Malgré toute la route se fut une journée bien chargée et on n’a pas vraiment vu le temps passer et minuit est déjà là quand on se décide à faire le lit pour les 3 heures de sommeil qui nous attendent avant de prendre le fameux ferry hyper matinal. La cohabitation avec des voisins proches ne nous avaient pas vraiment manqué « c’est un peu comme si tes voisins d’appartement faisait la fête, la musique à fond ». Un camping-car suédois, moteur allumé pour plusieurs heures, fait danser ses enfants en bas-âges à coup de gros son avec des basses bien sympas pour les oreilles « ils dorment jamais ces enfants ?! » On se calfeutre comme on peut dans Robert avec une alarme au réveil pour 2h45, ce n’est pas le moment d’avoir une panne de réveil.
La nuit fut très courte et le soleil montre déjà ses rayons quand on ouvre les volets pour voir les premières files de véhicules « avec réservation » monter dans l’énorme bateau à la gueule ouverte. La première file d’attente monte également et vient la seconde, sachant que nous sommes dans la troisième. Clairement on voit au rythme des derniers campeurs qui s’installent dans le ferry qu’on ne sera pas de la party et qu’il va falloir attendre à nouveau pour prendre le suivant qui est à 6h. Finalement on se relaie sur la veille : la première fois j’ai pu fermer l’œil pendant que Guillaume zonait sur le téléphone et pour cette seconde vague d’attente, je prends mon livre pendant que Guillaume se love sous la couette. Bien entendu, dans les deux cas, Lola sera du côté des dormeurs.
Allez, cette fois, c’est la bonne. Le contrôleur vient nous enregistrer et 20 minutes plus tard nous laissons Robert et Lola dans le ventre de la bête pour 3h de traversée. On est très content d’avoir choisi cette option car cela ne va nous coûter que 25€ alors que la série de ferry gratuits devaient faire un stop sur l’île de Vaeroy pour 24h où nous aurions dû payer un stationnement de nuit et surtout faire un total de 7h de traversée. Bref, on est refait.
Encore quelques heures d’un sommeil fractionné, roulés en boule sur les fauteuils et nous voyons au loin apparaître l’île tant attendue : « les Lofoten, ça semblait tellement loin dans nos esprits ; on y est, quoi ! » Dès le premier coup d’œil, on ne peut qu’être subjugués par ce paysage unique et grandiose. Des montagnes à pic verdoyantes ou arides se jetant directement dans la mer sur fond de petites maisons de pêcheurs rouges et d’eau claire à faire pâlir les Caraïbes. Malgré notre manque, clair, de sommeil, nous ne pouvons échapper à l’appel de la randonnée. « Allez, une petite alors ! Surtout que le temps se gâte à partir de 19h donc pas l’temps, pas l’temps ! »
Nous nous installons sur le parking du départ de la marche Tindstinden, allons payer les 4€ de frais de stationnement pour la journée et engloutissons un bon gros petit-déjeuner « des champions ». Voyons ce que les Lofoten nous réserve. Dès le début, nous longeons une belle cascade où pleins de panneaux signalent qu’il ne faut pas se baigner, ni polluer cette eau potable. Nous suivons un sentier souvent emprunté car bien tassé entre rocailles, terre boueuse et marécage. « Impressionnant le nombre de français qu’on croise en à peine 1 heure sur l’île » Apparemment c’est réputé pour attirer les francophones donc on risque de retrouver un peu de quoi sociabiliser « naturellement et facilement » avec des gens. Le chemin est tout de même ardu pour nos jambes un peu molles d’énergie surtout qu’il y a tout un passage à flan de rocher bien glissant où il faut s’accrocher à une corde pour se tracter avec les bras « ça va être sport la redescente ! » Nous arrivons à un premier palier où le vue est saisissante de beauté : un enchaînement de lacs entourés de hautes montagnes sur 360° « il me faudrait un grand angle tellement c’est grand, la montagne rentre pas entièrement dans le cadre ! » Après une petite pause grignotage d’amandes, on décide d’aller encore un peu plus loin pour voir un dernier lac caché au creux de la vallée créée entre ces monts. Comment décrire l’indescriptible ?! Sentiment d’unité avec la nature. Les Lofoten, ça ne rigole pas avec l’incroyable et l’époustouflant : en moins de 2h, on peut atteindre rapidement des sommets et avoir une vue exceptionnelle. C’est très grisant et ça promet des randonnées « de l’espace ! »
Après une course folle pour récupérer un papier volant dans la nature, nous faisons demi-tour et cette fois, c’est la vue précédemment dans notre dos qui nous fait face. Sublime. La montée par corde se fera en mode rappel d’escalade pour éviter de finir avec un coccyx fêlé. Lola, elle, ne badine pas avec tout ça et fonce tout droit, manquant parfois une bonne glissade sur coussinet toutes griffes dehors.
Nous rentrons un brin fatigués, pour ne pas dire épuisés au camion : c’est que ça commence à tirer sur la caouane, ce manque de sommeil. Miracle, on trouve une place pile poil pour nous sur le parking gratuit d’où nous partirons demain pour une autre randonnée, cette fois, très touristique ; il en faut bien aussi. Les lieux touristiques le sont car ils sont ce qu’il peut y avoir de plus beau donc on ne va pas se priver trop non plus. Un regain d’énergie nous fait mettre Robert en mode « douche à l’intérieur », c’est-à-dire comme si un ouragan était passé dans le couloir pour tout bringuebaler. Au moins, on apprécie de ne pas trop se geler avec un vent coquin qui aurait pu se faufiler sous la serviette humide.
D’où nous sommes, on voit très exactement ce qui nous attend demain et ça promet de monter très très dur… par des escaliers de pierre, un régale pour Lola. On espère que la météo nous laissera une bonne fenêtre de soleil pour faire ressortir toute la belle palette de couleurs.
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