Brossage de dents en extérieur entre deux nuages pluvieux qui nous tombent dessus depuis la fin d’après-midi. « Gu…lo..m.., vin vo..r un t…uc » Une grosse flaque d’huile jaunâtre s’écoule depuis le dessous de notre bon vieux Robert et c’est qu’on voit clairement le goutte-à-goutte donc c’est pas une mini fuite là. Avec cette satanée pluie, on ne peut pas trop s’en occuper ce soir donc on demande conseils auprès de mon père sur les possibilités et on installe un bocal pour récupérer le fluide. Au matin, ce dernier est à moitié plein d’un truc marronnasse. Ralala ça sent pas bon tout ça. Guillaume enfile son pare-dessus de pluie et file jeter un coup d’œil à tout ça, à plat dos ; pendant que j’appelle notre assurance pour voir un peu les possibilités de dépannage, et le cas échéant, de rapatriement. C’est complexe la-dessous et des vis résistent aux mains de Guillaume : on n’est pas équiper pour ça non plus. Bon, on appelle l’assistance à l’étranger, vu que le remorquage est compris dans notre contrat sans franchise et on attend. On n’essaie même pas de rouler jusqu’à un garagiste de peur de « serrer » le moteur vu que ça viendrait plutôt du côté de la boite de vitesse. Le gars du remorquage nous appelle une heure après l’assurance pour nous dire qu’il ne pourra être là que dans deux heures car deux autres véhicules à « sauver » avant nous.
Au moins, on peut grignoter tranquillement quelque chose avant de le voir débarquer avec son gros camion rouge clignotant sur les coups de 15h. Son accent norvégien rend la compréhension un peu compliquée de son anglais mais on arrive tout de même à se comprendre. Il nous informe qu’il a vu avec un garage qui peut regarder notre Robert ce soir juste avant la fermeture de 16h. Parfait ! Notre Lola sera bien calme à nos pieds dans la cabine du dépanneur : du moment, qu’elle est avec nous, ça lui va.
Une demi-heure plus tard, notre maison roulante est déposée sur des cales, histoire que le mécano y regarde de plus près. Ça ne semble pas très évident de voir d’où ça vient. Il se couche à plusieurs reprises dessous avec lampe frontale sur la tête, il demande un deuxième, un troisième avis, il découpe même une partie du carénage pour avoir accès à tout le système « Heu… il va le réparer ça ?! – Mais oui, t’inquiète pas. » Au bout de 30 minutes, verdict : le cardan de la boite de vitesse doit être percé. Bon, au moins on sait ce que s’est.
Il nous rend nos clés pour qu’on puisse passer la nuit « chez nous » : on commençait à s’inquiéter de devoir peut-être trouver un hôtel ou un airBnB en Norvège. J’ai regardé les prix : pour une maison genre cabane en bois « de caractère » sans eau ni électricité au fond d’une ferme, 48€ ! Et c’était la moins chère ! On se gare donc sur le bon vieux parking d’une station essence avec tous les poids lourds pour pouvoir être demain matin à 8h pétante devant la secrétaire qui nous établira un devis des réparations. Au moins, notre voyage peut continuer car les cerveaux allant bien plus vite que la réalité, dans nos moments de réflexion à deux, on commençait à se projeter entrain d’acheter deux vélos-remorques ou deux gros sac-à-dos pour finir le voyage d’une autre manière. Notre fidèle destrier est bien robuste, on peut encore compter sur lui.
On se fait une petite balade champêtre à deux pas de là où on trouve sur notre chemin des pissenlits à gogo : comment résister à l’appel de la nature gratuite. Allez hop ! Une bonne brassée de feuilles pour la salade et les tiges des fleurs comme spaghettis revenus à la poêle. Régalade ce soir.
Guillaume nous a trouvé une jolie poignée de trèfles à 4 feuilles (ou plus) et on espère que c’est le signe d’une bien belle chance pour la suite du voyage.
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