Sofia

La pluie et un vent à écorner les bœufs s’en sont donnés à cœur joie cette nuit. « Vas-y, pleut pleut pour que demain soit une belle journée ensoleillée ! » Pas manqué, on part sous le soleil à la découverte de cette capitale bulgare, Sofia. Comme pour toutes les grandes villes, nous laissons notre louloute au camion : ça nous fend toujours un peu le cœur de savoir qu’elle va passer toute la journée en solo sans pouvoir trop bouger mais au moins ça lui fait une journée « repos » entre des balades plus sportives : on l’envierait presque.

Après 30 minutes de bus, nous voici dans le centre de la ville devant l’imposante Cathédrale Saint-Alexandre Nevski. La plupart du pays est chrétien orthodoxe et nous retrouvons donc les belles coupoles dorée et l’extravagance des peintures. Nous n’essayons même pas de jouer avec la règle de « no photo » car si on se fait prendre, on doit payer 10 lev (soit 5€) pièce et des vieilles petites dames toutes de noirs vêtues veillent au grain. Nous sommes surpris par la hauteur sous plafond et la luminosité à l’intérieur : il fait quasiment nuit et les peintures aux murs ne sont pas restaurées comme on a pu le voir dans d’autre monastère. On a l’impression qu’ils laissent le temps faire son office.Pour ou contre, c’est un autre débat.

Nous passons ensuite par un parc dans lequel une patinoire déserte est installée. Nous ne nous y essayerons pas, on vient à peine de commencer la journée, c’est pas le moment de finir dans le plâtre. Nous continuons pour tomber sur l’imposante statue « Monument à l’armée soviétique » : arf, elle est en rénovation et le piédestal est vide. Tout autour des barricades nous empêchent de nous approcher. Dommage, normalement des graffeurs viennent s’amuser à détourner une scène de guerre sur le socle du monument. Ça ne sera pas pour nous.

Nous passons ensuite voir brièvement le Pont aux aigles qui marquent l’entrée de l’ancienne ville, aujourd’hui bien plus étendue pour aller visiter plusieurs petites églises, puis passer devant le Théâtre National d’Ivan Vazov : un bâtiment très impressionnant sur lequel trône de chaque côté des cavaliers de bronze et au centre une frise en mode Dieux grecques (?) tout en dorure, en moulures et en colonnes ciselées, le tout sur fond rouge carmin du crépit. Un violoniste s’est installé juste au pied du théâtre et donne une douce musicalité à cette journée qui nous ravie. Nous enchaînons par l’Église russe de Sofia que nous visitons rapidement ; une messe est en cours et quelques yeux se tournent vers nous, même si le chant religieux du prêtre associé au balancé de l’encens nous aurait bien mis dans l’ambiance.

C’est l’heure du repas et Guillaume nous a dégoté un restaurant végétarien : le Satsanga. « It’s self-service. – Okay ! » Nous ne voyons pas de prix donc on se dit que ça doit être à l’assiette. On prend un peu de tout mais en limitant nos ardeurs : on n’est plus en Turquie où tout coûté presque rien. Ici les prix sont quasiment les même qu’en France donc on surveille un peu plus le porte-monnaie. Ça ressemble à un buffet à volonté mais on a bien fait de pas se laisser emporter : on paie au poids de l’assiette. Les goûts sont très bons (curry, lentilles, houmous, tofu, riz en sauce…) et les assiettes sont vite terminées. C’est clairement un restaurant un peu « bobo » avec murs bleus et coussin aux fleurs de lotus mais ça nous va bien. « Je vais jeter un œil aux desserts » et reviens avec un gâteau à étages : biscuit au miel et crème de framboise. Une tuerie !

Nous repassons devant la grande cathédrale et on en profite pour faire une pause au soleil sur un banc : je sors mon carnet à dessin pendant que Guillaume lit son Epsiloon. « Ça fait du bien aux gambettes » et on peut retirer une couche de vêtement. Le soleil est clairement un thermostat de bonheur pour moi.

Nous continuons ensuite vers l’Église Sainte-Sophie qui nous a attiré par ses anciennes briques rouges qui dénotent dans le paysage doré.

Autre curiosité de Sofia : dans le métro. Nous descendons dans une station et tombons directement sur des vielles pierres : l’ancien complex antique de Serdica. Incroyable. Le métro et toute une partie de la ville est construite littéralement sur ces ruines (des bains, des maisons, des rues avec tout un système de canalisations). Certaines parties misent au jour grâce aux creusage du métro ont pu être préservés et laissées en libre accès. C’est rigolo de voir les bulgares tracés leur chemin à travers ces vestiges comme si de rien n’était.

15h et nous avons rendez-vous aux pieds de la statue de Sainte Sophie pour un Free Street Art Tour de 2h30.

C’est un bon moyen pour découvrir et apprécier une ville par un autre bout : lever la tête, regarder les murs et chercher la belle peinture, le message sous-jacent. Le guide, Vasil, a un anglais parfait. Pour être honnête, on appréhendait un peu d’être largués par le vocabulaire mais on a tout compris de A à Z : une petite fierté ! Nous en apprenons un peu plus sur l’Histoire du graffiti et des techniques utilisées et découvrons aux fils des ruelles différents artistes bulgares (mais pas que). Épuisant en fin de journée mais tellement chouette à faire. On regardera maintenant dans les autres grandes villes si ce concept existe aussi.

Après 30 minutes de bus (le même qu’à l’aller), c’est les yeux un peu cernés et les jambes lourdes que nous retrouvons Lola qui, elle, n’a pas du tout sommeil. On se fait une petite balade à trois, histoire de lui faire respirer l’air frais. Nous avons retrouvé la sérénité des promenades en laisse : nous ne sommes plus les seuls et tous les chiens que nous croisons en ville ont un propriétaire. Un stress de moins. Ce soir, on dort une nouvelle fois sur le parking : pas du tout la motivation de bouger Robert, surtout que demain, c’est grosse neige annoncée et après, c’est la descente intensive des températures (jusqu’à -10 pour dimanche). Restons un peu encore, au chaud, en ville.

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