Hier, en fin de soirée, un orage fulgurant a détrempé tout le sol mais il fallait passer par là pour avoir aujourd’hui un beau soleil ; on a même eu chaud avec nos deux couettes dans la nuit, ça nous change.
Le coin où nous sommes posés est tranquille, si on oublie les rails de chemin de fer à moins de 300 mètres. Je me fais un petit dégourdissement de jambes matinal avec Lola par un tour de lac aux cygnes sur fond de vieu moulin à eau mousseux.
Dans notre programme de base, nous devions visiter la grande ville d’Odense mais nous n’avons rien trouvé de très marquant à y voir et, inconsciemment, on a peut-être peur d’être déçu après Aarhus, notre coup de cœur ; nous décidons donc de longer la côte pour aller chercher des coins natures avec vue sur la mer.
Direction l’île de Helnæs qui peut se rejoindre en voiture par une belle route qui traverse la mer de l’archipel de la Fionie du Sud : Alain Souchon sera notre accompagnateur du jour « on laisse tout, on taille la zone… » Nous nous baladons au bord d’une plage de galets entre pâturage et algues, quelle belle carte postale. Nous sommes sur une zone expérimentale appelée Natura 2000 où les anciens champs agricoles ont été distribués pour les mettre en pâturage et pouvoir y laisser s’y développer tranquillement certaines espèces rares comme l’orchidée moustique, le crapaud des plages, la salamandre bleue ou encore le grand bousier. Ici, les tourbières et autres prairies humides sont toutes les reines de la biodiversité. Pour ce midi, wrap des familles mais cette fois, on se cale sur une table de pique-nique face au soleil : le premier repas en tête-à-tête plein-air de 2024, ça se fête !
Notre chemin nous emmène ensuite vers l’île Langeland. Nous passons par des jolies routes de campagne où d’anciennes fermes à colombages colorés sont visibles avec toujours ces belles verrières qui font rêver au milieu du jardin. Nous allons au bout du bout de l’île, à la pointe, pour voir les falaises Ristinge Klint : c’est un géosite international et un exemple de classe mondiale de la manière dont les puissants glaciers de la période de l’ère glacière peuvent former des blocs comme des petites archives du temps qui passe. C’est aussi une réserve naturelle d’oiseaux et nous marchons d’un pas lent devant ce paysage. Lola ne ratera pas l’occasion de se rouler dans une bonne vieille algue puante « c’est pas un chien, c’est un hareng ». Comme à chaque fois qu’on rencontre la mer, nos esprits se perdent dans la contemplation des vagues et des reflets brillants sur l’eau. On s’accorde une pause au soleil. En fond, des vaches frisées et pelucheuses, trop mimis, meuglent. « Quand on aura un grand jardin, on prendra une vache bouclée, non ?! Et ça vit combien de temps une vache si elle meurt de sa belle mort ? – Plus une chèvre naine, alors. » On peut toujours rêver…
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