Chutes de Nijagara

Ce matin, nous nous levons au doux son des chutes de Nijagara. Nous sommes choqués car les eaux sont montées pendant la nuit et le petit pont que nous avions vu hier soir pour traverser est submergé : ça peut aller très vite vu les pluies qui sont tombées depuis deux jours. Les chutes sont impressionnantes par la puissance des vagues et le son qui résonne dans le canyon. Nous allons de pierre en pierre en prenant garde de ne pas glisser pour aller voir ce monstre d’eau. Lola nous accompagne et n’a même pas peur d’aller au bord des rochers : elle veut, elle-aussi, être au plus près de l’action. Quelle belle vision matinale !

Pour continuer sur une autre visite aquatique, nous nous dirigeons vers une curiosité de village : un arbre fontaine. Lors de grosses pluies, la rivière souterraine vient remonter au cœur d’un arbre creux duquel jaillit de l’eau. Sur Internet, les photos font envies…Bon, l’arbre a bien les pieds dans l’eau mais le débit n’est pas assez important encore : manqué.

C’était notre dernier plan de Monténégro ; maintenant, direction l’Albanie, en longeant par le nord le lac Skadar qui clôture un pays pour en prolonger un nouveau.

Nous passons en Albanie en croisant les doigts pour que notre connexion internet fonctionne encore un peu (normalement, oui, pour une partie de l’Albanie mais personne n’a réussi à nous dire quelle partie… donc ça sera pifpouf).

Nous nous dirigeons vers le Pont de Mes qui est le pont le plus long ottoman, parait-il. On se gare facilement et ça y est, on est bien en Albanie : trois chiens sauvages rôdent près des voitures, des poubelles et des touristes en quête de nourriture. Je sens déjà que ça va être un pays assez compliqué pour moi car voir ces pauvres bêtes toutes amaigries et plus ou moins mal en point qui vous regardent avec des yeux plein de tristesse… Oua Oua ! Il faut se dire qu’on peut pas tous les sauver et quand on regarde notre Lola, on imagine un peu sa vie d’avant en Martinique à chercher dans les détritus.

Cela ne nous empêche pas de prendre quelques photos du pont et de faire sa petite traversée avant de reprendre la route vers Shkoder pour aller changer un peu de monnaie car ils ne sont pas à l’euro mais au lek. Pour avoir une idée du nombre de zéro que nous aurons sur les billets : 1€ = 100 lek. On va essayer de pas trop se faire avoir avec les chiffres. On a déjà vu que le diesel coûte 195 lek en moyenne donc pas hyper bon marché !

Shkoder est la première ville que nous faisons : des voitures qui roulent dans tous les sens, des mobylettes avec deux, trois personnes sans casques, des vélos en veux-tu en voilà et des piétons qui traversent en tout sens. Guillaume en a des sueurs froides et nous sommes contents de quitter vite la ville pour un peu plus de calme.

Du calme, oui, mais un sentiment de malaise nous reste. Ici, les poubelles et déchets jonchent les bas-côtés des routes et de nombreuses déchetteries à ciel ouvert illégales voient le jour un peu partout. Notre conscience écolo est horrifiée. Dans un virage, nous croisons un vieux monsieur en charrette tirée par un âne, puis deux dames qui fauchent le foin à la main tout en gardant quelques chèvres au loin. C’est un véritable bon dans le temps. Les gens ont l’air assez pauvre, leur maison pas terminée voir même en petit bidon ville de bois et de tôles. Très peu de récolte dans les champs de rocaille, quelques cochons courent dans les jardins pendant que deux, trois vaches se disputent de l’herbe. Le temps semble arrêté et la technologie quasi inexistante. Les maisons en campagne ont toutes une cuve au dessus de leur toit pour l’eau. Cette vision nous bouscule et nous met un peu mal à l’aise, nous, touristes voyageant pour le plaisir avec notre argent, nos téléphones, notre appareil dernier cri et notre chien en laisse domestiqué. L’Albanie nous réveille.

Et en même temps, nous croisons aussi parfois des grosses berlines rutilantes et des hôtels de luxe 5 étoiles perdus dans les champs ou des gigantesques villas avec palmiers et herbe verte. Certains semblent avoir réussi dans un pays où le salaire moyen est de 230€ par mois. A méditer.

Prochain point : un superbe restaurant à la ferme conseillé par Céline.

Nous suivons Waze, le GPS, avec méfiance : il nous a déjà fait le coup de nous retrouver dans une minuscule route sans demi-tour possible. Ici, les routes… ou devrais-je dire, les chemins… sont parfois de goudron, parfois de cailloux et parfois de nids de poule : manque de bol, on finit par une nids de poule donc demi-tour pour aller voir plus loin si on peut rattraper une route correcte pour atteindre la ferme.

Miracle de technologie, nous voici au Mrizi i Zanave Agroturizem : un restaurant quasi « gastronomique » pour les locaux qui est très abordable d’après l’expérience de La Carapate, il y a 3 ans.

La cadre est vraiment super et un espace sous des pergolas végétalisées est réservé au campeurs. Grand luxe ! « Qui dit mieux ?! » Des toilettes à disposition toutes propres. « Qui dit mieux ?! » Une douche chaude… et le tout gratuit pour les clients. L’accueil albanaise, c’est la grande classe. On va pouvoir aller dîner ce soir tout beau tout propre : Guillaume s’offre même une petite tonte de barbe maison. Un autre homme !

Réservation prise à 18h pétante, nous voilà devant les portes. Nous pensions être davantage dans un restaurant « à la ferme » bonne franquette mais les nappes blanches et les gens endimanchés nous disent le contraire.

Nous choisissons poulet avec patates pour moi et porc (mais on n’a pas compris la suite) pour Guillaume. Le reste du menu est le même pour tous. Arrive donc devant nous un florilège d’assiettes avec du fromage de chèvre, de vache, de brebis, pâte dure, feta, du jambon, des lasagnes butternut, une tarte aux poireaux, un fromage chaud avec châtaignes, des olives, des tomates séchées, des pickles… Nous n’arrivons pas à terminer toutes les entrées et les plats ne sont pas encore là. Ils arrivent. Un quasi demi-poulet et une brochette énorme de porc : nous n’en pouvons plus et mangeons un micro bout chacun et demandons un « take away », ce qui est très courant, semble-t-il. Par contre on ne fait pas l’impasse sur le dessert : « a soufflé with chocolat and a ice-cream »… c’est finalement un fondant mais le tout est très bon donc peu importe la forme.

L’heure de l’addition a sonné et nous redescendons un peu de notre nuage gargantuesque car tout notre budget Albanie en espèce y passe (il ne nous reste plus que 200 lek soit 2€). Oupsi ! Certes pour les quantités, c’est un prix plutôt bas (50€ pour 2) mais nous nous attendions à beaucoup moins cher au vu des prix albanais. Bref, un choix pas forcément judicieux mais c’est fait donc on va adapter le budget restant sur les jours à venir. C’est le ventre extrêmement plein que nous faisons une petite balade digestive avec Lola pour le dernier pipi du soir et hop on installe le lit de Robert avant de faire un gros dodo avec en arrière fond le doux bruit des oies de la ferme.


Une réponse à “Chutes de Nijagara”

  1. Avatar de Céline
    Céline

    Ha Mrizi ! Ce qu’il faut dire, c’est que TOUT est produit sur la ferme ou cueilli à proximité. Farine, vins, fromage, viandes, fruits et légumes… C’est un exploit. Ils font vivre vraiment beaucoup de personnes.
    Quand au prix, ils ont augmenté. Nous avions payé 44 € pour 2 adultes et 3 enfants. J’espère que le take away vous fera manger encore pour quelques repas !

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