On appréhendait le froid annoncé pour la nuit mais c’est avec un thermomètre à 3 degrés et le nez frisquet que nous découvrons le parking sous une bonne couche de blanche. Il a neigé environ 15cm et ça ne s’arrête pas une seconde. Avant toute chose, même replier le lit, nous nous habillons chaudement pour aller faire nos premières traces dans la poudreuse. Lola est comme une dingue à courir en tout sens et lécher la neige. Une première dans ce voyage (d’une grande série probablement). Quel bonheur de voir tous ces flocons tombés et la barbe de Guillaume se couvre rapidement de touches givrées. Le petit-déjeuner dans Robert se fera quelque peu grelottant et nous démarrons rapidement le camion pour prendre la route et chauffer l’habitacle qui est un poil humide. Le temps que Guillaume fasse le tour des vitres à déneiger, le gardien du musée vient toquer à la fenêtre « Hotel, hotel ! -We go now ! » Ça fait deux nuits qu’on dort là, visiblement sur une non-place de parking juste devant le portail du musée. Tant pis, tant mieux, on décolle sans encombres.
Clairement, la Bulgarie n’est jamais surprise par la neige et c’est un ballet de déneigeuses et de saleuses qui circulent sur les routes de la capitale et les conducteurs ne ralentissent pas pour autant. Au vu des températures annoncées, on s’arrête à un Décathlon pour sortir un petit billet d’équipement pour le froid : une polaire, des gants et une paire de chaussures chaudes pour chacun. Marre d’avoir les pieds gelés.
Nous filons ensuite vers notre prochain point de visite : la grotte de Prohodna. La route pour aller jusque là-bas est sublime par temps de neige et nous avons totale confiance en nos pneus Michelin de compétition.
Nous nous garons donc sur le parking en bord de route proche de la grotte : la neige fraîche et les peu de traces de voitures nous font nous méfier « il faudrait pas qu’on s’embourbe surtout que peu de gens passe par là ». Nous prenons le temps de manger au chaud pendant que Lola fouine en tout sens avec deux autres chiens errants « c’est fou qu’ils vivent ici l’hiver ». Une femme passe en voiture et je sors discuter brièvement avec elle : elle vient visiter la grotte et apporte en même temps avec elle cinq pieds de porc qu’elle a cuisiné et les donne aux animaux errants. Bien entendu, Lola n’en perd pas une miette et repart également avec son gros moignon de cochon dans le bec qui semble faire la même taille que sa tête. Chaussés de nos nouveaux achats fourrés, nous partons dans la poudreuse pour aller voir ces fameux « yeux de Dieu ». La grotte est une grande ouverture dans la montagne que l’on parcourt d’une entrée à l’autre avec au centre dans le plafond deux énormes trous qui vous observent. La résonance à l’intérieur est impressionnante. Sur l’un des murs, un portrait du Christ est accroché comme pour faire écho aux deux orbites divins du dessus. Nous adorons le contraste entre l’extérieure tout enneigé aux sons étouffés et l’intérieur quasiment cosy avec un ronron constant de la neige qui tombe et qui vrombit entre les parois.
Nous avons pas mal traîné à cuisiner, à faire des photos, à se balader dans la neige et nous quittons la grotte « entre chien et loup » pour continuer notre chemin vers le nord. Après 1h30 dans la nuit et sur des routes qui commençaient à briller de givre, nous arrivons à notre point dodo du soir dans le mignon village de Lovetch. Nous en profitons pour se faire une balade « by night » car les lumières de la ville qui reflètent sur la neige nous appellent à la flânerie. « Ho, regarde un pont couvert ! Trop beau les jeux de lumières rouges et bleues ! » La nuit n’est pas encore trop froide pour le moment et nous nous sommes garés sous un arbre en espérant qu’il nous fera un abris pour le matin.
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