Avec ce changement de rythme, on n’est pas encore très clair sur les temps de pause pour faire « nos devoirs » et on se rend compte qu’on a loupé une journée, celle d’hier, qui n’était vraiment, mais alors, vraiment pas exceptionnelle. Réveil midi sous une pluie incessante qui tombe depuis hier soir. On croise les doigts pour ne pas s’être trop embourbés et que Robert pourra sortir sans encombres de cette zone herbeuse pleine nature. Programme du jour : rejoindre le parking gratuit du départ de la randonnée que nous voulons faire dans la fin de journée vu que la météo doit se dégager. Vite vite, on file voir si on peut se stationner. Nickel, il y a encore quelques espaces vides, surtout qu’il n’y a que les petits véhicules qui peuvent y rentrer donc on est dans un type de population assez jeunes et à la « roots ». C’est sympa comme ambiance. Le ciel reste bouché comme pas possible avec des nuages bien bas blancs et une pluie continue. C’est la misère ! On ne peut même pas sortir faire une courte balade donc on reste calfeutrés dans Robert entre crochet et jeu vidéo. C’est un peu la déprime « être aux Lofotens et rien pouvoir faire… » Une journée de perdue en quelque sorte mais nous gardons tout de même notre rythme nocturne avec un repas à minuit et fermeture des yeux vers 2h du matin.
Nous nous étions mis un réveil à 10h, cette fois, pour aller randonner vers midi, heure à laquelle il fera le plus beau de la journée, semble-t-il. Tant pis, on sera avec le flot de touristes mais on préfère avoir une belle vue d’en-haut. Après un bon petit-déjeuner, nous voilà donc partis pour gravir cette montagne : 1,3km aller pour 550 m de dénivelé. Les statistiques affichées nous font déjà chauffer les mollets rien qu’à lire ce qui nous attend. Et effectivement, « ça grimpe sec ». Les quelques marches en pierre de début et la grosse pierrière nous donnent vite le ton de cette fameuse randonnée Festvågtind. Vu la pluie qui est tombée hier, bien entendu, nous devons faire très attention au ruissellement et au mare de boue qui peuvent vite nous faire glisser et quand on monte à pic, ça ne pardonne pas.
Nous ne sommes pas seuls sur cette montée, loin de là mais la progression se fait lentement pour tous donc on ne se gêne pas trop, même si il faut aussi zigzaguer avec ceux qui redescendent par le même chemin, l’air bien plus frais que ceux qui montent, pour sûre. Nous passons un premier palier où on se fait une bonne pause, histoire de récupérer un peu, surtout que mon bol de céréales ne me réussie pas trop pour ce genre d’effort matinal intense. Nous observons donc le paysage déjà sublime qui s’offre à nous à mi-parcours. Lola en profite pour se faire une petite sieste à l’ombre : c’est que le soleil tape fort sur nos têtes.
Allez, courage, le plus dur nous attend. Maintenant, on entame la partie vraiment à flan de montagne quasiment en ligne droite et sans arrêt. « Ils ne tortillent pas avec des lacets, les Norvégiens, le chemin le plus court sera le mieux, même si on doit en laisser sur le carreau. » Ce n’est pas véritablement une randonnée familiale, même si la distance est courte, l’effort est intense. Mais, bien entendu, ça en vaut très largement le coup.
Dernière petite escalade de rocher et nous voilà au sommet avec une vue, encore une fois, à 360° et nous pouvons voir en contre-bas le village de pêcheurs Henningsvær et son incontournable stade de football atypique qui a presque les pieds dans l’eau. La vue est vraiment superbe et la mer se couvre d’une belle palette de bleus, là où le sable apparaît et où les algues nagent. Un temps parfait pour ce point de vue, on ne pouvait rêver mieux !
Maintenant, on s’attaque à la redescente qui comme toujours n’est pas une partie de plaisir. Là où nous avions dû utiliser les mains pour monter, on espère ne pas avoir besoin de nos fesses pour descendre. La boue et la forte affluence de personnes n’aident pas la progression mais nous prenons notre temps, ce qui nous laisse l’occasion de voir également dans la falaise, en face, plusieurs groupes de personnes faisant de l’escalade à même la paroi. C’est dément de les imaginer grimper jusqu’en haut. Communion parfaite avec la nature. En effet, c’est un site assez réputé pour ces voies d’escalade et son panorama sur la mer. Après 4h de marche en tout, on est content de retrouver le bitume (qui l’aurait cru!) et pouvoir mettre un pied devant l’autre sans devoir analyser sans arrêt le sol. Encore une belle réussite !
15h, on se prépare à manger avant de se faire une nouvelle promenade, moins physique. « On était en haut, maintenant on va voir en bas. » Nous voilà donc partis à la découverte de ce village construit sur une moyenne île dont nous ferons le tour en 2h. C’est rigolo de retrouver de la « vraie » civilisation avec des boutiques, des restaurants, des gens qui sentent bons ; on n’avait pas encore pris trop le temps de faire ce genre de village donc on est content de flâner dans les rues. Nous allons voir de plus prêt ce fameux stade, qui s’avère bien moins spectaculaire que vu du ciel, avec sa pelouse en plastique. La balade est tout de même bien sympa. 18H et nous faisons demi-tour, limite aux pas de course car un vent frais se lève et Guillaume est partis en mode « plagiste » : short de lin et tee-shirt, ça grelotte et ça a la chaire de « poulpe » maintenant.
Malgré la fatigue qui commence à se faire sentir, nous prenons la route pour aller nous poser à 1h de là sur le bord d’une belle roue-digne, entourée d’eau et de sable blanc. Royal ! Une pâte à pain à lever, un houmous au frigo et une béchamel à l’eau de pois chiche : c’est l’heure des tests culinaires.
Nous n’avons rien de spécial à voir sur une bonne partie du trajet, avant d’atteindre l’île de Senja : on va juste prendre le temps de profiter de ces belles routes entre mer et montagne dont on rêvait tant. On y est, quoi !
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