Møns Klint

Après une bonne nuit au calme, nous allons rejoindre notre randonnée du jour aux falaises de craie de Møns Klint. Déjà depuis la route, nous apercevons les variations de couleurs de la mer qui propose un dégradé du blanc au bleu sombre : ça promet. On se gare à deux pas du parking payant, juste avant les panneaux « interdiction de stationner » et on n’oublie pas de mettre notre disque bleu pour indiquer notre heure d’arrivée car ici, au Danemark, une très grande majorité des parkings sont gratuits mais avec des durées limitées donc horloge obligatoire sinon amende à la clé (on l’a échappé belle en sortant d’un Lidl où on l’avait oublié et où le policier a été bien gentil avec nous). Les wraps mis dans le sac à dos, nous partons sur le sentier forestier direction cette curiosité géologique. Oups ! Petit demi-tour pour déposer le drone dans Robert car ce n’est pas autorisé : des faucons pèlerins nichent sur place de Février à Octobre et sont très sensibles aux bruits. « Allez, on y va » Notre Lola nous regarde en trépignant des pattes et en battant de la queue, elle sent que ça va être une superbe journée ; et elle a bien raison. Nous commençons par traverser une jolie forêt dans laquelle nous retrouvons des petites maisons pour les randonneurs et un endroit pour faire du feu ; il y a même un robinet avec de l’eau claire. Accueil danoise comme on les aime. Arf ! On tombe sur des rubalises et un message affiché sur un arbre : « depuis l’orage du 20/21 Octobre une partie de la falaise s’est effondrée et l’accès à la plage est impossible ou partiellement fermé. » Bon, on verra bien au file de la balade. Pour le moment, nous n’avons pas les plus beaux points de vue car il faudrait s’approcher davantage « as your own risk ». Malgré tout, les quelques entrevues de la falaise sont déjà sublimes. C’est un lieu très touristique et nous croisons pas mal de monde sur notre chemin mais dès qu’il faut marcher un peu plus ou affronter les escaliers interminables, déjà, la sélection naturelle s’opère. On décide de faire le sentier du haut de la falaise et ensuite, si on peut, aller sur la plage tout en bas. Comment ne pas tomber sous le charme de ce paysage : vertigineux et des couleurs qu’on n’avait encore jamais vu. L’eau est comme laiteuse à cause de la craie qui se mélange en continu avec la mer et un dégradé parfait passant du bleu pastel au bleu turquoise et bleu clair puis bleu profond se compose à chaque vague. Le ciel, aujourd’hui, est sans nuage et le vent nous emmêle les cheveux et nous donne la goutte au nez. Peu importe, nos yeux ne sont braqués que vers cette beauté.

Nous avons revu plusieurs panneaux annonçant l’impossibilité d’aller sur la plage mais plusieurs fois nous avons aperçu quelques marcheurs en contre-bas. « Allez, on va voir l’escalier du bout et on avise. » Et quel escalier. Des dizaines et des dizaines de marches. Nous descendons une première salve « On s’arrête là pour manger, y a pas de vent mais pas vraiment de vue ou on est joueur ? – On se le tente ! » On finit au bas des marches avec le soleil en pleine face, personne autour et une petite vue sur cette craie fascinante. Meilleur wrap ever ! Lola n’en demande pas plus pour s’allonger de tout son long et faire une petite sieste. Bien sur, l’accès à la plage est en quelque sorte barrée car la fin du dit-escalier est cassé. Guillaume l’aventurier se le tente et contourne le problème par la gauche « Viens, s’te plait, c’est trop beau ! » Frileuse et moyennement chaude pour passer dans l’illégalité, je fais confiance à mon guide de voyage et le suis. Bien entendu, best choise ever ! Une vue incroyable ! Les falaises sont comme en suspend au-dessus de nos têtes et nos pieds s’enfoncent dans cette craie qui recouvre la plage. Le bruit des vagues déplaçant les galets, cette eau de lait devant nous : moment de pure joie. Autre observation incroyable, dans la falaise, entre la craie, des veines de silex sont visibles et on comprend mieux pourquoi il y a en a autant sur le sol. Certains arbres, avec la chute, ont du trouvé un nouvel habitat, les pieds dans l’eau salée. Un peu plus loin, des genre de bassines d’eau se sont formées et la craie associé au bleu du ciel donne une teinte glaciale, digne des plus belles îles des tropiques.

Nous somme seuls sur la plage, peu de gens ose s’y aventurer et ça ajoute un petit quelque chose en plus à tout ça. Bon, clairement, c’était l’endroit qu’on a le plus préféré du Danemark. Merveille de la nature dans sa diversité, ses couleurs et son calme. Maintenant, il faut remonter l’escalier et c’est le souffle court et les cuisses chaudes que nous retrouvons notre Robert, le sourire aux lèvres. Ni une, ni deux, Lola s’installe sur le canapé et « ronque ».

« Dans tous les cas, on fait la route en sens inverse donc… » Donc on s’arrête à nouveau à notre spot d’hier pour reprendre une bonne douche chaude après toute cette marche. Y a pas à dire, y a pas mieux pour délasser les muscles. Les cheveux mouillés et l’air un peu stone, nous reprenons la route pour une petite heure avant de nous poser en bord de plage avec wifi gratuite.

Encore une journée exceptionnelle qui vient de se terminer et on sent qu’il faut la garder bien en mémoire « on ne reverra probablement jamais cette falaise, ce paysage, ce pays… – Mais, au moins, on l’a fait ! »