En attente – Jour 9 & 10

Comme pour ne rien regretter de cette semaine d’attente, notre dernier jour sur place sera sous la pluie comme pour nous dire « c’est bon, il faut aller voir plus loin si le soleil peut bien revenir ! »

Guillaume trouvera le courage d’affronter le froid humide quelques heures pour tailler du cailloux pendant que ces Dames restent bien au chaud sur le canapé, l’une continuant sa nuit et l’autre faisant ses devoirs d’écritures. Midi arrive bien vite et son lot de camping-caristes en quête d’un endroit pour se poser pour manger avec un beau paysage. Entre deux parties de Samsara (un de nos gros jeux qu’on ne sort pas souvent vu la durée des tours), nous sortons tout de même la tête et les Kway pour aller faire une dernière balade du côté de notre premier coin de récolte de pissenlits. C’est dingue de voir à quelle vitesse tout pousse avec les pluies et le soleil de la semaine dernière. Les champs de blé et d’orge sont à hauteur de genoux et tout un tas de fleurs ont éclos pour nous donner tout un éventail de belles couleurs printanières. « On n’était pas si mal ici quand même. – Y a pire… » Vu le temps qui s’est bien rafraîchi, on se fait une petite soupe pour se réchauffer, et demain, réveil 8h, histoire de reprendre les bonnes vieilles habitudes.

« Il faut se lever, c’est l’heure. – Encore une demi-heure. » Finalement, debout 9h, faut pas pousser trop fort quand même et remise en état de Robert avant son tour chez le docteur-des-voitures : époussetage des tapis, balai à gogo, jetage de poubelles, rangement de tout ce qui traînait devant ; on retrouve vite les habitudes de chaque chose à sa place et chaque place à sa chose. C’est bon de sentir qu’on repart dans « l’action ».

On file vider les eaux grises avant le garage : ça commençait à presque déborder via le trop-plein, statique pendant plus d’une semaine, c’est normal. Arrivée 15 minutes avant notre « appointement », le secrétaire montre la pièce au mécanicien qui fait un drôle d’air, semble-t-il. « We hope it’s the good piece. » Ils nous appellent si problème et sinon réparation terminée pour 16h. On quitte l’accueil un peu stressé en croisant les doigts qu’on s’est pas trompé sur la commande du soufflet. « C’est quoi le pire ? Mieux vaut anticiper. La pièce ne va pas et il faut soit en commander une autre et attendre une autre semaine, soit faire avec leur matériel à sortir 800€ de plus. – Mouai, enfin je préfère pas trop extrapoler sinon ça me stresse trop et on verra bien. Pour le moment, on fait comme si tout allait bien et on verra si ils nous appellent. » Nous voilà donc esseulés sans notre maison roulante pour nous abriter de la pluie qui se remet à tomber. Nous filons dans la station service d’à-côté pour manger un morceau et profiter de leur wifi gratuite. C’est okay pour que Lola entre avec nous donc on s’installe. Un sandwich fromage-bacon, deux parts de pizza et deux cafés plus tard (pour la rondelette somme de 20€), nous tentons désespéramment de nous connecter à la wifi ; en vain. On ne pourra pas économiser notre internet sur ce coup-là. Guillaume reprend la lecture de notre livre commun et je pille les Polarsteps des gens en voyage à la recherche de choses à faire pour le reste de la Norvège, même si on a déjà pleins de points bleus et jaunes sur notre carte !

15h et notre louloute commence à en avoir gros de rester allonger sur le carrelage sans rien faire. On se décide à bouger un peu et rejoignons le garage où nous nous installons sur des sièges prévus à cette effet. Rebelote, une petite heure à tuer devant nous. « Il est là, il a nos clés, j’ai vu le logo Airbus qui pendouille. » Nous allons donc régler notre dû : 4700 NOK soit 420€. Bon c’est « chéros » surtout qu’ils se sont bien fait une marge sur le remplissage d’huile, on pense, car 3,6L à 80€, faut pas pousser mémé, quoi. Mais bon, on peut enfin reprendre notre chemin ; alors tcheck ! « Trop bizarre, comment on conduit déjà ?! »

Qui dit reprise du voyage, dit partir « full » partout donc on va faire le plein d’eau potable et on s’arrête remplir une de nos bouteilles Kill Bill jaunes grâce au merveilleux adaptateur de Copenhague : un miracle ! Guillaume nous fait le plein de gaz via un automate en deux minutes. « Tout est OK ? Et c’est parti ! »

Quel bonheur de changer de paysages et de voir de nouvelles routes. Plus on avance et plus on rattrape le soleil qui nous amène un petit ciel bleu qui fait plaisir. Après tout ce bruit des derniers temps et tous les allers et venus des gens, nous allons nous perdre dans le Parc Naturel de Blåfjella entre pins, routes de terre, lacs, rivières, biches qui nous regardent passer : on redécouvre la joie d’être au fond des bois, seuls et ce silence ! On se gare pile à côté du départ de notre randonnée de demain qui s’annonce comme une renaissance avec Mère Nature. « Graaaave ! »

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