commence à se mordre violemment la queue car une de ces bestioles a dû la piquer, on décide de faire demi-tour aussi sec. Ça nous aura fait une petite heure de balade, c’est déjà ça.
Il est encore tôt, donc on décide de se rendre au European Bison Show Reserve qui est à moins de 10 minutes en voiture. On se le fait avant de manger car il n’est que 11h, faut pas pousser quand même. Lola doit rester dans Robert car les chiens ne sont pas autorisés sur le site, ce qui semble normal vu les animaux que nous allons voir. L’entrée n’est pas très chère, 40 zlotys pour deux, soit 10€, et nous entrons dans la partie interactive : des vidéos, des dessins et même des jeux Xbox pour en apprendre un peu plus sur ce fameux bison d’Europe.
Après avoir faits toutes les activités pour les enfants (mais pas que…), nous passons à la partie extérieure où nous sillonnons entre plusieurs grands enclos. Comme à chaque fois qu’il est question d’animaux en captivité, on est toujours un peu sceptique mais ici, c’est classée « réserve » et non « zoo » donc on se dit qu’ils doivent avoir la belle vie quand même. Les animaux habitent dans des conditions semi-naturelles, avec une végétation dense et il n’y a pas d’animaux qui n’ont rien à faire ici, genre flamand rose ou éléphants. Nous voyons un lynx à trois pattes, des chevaux sauvages, potentiellement des loups qui se cachent de nous (au grand dam de Guillaume), des chevreuils, des biches, un cerf qui fait le beau et brame pour titiller ces dames, des sangliers et même deux wapitis (genre d’élans) à moins de trois mètres de nous « elle fait trop sa Lola à se tremper que les pattes, celle-là ! » Mais bien entendu, nous passons un temps infini devant chaque enclos, devant chaque animal et quand nous arrivons devant les fameux bisons, on les regardent sous toutes les coutures. Il y a ici, un mâle, trois femelles et deux petits, trop mignons, qui ruminent allongés à l’ombre. « Ils sont jamais tranquilles en fait, toujours une mouche à repousser de la queue ou avec les oreilles. Ça doit être horrible. » Le bison d’Europe est le plus grand mammifère terrestre d’Europe, le mâle peut atteindre 920kg. Il est devenu une espèce protégé et on n’en dénombre plus que 4000 dans le monde, dont 1100 en Pologne. La femelle ne met bat que tous les deux et que d’un seul petit : on comprend vite le soucis de reproduction pour l’espèce. Ici, dans cette forêt primaire de Bialowieza, nous sommes dans le dernier refuge au monde du bison d’Europe car son habitat a été détruit par l’homme petit à petit et ce site est classé UNESCO comme réserve de biosphère. C’est quand même quelque chose d’être devant ces grosses bêtes poilues.
Après 2h30 sur place, il faut renter au camion où Lola est en cuisson douce au soleil et il faut penser à manger maintenant. « Et Danièl ?! » Comme souvent, je le dessine et oublie de l’emmener avec nous. Guillaume sort donc du site pour aller le chercher et me le donner, histoire de faire un aller-retour express pour prendre la photo Instagram. Je reste plus longtemps que prévu sur place car tout le groupe de bisons a décidé de se mettre à brouter et se déplace. Je peux enfin voir la masse et le volume de ces gros herbivores. En passant devant l’enclos des biches, je m’arrête pour regarder le cerf qui se lance dans un combat de bois avec une grosse branche tombée au sol (?!) et « incroyable », j’aperçois même au loin une louve qui prend le soleil et file se cacher rapidement ensuite dans la forêt. « J’ai fait pleins de photos pour toi, Guillaume ! Déçu que tu n’es pas vu ça… » Une bien belle journée.
Cette fois, on reprend la route dans la direction opposée : cap à l’ouest, vers Varsovie. Après 1h30, on se pause sur un parking aménagé spécialement pour les camping-car avec toilettes et douches gratuites. Super. On se fait une petite balade le long de la rivière d’à-côté pour rejoindre un point de vue en bois qui nous donne une jolie vue sur les champs autour. « C’est beau quand même la Pologne » (Guillaume).
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