Dernière nuit passée en Bulgarie. Ce matin on va faire un dernier Lidl pour dépenser nos lev bulgares et on file à la frontière. Entre deux pays européens, les formalités vont très vite et en moins de 15 minutes nous passons le pont au-dessus du Danube « pratique ces fleuves et rivières pour délimiter ». Buna Ziua Romania ! Nous achetons notre rovignete qui nous permettra de circuler sur les autoroutes ; nous resterons très probablement sur les grosses artères car la neige est bien tombée ici aussi et clairement le thermomètre est descendu avec un -7 en journée. Le ciel s’est couvert d’un épais nuage blanc que le soleil n’arrive pas à percer.
Avant d’arriver à notre Airbnb du soir (enfin on y arrive à 16h), on passe par le village de Comana pour aller voir son monastère orthodoxe et surtout son mausolée en hommage aux soldats tués pendant la Première Guerre Mondiale. Nous faisons donc un petit tour du propriétaire en entrant dans l’église en cours de rénovation. Nous croisons très peu de personne, seuls un ou deux religieux en robe noire et longue barbe nous saluent de loin. « Tu crois qu’on peut y entrer ? » On tente d’ouvrir la porte du mausolée dans lequel règne un profond silence. L’édifice est assez petit avec des peintures simples aux murs représentant des religieux, des soldats, des généraux, des infirmières de guerre. Au centre de la pièce, un trou rectangulaire est percé depuis lequel nous pouvons observer un amoncellement de crânes et d’os bien organisés autour d’un drapeau de la Roumanie. Cet ossuaire, construit par la société « Culte des Héros », contient pas loin de 720 héros connus uniquement par leur appartenance à l’une des cinq armées en conflit (roumains, bulgares, turcs, russes et allemands). « J’avais jamais vu de crânes humains, je crois » se dit Guillaume. C’est solennellement que nous sortons de là, nos pas atténués par la poudreuse.
Nous reprenons la route vers Bucarest pour retrouver le fameux appartement qui va nous perdre de prendre une méga grosse douche bien chaude et surtout (le saint Graal) de faire des machines à laver non-stop avec sèche linge, le tout en libre service : le pied ! On va pouvoir avoir le temps de préparer la visite de cette capitale glaciale, les mains et les pieds bien au chaud pendant que notre Lola reste constamment étendue sur le lit-canapé (contrairement à la position « petite boule de froid » qu’elle a souvent). Peut-être qu’une seconde nuit va s’imposer pour réchauffer tout le monde ?
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