Après une nuit tranquille sur ce parking de ville, nous reprenons la route, direction Prieskestolen. Nous avions regardé les deux options pour traverser le fjord et rejoindre l’autre rive : soit le gigantesque tunnel, soit le ferry. La voie maritime était un peu moins chère mais nous faisait redescendre bien dans les terres et finalement le coup du détour et de l’essence ne faisait pas une grande différence avec l’autre option. Nous prenons donc le fameux Ryfast, qui est le tunnel sous-marin le plus long du Monde avec ses 14,4 km. Bon, clairement ça nous fait ni chaud ni froid, c’est juste un tunnel qui va nous compter, on l’espère, 190 KR, soit une vingtaine d’euros, maximum si les caméras nous ont bien considéré comme véhicule simple et non poids lourd, dans le cas contraire, il faudra qu’on vende un rein chacun pour payer la facture de la traversée qui sera astronomique.
Nous nous garons sur un parking gratuit juste au départ d’une randonnée que nous voilons faire, histoire de se mettre en jambe pour la grosse de demain qui risque d’être folklorique avec le départ de nuit. On cherche également à se fatiguer un peu pour pouvoir fermer les yeux assez tôt avant le réveil de 3h du matin.
Une fois les wraps mis dans les sacs à dos, nous regardons la météo qui s’annonce changeante et humide pour les heures à venir. Tant pis, on fera demi-tour si ça mouille trop. Allez, direction le premier point de vue donnant directement sur l’incroyable fjord Lysefjord. A peine 2 km de fait, nous décidons de manger le casse-croûte sur un petit banc avec une belle vue sur l’eau et surtout l’énorme nuage de pluie qui approche rapidement, on voit même la délimitation des gouttes qui tombent dans le fjord et qui grappillent petit à petit de la distance. Finalement, nous sommes dans une sorte de couloir de beau temps et esquivons la pluie, pour le moment. Nous décidons donc de continuer notre randonnée vers le premier sommet : Skjerafjell, à 327 m d’altitude. La vue est vraiment exceptionnelle depuis là-haut et nous prenons le temps d’observer les bateaux qui passent en bas et les nuages qui avancent avec un vent qui change souvent de sens, signe que quelque chose se trame. On a encore le temps. Allez, on va voir du côté de l’autre sommet : Hatten, à 416 m d’altitude. C’est une brave descente pour remonter qui s’opère et parfois il faut même y aller avec les mains. Lola nous suit de prêt, trop contente de découvrir de nouvelles senteurs « heureusement qu’elle a son harnais » Guillaume se muscle à deux reprises les bras en soulevant la louloute sur des passages trop hauts ou bien avec des échelles en fer aménagées. Nous ne croiserons qu’un autre couple sur notre chemin qui nous prendra en photo pour mettre dans notre album « we take one for us, we love the dog » bon, ba on finira aussi dans l’album de norvégiens en vacances. On a vraiment bien fait de continuer la randonnée, « c’est de toute beauté ! »
Lola semble avoir entendu un bruit effrayant et elle commence à vouloir faire demi-tour la queue entre les jambes « ça doit être le bruit des bateaux sur l’eau en bas… » Tu m’étonnes ! Elle avait surtout bien senti la méga giboulée qui s’abat sur nous en trente secondes alors qu’on fait demi-tour. On voyait bien que le ciel blanchissait dangereusement et nous ne sommes pas allées assez vite pour la devancée. Nous sommes « instantanément trempés jusqu’à la culotte ». Notre pauvre louloute essaie même de se cacher sous les arbres ou dans des buissons pour se protéger. Bichette ! « Une bonne giboulée de Mars ».
Nous arrivons au camion sous un petit soleil timide, parfait pour faire un peu sécher nos affaires et rouler Lola dans sa serviette : c’est le moment qu’elle préfère tellement elle se frotte pour s’essuyer.
15h, nous arrivons sur notre point dodo pour cette courte nuit, à deux pas du sentier que nous prendrons demain. Instant lecture, Switch, sieste et ukulélé (les classiques en somme!) que nous agrémenterons par un petit jeu de société. 18H, Guillaume s’attelle à la préparation de la pâte à pâtes faite-maison « ça te dit, pâte pesto ? Comme ça on fait le plein de féculent pour demain. » Une bonne excuse pour manger un de ses plats favoris. La pluie nous accompagne encore sur cette fin de journée et on espère très, mais alors très, fortement que demain sera plus sec, qu’on puisse avoir une jolie vue dégagée depuis le haut de ce gros caillou tant convoité.
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