Ça y est, c’est le week-end et avec lui son lot de gens qui viennent profiter du soleil qui tape fort ce samedi. On voit débarquer une femme âgée norvégienne, déjà vu hier, qui s’installe sur une chaise longue, musique de club à fond et qui reste là toute l’après-midi à se dorer la pilule. On la regarde avec un sourire : une mamie branchée vu les basses qui sortent de son enceinte.
On ne fait rien de bien spécial : crochet à gogo et polissage de cailloux sont nos deux activités principales. J’ai sorti la robe d’été tellement le temps est doux et je finirais la journée avec deux beaux coups de soleil sur les épaules.
Comme à notre nouvelle habitude, 15h sonne et on se sort la nappe de pique-nique pour manger notre salade de lentilles couscous sur l’herbe. Parmi tous les camping-car qui se garent et qui repartent, on voit un Renault immatriculé F avec deux kayaks de mer sur le toit. Deux hommes s’affairent aux préparatifs d’un départ imminent sur les eaux norvégiennes. Lola qui leur aboie dessus, nous sert de prétexte pour entamer la discussion avec eux : deux bretons supers sympas partent pour rejoindre la ville de Bodo, bien au nord, par la mer en un mois. Quel projet ! Ça donne vraiment envie d’essayer ce mode de déplacement, plus lent et qui donne une vision complètement différente des paysages vu de l’eau avec bivouac le soir sur un nouvel endroit à chaque fois. C’est qu’ils en font des allers-retours camion-kayak vu toutes les affaires à faire rentrer dans leur bateau deux places. En même temps, ils ont l’air un peu « à l’arrache » : « c’est combien le poids max ? Heu, 260 je crois. Non, 240 kilos. Toi plus moi on est à 160 donc ça doit aller non ?! » Clairement, si on fait cette expérience avec Guillaume, je peux dire que j’aurai besoin d’avoir fait trois fois les essais de remplissage du kayak, de la place, de l’étanchéité, de la carte, de l’eau potable… Mais c’est chouette de les regarder se préparer. 16H30, ils mettent leur bateau à l’eau pendant que nous faisons un petit reportage photos pour leurs souvenirs de départ. On se promets que si on est dans les parages, on se contacte un peu plus loin sur la côte pour boire un verre et faire davantage connaissance. On suivra donc Lucas et Romain sur Polarstep.
Après les au revoir, « on voit juste un petit point rouge au loin ; ils filent, ils filent », on chausse nos baskets et allons nous faire une petite balade du côté de la supérette Bunnpris, histoire de racheter deux, trois courses et également deux pelotes de laine : je suis sur la réalisation d’un plaid en mode hippie à l’ancienne, il faudrait pas que je tombe en rade de laine multicolore.
La journée se termine tranquillement alors que la pluie commence à faire son apparition et ne nous lâchera pas tout demain.
C’est donc un dimanche plutôt maussade qui s’annonce. J’ai un peu le moral dans les chaussettes, dira-t-on. Déjà 5 jours qu’on fait du surplace et ça y est le bruit de l’autoroute juste à côté commence à me porter sur les nerfs, les nuages gris n’aident pas et penser à tous ces voyageurs qui s’arrêtent un temps ici pour repartir le lendemain alors que nous, nous sommes en stand-by me déprime. Cerise sur le gâteau : c’est notre anniversaire de rencontre avec Guillaume, 8 ans déjà, et clairement, on s’est imaginé bien autre chose pour fêter ça en Norvège…
Histoire de me redonner le sourire, Guillaume nous prépare une polenta grillée avec chou fleur à la cacahuète : un petit délice qui nous redonne un peu d’élan. On décide de se faire une balade un peu plus longue de l’autre côté de l’usine, pour voir ce que ça donne par là-bas. Bon, rien de très exceptionnel mais c’est aussi ça le voyage, y a des ratés. Nous marchons entre barrage de grosses pierres et bout de fjord vaseux « c’est parfois dans ces lieux reculés qu’on peut trouver un trésor caché ! » Pas de trésor pour nous mais une marche qui nous a fait du bien, remettre le corps un peu plus en mouvement, ça rebooste.
C’est la fête des pères aujourd’hui donc chacun passe un coup de fil à nos p’tits pères respectifs : on n’oublie pas la famille !, avant de s’installer pour un petit verre de vin blanc et jeu de société (« Carcassonne » qui nous rappelle le temps où on y jouait dans Oscar avec mes parents) pour fêter notre premier bisou. Au menu, rien de bien transcendant « le restaurant, ça sera pour plus tard, loin de la Norvège ! » : wraps de pissenlits et de trèfles. J’ai découvert dans le livre des plantes comestibles de Céline qu’on pouvait manger le trèfles et ses fleurs et que c’est un apport en protéine : nouvelle cueillette incontournable dorénavant pour moi.
Une journée de plus de passée, plus que deux avant de recevoir la pièce au point relais et de pouvoir faire un peu avancer les réparations : on tient le bon bout.
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