En route vers le sud

L’hiver arrive petit à petit du côté de la Turquie et ce matin le pipi nature se fait entouré d’herbes gelées qui brillent. Sans nuage, le fond de l’air est bien frais et on bouge Robert de quelques mètres pour qu’il se réchauffe au soleil. Nous sommes sur une grande étendue de pins et Lola peut vaquer à ses sniffages sans contraintes (hormis sa collerette, naturellement). Aujourd’hui ça sera une journée « route » car nous avons 3h pour rejoindre notre prochain point dans un parc naturel au sud de la Turquie. Mais rien ne presse du moment qu’on arrive avant la nuit, ça nous va. Du coup, je sors une chaise et mon crochet le temps que la vaisselle se fasse en musique : je commence une guirlande « genre comme les camionneurs en haut de leur pare-brise ».

La matinée s’écoule doucement. Guillaume s’improvise « prof de stretching » pour ses anciens collègues du Béluga : une petite vidéo en mode Instagram « Allez les copains on y va, on lève bien haut les bras, on s’étire, on s’étire… » Une poilade qui a bien fait rire tout le monde au travail, semble-t-il.Une chienne s’approche de nous, la queue entre les jambes. Lola fait la loi dans ce périmètre donc ça grogne un peu mais s’apaise vite. On a remarqué que notre louloute n’a pas du tout la même la réaction lors de rencontre entre femelle ou mâle : elle fait sa dominante face aux femelles et la suiveuse quand ce sont des mâles, et elle a également une attitude différente si elle est avec moi ou avec Guillaume. On a interprété un peu ça : elle a l’air en sécurité avec Guillaume donc moins sur la défensive alors que quand elle est juste avec moi, elle a un comportement d’alerte, de protection comme si c’était à elle de me protéger. On va continuer à analyser ça pour voir si ça se confirme, si ça évolue ou si on se plante complètement. C’est sympa d’essayer d’interpréter son langage canin.

Après une grosse heure de route, nous nous posons pour manger au bord d’un lac de barrage. Comme le veut la saison, il est très bas mais nous offre tout de même une belle couleur bleue. Encore une fois, on prend le temps de vraiment cuisiner : tortilla et brocolis curry pendant que Guillaume apprend une nouvelle chanson au ukulélé. Il commence à avoir un petit panel de chansons pour les karaokés : « La plantation » de Kana, « Me gustas tu » de Manu Tchao, « Bon anniversaire », « L’hymne de nos campagnes » de Tryo et la dernière en cours « La scène » de M et Vanessa Paradis. Tout un programme (plus ou moins maîtrisé) !

Le reste de la journée se fera sur le bidule. Une originalité qu’on ne voit quand Turquie : la police en carton. On veut dire, littéralement, en carton. Ils postent des reproductions de voitures et de policiers grandeur nature sur le bord de route avec parfois des gyrophares bleu et rouge électriques. Une dinguerie. On rigole à chaque fois qu’on en croise… mais ça fait le job, on ralentit ; enfin les touristes parce que les turcs tracent la glace et bien souvent on ne sait plus à quelle vitesse il faut rouler vu qu’on peut se faire klaxonner en ville à 50km/h car on va trop lentement à leur goût.

On arrive sur notre point dodo juste avant la nuit tout près de la balade de demain qui s’annonce une petite pépite.


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