Strbske Pleso

Nous étions tellement fiers d’avoir pu trouver deux places côte à côte sur ce parking de Poprad, en face de résidence, que quand une voiture de policier se gare juste à côté de nous alors que notre café du matin est tout juste servi dans les tasses, nous faisons moins les malins. Deux coups secs sur la vitre « hello ! No camping, no parking, camping one kilometers ». Sans aucune agressivité, ils embarquent même mon père pour lui montrer où se trouve le dit camping. Nous finirons nos tartines en troisième vitesse et filons donc sur un parking de jour plus proche du village de départ de notre randonnée mais nous rajoutant tout de même bien 2 kilomètres de plus.

Chaussés et emmitouflés dans nos vêtements de rando hivernaux, nous nous enfonçons dans la forêt sur un sentier bien tassé. Nous faisons entièrement confiance à notre guide, Guillaume, pour nous emmener à bon port. Dès le début, ça grimpe fort : une belle mise en jambe. « Heu… c’est des traces d’ours là ?! Faut faire quoi si on en croise un ? » Effectivement, d’énormes pattes sont présentes sur le chemin enneigé. On croise les doigts pour ne pas se retrouver nez à nez avec une grosse bête poilue. Nous voilà arrivés au village de Strbske Pleso, point de départ de la balade. Au programme :10 kilomètres aller-retour, point culminant le lac de Popradské Pleso à 1500 m d’altitude. La météo n’est pas très très inspirante et la vue est quelque peu bouchée, purée de pois en somme. Le balisage est bien fait et nous suivons donc les panneaux fléchés rouge en passant proche du grand lac de Strbske Pleso pour nous plonger ensuite dans la forêt. Nous ne croisons aucun randonneur et, pour le moment, la marche est plutôt facile : en pente constante mais progressive dans la neige. Nous apercevons sur notre gauche, la station de ski avec quelques petits points qui zigzaguent sur les pistes. Plus nous avançons sous les arbres et plus la neige fait place à de la glace. La partie technique commence pour nous. Il faut éviter de glisser sur les plaques pour ne pas finir en bas du ravin. Nos dos se tendent et des petits cris de surprise-frayeur sortent parfois de nos bouches. Bon, clairement, c’est surtout maman et moi mais p’tit père finira avec trois glissades sur les fesses au total. Guillaume, en bon meneur, nous servira de cale de pied « plus ça glisse et plus il est content, lui ! » Arrivés à une patte d’oie, une décision doit être prise : soit continué sur encore quelques kilomètres pour aller jusqu’au lac et ça sera un aller-retour ou bien prendre la voie de droite pour revenir plus vite à la route et donc à une surface plus palpable. Notre Jimmy-cricket parlera pour nous : nous écourtons la randonnée. « C’est toujours dans la dernière descente de piste qu’on se fait mal donc bon… » Petit hic de fin, les derniers kilomètres se font sur le bitume et la pluie s’est mise à tomber un peu plus fortement. « Quelqu’un veut une barre de céréale ? » Pause grignotage, histoire de remotiver les troupes et on finit cette longue ligne droite dans le brouillard par un petit lac gelé pour des selfies souvenir. 3H30 de marche : pas mal du tout, et tout le monde rentre en un seul morceau (et peut-être sans bleu… affaire à suivre).

Nous mangerons notre pique-nique dans le chaleureux Oscar finalement « on a bien trimballé le pain et tout pour rien » et reprenons la route un peu plus vers l’est. Nous faisons un stop chez un gazier qui recharge la bouteille de 10 kilo des parents avec du GPL en moins d’une minute et on fait aussi un crochet par un Décathlon. « Ça fait deux randos que je me dis qu’il fallait acheter des crampons donc là il faut suivre l’instinct ». Vu qu’on est en pleine saison, le choix des tailles est limité mais je trouve tout de même crampons à mon pied qui finiront en cadeau d’anniversaire. Guillaume nous trouve deux luges-pelles pour nos prochaines rencontres avec la blanche : hâte de voir les figures improvisées de Monsieur.

Nous nous garons de justesse avant la nuit, non loin de notre randonnée de demain. Cette fois-ci, on se la fera en duo car peut-être un peu trop technique pour les parents en mode via-ferrata : Parfait, ils nous garderons notre « croûte » qui n’appréciera pas les escalier de métal.

Parc National du Paradis Slovaque, tiens-toi prêt, nous arrivons avec pelle et crampons !

2 réponses à “Strbske Pleso”

  1. Avatar de Frèro Négro
    Frèro Négro

    Bravo à tous les 4 pour cette rando, et surtout aux Oscarois, un peu extrême quand même vu le récit et les différentes photos de tout le monde ! 👏🥰
    Avec ton récit, petite soeur, on se croyait en rando avec vous, c’est chouette ! 😊
    Tout le monde a suivi, sans grosses cascades dommageables, c’est cool ! ( enfin comme tu dis peut être tcheker si des petits bleus n’apparaissent pas )
    La Slovaquie, c’est magique, votre co-voyage est magique ! 😍

  2. Avatar de Mamanclo
    Mamanclo

    Paraît-il, car cela ne m’est encore jamais arrivé, quand on trouve un nounours sur sa route, il ne faut pas le regarder droit dans les yeux, et ne pas partir en courant, en criant. Rester cool !!!! Bon, ça c’est sur le papier…🫣

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