Réveillés encore par une chaleur pesante ; mais c’est toujours un plaisir de se dire qu’on est sur une bien belle journée ensoleillée en prévision. Comme de bien entendu, on sort la table de pique-nique pour un petit-déjeuner de 13h de vacanciers et on se fait une petite balade sur les hauteurs de falaise où se trouve un aménagement en palettes de chantier : merveilleux point de vue sur la mer de Norvège avec ce ciel bleu sans le moindre nuage. On sort l’ordinateur et l’appareil photo pour faire nos devoirs devant ce beau paysage pendant que Lola prend sa dose d’UV quotidienne allongée sur les rochers. « Ça te dirait pas un petit café là ?! » Un moment d’une simplicité folle mais le meilleur café (et Pim’s à l’orange pour Guillaume) de notre vie à contempler la mer en silence ou bien en se remémorant la vie au travail, en se disant qu’on est hyper chanceux de vivre ça et que le retour à la « réalité » va être compliqué.
Une fois terminé notre breuvage, nous reprenons la route pour une traversée rapide d’Alta et rejoindre un distributeur de gaz. On galère un moment à comprendre comment ça fonctionne ; un retraité français camping-cariste vient à notre rencontre pour avoir des informations sur la machine. Finalement on lui prête notre adaptateur LPG et on finit par arriver à tous se remplir sans encombre. Parfait car jusqu’au Cap Nord, pour sûre, y a rien en station et en Finlande, ça semble un peu complexe sur le papier comme ça.
Grosse journée de route pour nous : on veut rejoindre le fameux Cap Nord ce soir pour une randonnée de 18km demain donc il ne faut pas trop traîner, même si on n’est plus à une heure près vu notre rythme. Il nous reste encore bien 3h30 de chemin mais les kilomètres se font avec une telle facilité que ça en devient un vrai plaisir. Avec tout ça, on aurait presque oublié de manger et nous nous posons en bord de plage caillouteuse au alentours de 19h pour notre repas de midi. Le temps de faire quelques ricochets et de prendre des photos de la belle formation géologique qui apparaît de plus en plus sur les falaises en forme de « terrasse ou de mille-feuille » : Guillaume est en extase.
Nos yeux ne semblent pas assez grands pour pouvoir capter tout cet incroyable paysage. « Là, un renne blanc ! » Frein à main et feu de détresse : on file prendre quinze milles photos de ce curieux spécimen du Grand Nord, qui doit être domestiqué vu le collier GPS qu’il a autour du cou. On est comme des enfants devant un cadeau de Noël et pourtant… plus nous roulons et plus nous en voyons ; et pas qu’un seul mais des troupeaux entiers avec des marrons, des bicouleurs, des blancs, en toute liberté à traverser la route devant nous ; c’est un peu comme nos vaches des Pyrénées quoi.
23h, c’est une heure parfaite pour être sur la route car le soleil est entrain de décliné petit à petit et un couché de soleil rose-violet-bleu pastel se dessine. Une lumière presque féerique avec dans l’habitacle une belle musique d’ambiance (Chet Faker). « C’est un peu comme la Mongolie, même si on connaît pas. » Mouai, enfin c’est un genre de désert de verdure. L’horizon est loin et la route a perte de vue en lacets. Vraiment époustouflant et vu l’heure tardive, nous ne croisons personne et personne ne nous suit. Minuit pile, on prend le grand tunnel sous-marin pour rejoindre l’île du Cap Nord avant d’être stoppé dans notre progression quelques kilomètres après : des travaux sont en cours dans le prochain tunnel jusqu’à 2h30 du matin. Bon, finalement, on se gare un peu en retrait de la route pour passer la nuit et on finira la petite heure de route demain au réveil, surtout qu’il faut encore manger et puis, histoire de se faire une balade digestive, on grimpe sur la petite crête d’à-côté pour prendre de la hauteur et apprécier les belles couleurs du ciel sur la mer. Lola est comme une dingue quand elle sent les trois rennes en contre-bas : elle ferait un super chien de traîneau dans ces moments-là. L’odeur de la bête sauvage la rend vraiment en transe, truffe au sol, oreilles en l’air, queue qui bat la mesure… On n’est loin de notre « croûte » sur le canapé dont on avait l’habitude à Toulouse. C’est aussi chouette de la voir profiter de toutes ces odeurs pendant que nous, nous en prenons pleins les yeux depuis le haut de notre promontoire où huîtriers, mouettes et sternes nous offrent un concerto des plus cacophonique.
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