Une nuit comme ça ne nous manquait pas vraiment : on a même du remettre le chauffage en route avant de se coucher pour pouvoir se déshabiller sans trop grelotter. Quelle idée de s’être mis ici pour passer la nuit, il faut croire qu’on aime le froid. Nous revoilà à nouveau avec nos deux plaids en plus de la couette ainsi que pyjamas longs pour tout le monde et polaire supplémentaire : petits bibendum de couches de vêtements, bonjour ! Réveil avec 5° au thermomètre, gloups ! Mais la vue est vraiment chouette. La neige tombée dans la nuit n’a pas trop tenu sur la route et c’est tant mieux, et les quelques éclaircies nous offre des sommets de glaciers enneigés sublimes. Ce matin, la cuisson du pain maison nous permet de gagner quelques degrés avant de reprendre cette route de montagne en descente, cette fois, pour le bien être du moteur de Robert.
Nous faisons à nouveau une petite pause « balade matinale » afin de pouvoir sortir avec un temps plus doux, c’est à dire, sans pluie ni vent comme en altitude. C’est surtout l’occasion pour Lola de faire, enfin, ses besoins car Madame ne fait que sur l’herbe, ce qui est bien en ville mais, clairement, quand tout est recouvert de neige, ça devient plus compliqué pour elle.
C’est une grosse journée route pour nous avec quasiment 250 kilomètres au compteur, au total. Objectif : rejoindre le village d’Heidal pour aller goûter et acheter le fameux fromage à pâte brune, Heidal Ysteri et quoi de mieux qu’aller directement à la source, à l’usine de production. Pour la petite histoire, ce fromage appelé « brunost », traduire « fromage à petit lait » est un fromage traditionnel norvégien, un incontournable du pays. Il est fabriqué à partir du petit lait qui reste dans la réalisation du fromage classique, qui sera chauffé avec du lait et de la crème, lui donnant ainsi son goût si particulier, aux notes de caramel ou de confiture de lait. A Heidal, leur fromage est fait à partir d’un mélange de lait de chèvre et de vache et il a reçu la médaille de bronze au World Cheese Awards 2023-24, tout de même. Ils n’ont rien à envier à nos fromages français, semble-t-il.
On est content de s’offrir cette petite parenthèse gastronomique car, pour sûre, ce sera la seule. « C’est quoi notre budget ? 20€ max ?! » Nous faisons d’abord le tour de l’usine où nous apercevons des machines par une grande baie vitrée et quelques personnes travailler. Direction ensuite la boutique, où nous demandons si il est possible de goûter le produit avant d’en acheter. La vendeuse revient donc avec une petite assiette dans laquelle deux fines lamelles brunes nous attendent. Allez hop, direct dans le gosier ! Bon, clairement, ça n’est pas du tout le goût classique d’un fromage ; ici, ça fond sur la langue, avec une saveur limite sucrée. On est conquis direct et nous allons donc voir le frigidaire pour analyser les prix. Nous repartirons avec un bon 750gr pour 189 NOK, soit environ 17€ : pile dans le budget. On s’offre même le luxe d’un bon pain aux graines de tournesol, pour accompagner tout ça.
Pour continuer en mode dépenses, nous nous arrêtons au magasin « Kiwi » pour faire quelques courses : notre panier n’est fait que de « first price » de produits indispensables, dirons-nous. Pas de chips pour Guillaume, ni de salade verte pour moi : inconcevable dans notre vie. Comme quoi…
Nous n’avons rien de spécial à visiter d’ici notre prochain point : Trondheim, qui est à bien 300 kilomètres vers le nord donc on roule dans une direction tranquillement pour finir par trouver un point dodo à côté du Parc National Dovre, entouré d’arbres et d’un petit lac de pêcheurs, parfait après toute cette route.
Guillaume se tient un mal de dos depuis deux jours, suite probablement aux tensions des marches sous la pluie qui contracte les muscles sous le froid humide donc on va se la jouer « balade familiale verte ou facile bleue » pour les jours qui viennent avec TENS et bouillotte pour amis du soir. « On a plus vingts ans, mon vieux » mais on se maintient tout de même (rire).
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