Tolskaret

« On a l’impression d’être en Bretagne ! » Autant les paysages sont exceptionnels que la météo n’est pas fifou : globalement il faut compter deux jours de pluie pour une de soleil, et encore, que sur une partie de la journée bien souvent. Certes on est dans le nord et ce n’est pas la canicule annoncée mais on regrette limite les vêtements d’été apporté qui nous font de l’œil « j’en ai marre d’être non-stop en jogging vert caca d’oie » et probablement en Finlande ça sera la même, vu les envahisseurs ailés qu’on va trouvé jusque dans les pays baltiques. Adieu petites robes à fleur estivales.

Réveil à 14h sous une fine pluie qui s’intensifie par moment et nous oblige à rester bien au chaud dans Robert. Malgré le fait qu’on vient de switcher de bouteille de gaz (il va falloir trouver un point GPL dans les jours à venir pour être tranquille), on se lance un chauffe-eau et « mouillés pour mouillés » on se fait une bonne douche extérieure comme on a l’habitude. « Toc toc » Un jeune homme vient toquer à notre fenêtre pour nous demander un outil car il a un soucis avec sa batterie, on avait bien entendu que son joli combi ne voulait pas démarrer ce matin. Après un dernier essai, Guillaume va les voir en proposant de brancher notre booster, qui n’aura aucun effet sur leur batterie complètement déchargée. Allez, on met Roberto en « mode route » et on se gare juste à côté d’eux pour jouer de nos câbles rouge et noir. Après deux trois essais infructueux, leur moteur toussote et hop ! C’est parti. « Thank you very much ». Leur voyage peut continuer. C’est ça aussi l’entraide entre campeurs.

Avec tout ça il est déjà 19h et c’est le moment pour nous de préparer notre repas de midi alors que de nouveaux camping-caristes s’installent à côté pour probablement passer la nuit sur place ; alors que pour nous notre journée est loin d’être terminée. C’est rigolo d’être autant en décalé. Après notre soupe de nouilles asiatiques avalée et une petite tartine de houmous « direct dans le gosier », on roule une heure sur les belles routes de cette bien grande île, direction notre randonnée. Cette fois, on opte pour un tracé vert qui est, disons, familial et sans grandes difficultés. On se la joue tranquille pour récupérer après les derniers jours.

« On part de plus en plus tard, il est 22h30 » et la pluie s’est calmée mais de gros nuages menacent au loin. Programme : rejoindre un lac, Ballesvikvatnet, qui se trouve dans une vallée marécageuse où tout un sentier de planches en bois et de pontons ont été construit pour éviter de finir les pieds dans l’eau. Lola est trop contente de pouvoir enfin se dégourdir les pattes et nous aussi. Pas âme qui vive et c’est un silence lourd qui nous entoure. « C’est souvent dans les randonnées sans prétention qu’on peut voir des animaux. » Petit à petit des chants d’oiseaux s’éveillent sur notre parcours. On reconnaît le bizarre cri des courlis, qui volent autour comme des agents de la sécurité qui donneraient l’alerte d’intrus sur le site. Plusieurs couples de type « canards » volent au-dessus de nos têtes. On s’assoit un moment à une table de pique-nique, histoire de profiter du silence de la nature et peut-être de pouvoir apercevoir d’autres bêtes qui se seraient cachées en entendant nos pas. C’était sans compter sur notre vigie personnelle qui a repéré un « truc » au loin et se met à aboyer pour annoncer notre présence. Bon ba c’est raté pour l’observation discrète. Nous continuons notre chemin pour arriver au fameux lac tout mignon avec une dizaine de cygnes qui barbotent à sa surface. Ça faisait un moment qu’on en voyait plus et je trouve une gigantesque plume de ce bel oiseau blanc qui finira dans ma collection personnelle sur les murs de Robert. « Franchement, je prends plus d’éventail, une plume 100 % nature fait très bien l’affaire ! »

Nous arrivons à un croisement où il faut faire le choix : soit on continue et potentiellement on se trempe les pieds, soit demi-tour. Tant qu’on est là… Nous entrons donc dans la petite forêt verdoyante où après à peine 10 mètres nos pantalons de randonnée sont bien mouillés, et pour cause, on passe à travers de grandes fougères de plus d’1m20. C’est l’Amazonie, ici. « Il faut toujours qu’on monte et qu’on monte. » On ne savait pas trop à quoi s’attendre mais nous voilà à grimper entre branchages humides, rochers glissants et bestioles volantes autour. « Attend, là, il faut que j’enlève ma polaire, j’en peux plus. – Ouai, pareil ! » Aaa tout de suite un peu d’air et on retrouve de l’entrain pour aller jusqu’au bout du tracé bleu à 225m au petit sommet de Tolskaret qui nous donne une jolie vue sur les lacs en contre-bas et ceux un peu plus en hauteur. Mais le gros nuage est enfin arrivé sur nous et ça se bouche quasiment intégralement en moins de 10 minutes et la bruine nous trempe gentiment mais sûrement. Cette fois, demi-tour par le même chemin qu’à l’aller, les pieds mouillés en plus et de grosses gouttes nous tombant des cheveux. 6km au compteur pour 2h de marche « on a réussi à se fatiguer quand même » et on est content de rentrer se mettre à l’abri au camion, même si c’est toujours compliqué à gérer : les serviettes qui sèchent déjà dedans, plus les pantalons de randonnées cracra trempés, suivi des chaussures à l’odeur douteuse qui se calent à l’avant des sièges. On est sur une petite ambiance humide pas dès plus agréable, pendant que Lola finit de se sécher sur son plaid. La pluie, c’est quand même toujours un peu la misère dans un espace réduit comme Robert. Ce qui ne nous empêchera pas de manger à 1h30 et de nous installer bien au chaud sous la couette pour une bonne nuit « lumineuse » norvégienne.

Une réponse à “Tolskaret”

  1. Avatar de Saulnier viviane

    Magnifique vos grandes escapades presque nocturne 😁seuls dans cette immensité. C’est royal pour vous de vivre ces heures, jours unique et si riches pour le corps et l’esprit. Gros bisous les loulous 🥰💞.Seul hic sans doute, la pluie 🤪. Séchage compliqué

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