Monemvasia

Bon comment dire ? Nous avions mis notre réveil à 6h30 pour pouvoir faire la visite de Mystras le matin et un autre point l’après-midi. Mère Nature, Gaïa, en a décidé autrement il faut croire car c’est pluie pluie et vue complètement bouchée dans les nuages. On prend notre petit-déjeuner au doux son du plok plok sur le toit de Robert et un début de ronflement orageux au loin. « On se laisse jusqu’à 9h et on avise ». Du coup on a pas mal de temps devant nous et chacun se trouve un coin pour jouer de son instrument. Mine de, on arrive à pas trop se déranger mutuellement tellement le camion est grand. Et Lola ne lève même pas une oreille de sous son plaid bien au fond de son coussin : « oubliez-moi et laissez-moi dormir encore un peu, je veux pas mais pas du tout sortir sous la pluie là ! »

9h est là et la pluie redouble de vigueur. Un petit coup d’œil à la météo pour nous confirmer que ça ne se calmera pas avant 15h donc on laisse tomber la visite payante de Mystras pour aller chercher le soleil en bord de mer.

Direction le bout du bout du bras droit de la Péloponnèse, à Monemvasia, le « Mont Saint-Michel Grec » paraît-il.

Au fil de la route, la pluie s’adoucit et on distingue du ciel bleu : on a pris la bonne décision, pas envie de batailler pour voir, certes, une très belle église typique mais qu’on aurait fait en vitesse pour pas être trop trempés avec un moral moyen-moyen pour le reste de la journée.

Notre motivation en est décuplée et on se dégote un coin de pique-nique en bord de plage avec vue sur la fameuse île que nous allons voir tout à l’heure. Comble de la joie, nous sortons la table et les chaises dehors « ça fait vacances dans les vacances ! ».

Une fois notre café moulu, infusé et « direct dans le gosier », nous allons nous garer sur le bord de route à Monemvasia car les véhicules sont interdits sur une bonne partie de l’île et tout se visite à pied.

Nous entrons dans un village restauré sur les anciennes ruines. Nous faisons tous les chemins et Lola nous suit tranquillement. « Allez on va au bout pour aller voir le phare de 1896… Allez on va voir la superbe église orthodoxe Hagia Sophia… Allez on va voir tout en haut le château et les anciens remparts… » C’est un endroit superbe avec une vue magnifique sur la mer et les montagnes : nos points de vue favoris. L’église est vraiment typique : c’est une architecture unique, avec la coupole très arrondie mélangeant briques rouges et pierres blanches « C’est ma préférée jusqu’à maintenant ! » Je m’installe pour la dessiner pendant que Guillaume sort le drone et que Lola, comme à son habitude en court de promenade longue, se fait une petite sieste, avec toujours un œil sur nous tout de même : c’est notre gardienne.

Nous nous baladons sur les remparts, entre les restes de demeures et de mausolée. L’herbe folle recouvre certains chemins et des tâches colorées fleuries poussent de-ci de-là entre les rochers : jaune, rose, violet ; c’est magique. Nous ne voulons pas partir de là-haut tellement on se sent bien et seuls (nous croisons en tout deux couples de touristes, pour dire).

Mais ça fait déjà bien 3h qu’on y est et nous redescendons pour retrouver notre Robert qui nous attend bien patiemment pour reprendre la route vers de nouvelles aventures.

Nous roulons une petite heure avant de nous arrêter sur un parking en bord de plage pour admirer, encore et toujours, « les plus beaux coucher de soleil de bord de mer ». Merveille, une douche très sommaire fonctionne juste à côté : demain matin, c’est douche nature avec vue sur les vagues et poils au vent ; y a moyen que ça nous réveil !