On avait vu que l’endroit où nous nous sommes garés est une impasse donnant sur un grand lac de pêcheurs. Finalement, on n’a pas compris le projet de dizaines de voitures qui sont passées dans la nuit pour aller vers le lac et surtout juste à côté, pile au moment où je sors pour aller faire mon affaire de nuit en bordure de forêt, les habitants de la maison attenante se mettent à tirer avec une carabine sur on ne sait quoi ; Guillaume sort sa tête du camion « Elodie, t’es là ? » et je reviens ni une ni deux à l’abri dans Robert pendant que Lola tremble de peur sous son plaid. Ce fut de courte durée mais tout de même, on se demande encore sur quoi ils tiraient à 20h du soir en pleine nuit.
Après le petit-déjeuner, nous nous offrons une promenade en bord de lac « à 98 % gelé ! – Heu, 95 % je dirais. – Non, 78 y a les bords qui fondent… » Bref, bien bien gelé quoi. Pendant que Lola joue de sa clochette dans les broussailles, Guillaume se lance sur des ricochets glacés « les plus longs du monde ». Le son des rebonds sur la glace est très spécial et on y reste bien une demi-heure à tester le craquement de l’eau et sa solidité.
Après une trentaine de minutes de route, nous voilà arrivés au Parc National de Bükki pour une bien belle balade en forêt. Avant tout, trouver une place gratuite pour le camion car ici, tous les parkings sont payants et c’est 5000 forints la journée (soit environ une dizaine d’euros) et clairement on n’a pas envi de payer pour stationner. On tourne un moment dans les rues de la ville et la municipalité a bien barricadé les possibilités avec des panneaux « interdiction de stationner » à chaque coin de rue. Finalement, on décide de sortir un peu du centre, quitte à marcher davantage pour aller au départ de la balade et on trouve un coin d’herbe devant une ferme où de beaux paons et d’énormes dindons viennent nous saluer de toutes leurs plumes. Au départ du chemin de Szalajka-Völgy, un panneau nous informe que des ours bruns des montagnes slovaques ont élu domicile dans le parc et nous donne quelques conseils en cas de rencontre fortuite avec l’un d’eux « bon, l’ours brun n’hiberne pas, apparemment, mais entre dans un sommeil hivernal et peut se réveiller plusieurs fois entre novembre et avril pour aller se nourrir. Avec la clochette de Lola, normalement, ça devrait leur donner une petite alarme. Finalement, c’est un sentier familial apprécié des familles et c’est très agréable de renouer un peu avec cette nature qui nous manquait de plus en plus avec cet hiver trop froid et cette neige trop présente pour sortir en grande balade dehors. Tout le long du chemin, nous suivons une jolie rivière qui serpente entre les arbres et c’est les chaussures bouillassous que nous marchons un petit sourire aux lèvres « c’est pas un chien, c’est un cochon ! » Lola court en tout sens dans l’eau, dans la boue, dans les feuilles, revient vers nous toute contente mais son pelage n’est plus noir mais marron. La neige était, certes, plus froide mais beaucoup moins salissante pour notre Mimi-cracra. Nous tombons en cours de route sur un enclot dans lequel vivent des « Dama dama », des daims, dont l’un possède de biens jolis bois et un autre semble albinos car totalement blanc « clairement la sélection naturelle est en sa défaveur, on voit que lui sur les feuilles mortes oranges ». Lola s’approche doucement, histoire de renifler ces bestiaux mais file vite voir ailleurs. Notre balade nous amènera à voir plusieurs mignons lacs aux canards ainsi qu’une belle cascade à escalier « Fatyol-vizesés ». Tout le parc est aménagé avec des tables de pique-nique et également un musée forestier en plein air qui rappelle les anciens métiers forestiers et les mauvaises conditions de vie de ceux qui exécutaient ces travaux. On peut voir des outils, des maisons rudimentaires, des machines et les méthodes de travail comme la coupe de bûches, la combustion de chaux et de charbon de bois dans des fours de pierres ou encore la récolte de résine dans les troncs d’arbre. Une très belle balade en forêt qui nous a véritablement ressourcé et fatigué, mais une saine fatigue du corps qui a bien marché et une Lola qui ne demande pas son reste pour une sieste de fin de journée.
On rentre au camion vers 14h30 pour manger une soupe pour se réchauffer car le vent s’était brièvement levé sur le retour et on prend la route direction la ville d’Eger que nous visiterons demain.
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