Enfin une nuit au calme dans ce Parc Naturel de Kampinos. On se réveille avec quelques voiture qui vont et qui viennent sur le parking en ce beau samedi ensoleillé.
Aujourd’hui, c’est journée « devoirs », ce qui s’annonce chargé vu les informations hyper denses que nous avons pu avoir hier avec la visite guidée.
Je découpe mon temps de travail en deux : une première version « de dégrossissage », la pause repas au milieu et la deuxième partie « de rédaction » pour le début d’après-midi. Pendant ce temps, Guillaume s’occupe entre jeux et polissage de cailloux, et que Lola se cale sous Robert bien au frais.
Histoire de se dégourdir les jambes, on se fait une balade dans la forêt de ce parc très lumineuse. Mais bien sur, qui dit forêt en Septembre, dit poux-de-cerfs. Rien de bien alarmant mais on en retire plusieurs sur notre pauvre louloute qui les attire. Malgré tout, on profite de ce calme et de ce grand air pour recharger un peu nos batteries mentales.
Le voyage commence à nous peser ces derniers temps ; tout nous tend assez vite, surtout le manque d’espace dans le camion et puis certains petits trucs qui commencent à merdouiller, genre les charnières d’une porte qu’on ouvre tout le temps, le panneau solaire qui s’éteint tout seul donc pas de charge au soleil par moment, ranger les courses, sortir tout et rien à chaque instant pour le moindre truc… bref, on a hâte de retrouver nos placards de cuisine surtout et un vrai plan de travail.
Objectif de cette fin de journée : couper la route qu’il nous reste jusqu’à Torun Torun. On se gare en bord de Vistule dans un village tranquille. « Y a sacrément de courant ! » En effet, la Vistule traverse tout le sud de la Pologne en passant par Cracovie et Varsovie pour se jeter dans la mer Baltique donc la tempête Boris a bien rempli le fleuve et il transporte avec lui de nombreux débris de bois et d’algues. On ferme assez vite les volets car nous nous sommes garés pile sous le seul lampadaire de toute la berge mais en même temps, c’est plat. On entend encore au loin quelques brames de cerfs qui nous rappelle notre belle visite des bisons d’Europe.
On pensait être bien tranquille proche du Vistule mais les polonais, comme partout, aiment le gros son et le vrombissement de moteur, ce qui n’a pas manqué d’arriver tout proche de nous. Malheureusement, une fois réveillés, nous avons énormément de mal à nous rendormir, et que ça se tourne à droite, et que ça se tourne à gauche, et que ça prend le téléphone, et que ça essaie de méditer.
Le réveil de 7h30 se fait tout de même bien et on décolle pour rejoindre, après deux grosses heures de route, la ville médiévale de Torun.
On se trouve un chouette petit parking gratuit à l’ombre pour manger notre repas de midi et en moins de 15 minutes nous nous retrouvons au centre-ville. La ville nous fait un drôle d’effet : il y a énormément de bâtiments construits en briques rouges mais ils ont l’air quasiment neuf ; les gens autour de nous sont bien habillés, bien coiffés, sentent bons et prennent un verre sur l’herbe allongés dans des transats. On a l’impression d’être dans un village de luxe en somme, ce qui ne nous empêche pas de fureter dans les ruelles. Nous longeons les murs de l’ancienne ville fortifiée hyper bien conservés pour aller voir une des trois portes de la ville, la Porte des matelots, à la suite de quoi nous suivons un gros groupe de touristes pour rejoindre la tour inclinée, une des anciennes tours des remparts qui avec le temps et le sol en argile s’est affaissée et inclinée de plus d’1,4m. C’est clairement The attraction touristique de Torun mais on comprend pourquoi. Le centre est assez petit et c’est parfait pour la promenade dominicale sous ce beau soleil polonais. Nous passons devant la maison où est né Kopernic. Au départ, on voulait la visiter car c’est bien entendu devenu un musée, mais on voulait davantage avoir un aperçu de ses travaux plutôt qu’une reconstitution d’une demeure du XVè siècle donc on n’y entrera pas. Le bâtiment d’extérieur est vraiment très beau avec ces briques rouges, ce fronton à créneaux et les peintures sur bois aux fenêtres pour orner tout ça.
Nous marchons ensuite jusqu’à la place de l’hôtel de ville, qui est le cœur de la ville avec bars, restaurants, vendeurs ambulants de souvenirs et donc un melting-pot de touristes. Nous y croisons une grande statue de maître Kopernic et une autre représentant un enfant jouant du violon entouré de grenouilles. La légende urbaine raconte que Torun fut maudite par un exilé qui envoya une invasion de grenouilles en représailles. Seul ce jeune « flotteur » fut capable d’envoûter ces dernières grâce à son violon et les envoya croasser aux portes de la ville. Cette place est très remplie de gens et surtout de bon nombre de jeunes habillés en costplay et perruques loufoques, probablement des bizutages de rentrée ou une conférence de mangas (?!). Autour de nous, bien 80 % des gens mangent une glace, parfois démesurée avec plus de 15cm de tourbillons de crème.
On termine notre tour par la boutique du musée du biscuit traditionnel : le pernikami, un genre de biscuit aux épices et au miel. On achète un petit sachet de cœurs typiques qu’on goûtera ce soir au dessert.
De retour au camion, nous roulons une grosse demi-heure, histoire d’avancer encore un peu plus vers le nord de la Pologne où on espère pouvoir refaire une chasse à l’ambre dans les prochains jours. On se pose en bord de lac où on prend quelques minutes pour aller voir la plage et regarder le coucher de soleil, après que Guillaume est réparé la porte du placard (on a décidé de jeter le « lit » du fond de Lola dont elle ne se sert pas du tout, elle est bien trop mignonne avec nous à nos pieds, surtout le matin quand elle se faufile entre nous les quatre fers en l’air pour quémander des câlins) et bricolé au scotch les connexions du panneau solaire : comment on aurait fait sans cette merveilleuse invention, le scotch !
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