Après une bonne balade dans le parc juste à côté de notre point dodo, nous quittons notre Lola avec une petite pointe d’appréhension : on espère que tout va bien se passer et que nous retrouverons Robert intact à notre retour ce soir. Dans une aussi grande ville, on n’est jamais sûre de rien mais on se dit qu’avec un chien à l’intérieur, ça repousse la tentation déjà. « Tu imagines si la fourrière emmène la camion avec Lola dedans et qu’on rentre le soir genre à 18h et que tout est fermé, comment on ferait ? » On oublie vite toutes ces idées parasites pour pas se gâcher la journée et on file prendre le métro pour rejoindre notre guide Free Tour.
10h, nous voilà au point de rendez-vous : la statue de Sissi l’impératrice avec Endre, le guide hongrois et son parapluie bleu, ainsi que vingts autres personnes, essentiellement des anglais. Nous commençons le tour par visiter quelques rues de la partie Pest (de Buda-Pest). C’est la partie populaire de la ville où on peut voir un mélange d’architecture entre vieux bâtiments et rénovations modernes avec essentiellement des boutiques et des cafés. Nous continuons en restant du côté Pest et regardons de loin la partie Buda avec le somptueux Palais, construit par les chrétiens sur les ruines médiévales après l’invasion ottomane. Les deux parties de Buda-Pest sont séparées par le fleuve Duna, connu chez nous sous le nom de Danube, que les hongrois ne veulent plus utiliser (trop roman) et reliées par le premier pont en dur : le Pont de Chaînes et ses deux gros lions protecteurs sculptés. Nous allons voir l’Eglise/Basilique/Cathédrale de Saint-Etienne dont la main miraculeusement momifiée du premier roi d’Hongrie, Saint-Etienne, fondateur de l’État hongrois, est exposée : c’est une relique très chère aux hongrois qui viennent se recueillir devant elle. A deux pas de là, nous arrivons à la Place de la Liberté où notre guide nous raconte un peu plus en détail l’Histoire de la Hongrie. Nous sommes devant le Mémorial des victimes de l’occupation allemande et Endre nous retrace l’alliance hongroise au parti nazi durant la Seconde Guerre Mondiale, les déportations et meurtres de juifs et que ce mémorial qui dépeint les méchants allemands sous un gigantesque aigle fonçant sur un ange, représentant les hongrois, n’est pas si fidèle que ça au passé et pourrait même être interprété comme du « brain washing ». Sur cette même place, nous trouvons également le Monument aux Héros Soviétiques, grands libérateurs de la Hongrie sous l’emprise nazie. Malheureusement, c’est déshabiller Pierre pour habiller Paul car l’URSS s’installe au pouvoir et met en place un système communiste. Plutôt en demi-teinte cette libération.
Cette Place de la Liberté peut être donc lu davantage comme un lieu d’enjeu politique et non comme commémoration car autour de ce mémorial soviétique trônent deux statues, cadeaux de l’Amérique à la Hongrie : l’une de Ronald Regan et l’autre de George W Bush : comme un pied de nez à la Russie. Nazisme, communisme et capitalisme regroupés avec les hongrois au milieu. Notre guide nous parle de son propre vécu en tant que hongroie du XXIème siècle et nous dépeint les hongrois comme des gens plutôt morose qui voient les choses du côté sombre, relatif à l’enchaînement de défaites de leur pays jusqu’à leur révolution face au communisme en 1956. Nous terminerons notre tour de 2h30 par le Parlement, le troisième bâtiment administratif le plus grand au monde, après le Pentagone et celui de Bucarest (2 mètres de plus) : clairement une guéguerre de qui aura la plus grosse entre les hommes politiques au pouvoir. Cette matinée fut très intéressante et dense en anecdotes et en Histoire. Notre guide étant totalement bilingue et très à l’aise avec l’anglais utilisait un langage plutôt courant et une diction un peu trop rapide pour nous : par moment, on lâchait un peu le fil du truc mais dans l’ensemble on a compris l’essentiel. Quasiment 13h et notre ventre (ainsi que notre cerveau fatigué de traduire aussi longtemps) nous fait la sérénade donc on se trouve un restaurant végétarien, histoire de se caler une petite tripe. « Ça fait bizarre de toujours manger sans eau et sans pain sur la table. Comment je sauce mes gnocchis aux champignons, moi ? » Nous prendrons le dessert dans une boutique recommandée par Marion et Jonh (nos copains de Turquie) : kurtoskalacs, tout juste sorti du four, avec chutney de myrtilles et un genre de crème pâtissière tiède pour lier le tout : un régal !
Nous allons voir de plus près la partie Buda de la ville, en passant par le fameux pont. C’est clairement le coin touristique de Budapest car on entend plus de l’anglais autour de nous que du hongrois (et pas mal de français aussi, qui se reconnaissent par leur « grande bouche » un peu trop bruyante à notre goût). Nous flânons dans le Bastion des pêcheurs (le coin Insta des amoureux) et allons voir la belle Eglise Notre-Dame de l’assomption de Budavar et ses jolies tuiles colorées.
Déjà 17h30 et nous rentrons voir notre louloute qui nous fait la fête comme jamais dès qu’on ouvre les portes du camion. Malgré la fatigue dans les jambes, on se fait une bonne promenade nocturne dans le parc pour que Lola se dépense un peu et surtout retravailler le port de la muselière car demain, elle vient avec nous ! Youpi, les chiens sont autorisés dans le métro !
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