A la base, on avait prévu de regarder si une balade était possible à faire ce matin dans la zone, mais le soleil, la mer au loin et rien d’autre nous ont fait sortir la table et les chaises de pique-nique pour un petit-déjeuner dehors et juste « on profite ! » J’avais préparé une pâte à crêpes hier donc c’est un repas cinq étoiles avec un café royal. On se demande encore comment des gens peuvent venir ici faire la fête, profiter de la vue exceptionnelle et juste repartir en laissant tous leurs déchets comme ça dans un coin. C’est une chose qui dépasse notre système de pensée, vraiment. Je trouve trois jeux à gratter plus ou moins terminés parterre et on finit de voir si on ne sera pas les grands gagnants des 250 000€ « on se poserait moins de questions pour acheter une maison avec ça… » Avec le retour qui approche, on pense aussi à l’avenir et aux nouveaux projets qui animent nos esprits : vente ou pas vente de l’appartement, refaire la salle de bain ou juste la rafraîchir, quand est-ce qu’on commence à regarder les maisons, et les banques, acheter avant tout une nouvelle voiture ; bref, y a de quoi se triturer le cerveau sans aucun doute. Mais avec le soleil et cet air de vacances italiennes qui planent autour de nous, ça devient facile de discuter de tout ça.
11h, on décide de quitter ce coin de rêve pour aller voir le village du bout de « l’ergot » : Vieste, qui nous a été chaudement recommandé par les Trip2Ouf. Une petite heure de route nous attend mais c’est un régale des yeux. Nous sommes quasiment seuls, tant mieux vu la taille de certaines portions, et Robert se lance à l’assaut des nombreux lacets qui serpent le Parc National Del Gargano : une sublime forêt clairsemée où les pieds des arbres sont couverts d’herbes vertes et où les feuilles oranges commencent tout juste à tomber, comme un automne en décalé.
On continue notre route pour aller se garer sur un grand parking au port du village qui est gratuit en cette période. La faim ne nous tient pas encore donc on va se faire une promenade les pieds dans le sable pour aller saluer la mer adriatique qui tente Guillaume mais dont la température tempère ses ardeurs. Lola est heureuse comme jamais et court en tout sens dans le sable en quasi liberté au bout de sa longe. Elle renifle un bout de bois flotté, revient vers nous surexcitée, repart en trombe dans les coquillages, revient quand on l’appelle. La belle vie, quoi. On marche bras dessus bras dessous, pas âme qui vive. Un vrai plaisir. Je ramasse trois, quatre bâtons, quelques coquillages pour agrandir notre collection de vide-poche de Robert.
Déjà 13h donc on mange une salade de couscous rapide, on squeeze le café « c’est que la nuit approche » et on va voir de l’autre côté. Nous déambulons dans les ruelles de ce village fantôme aux façades d’un blanc quasi immaculé. Les petites rues pavées où l’odeur du linge propre nous rappelle que nous sommes dimanche. Des chats détalent ou se cachent derrière des poubelles à l’approche de notre Lola toujours aussi contente d’être avec nous, en tête de file. Nous observons également en bord de falaise de craie des machines de pêche appelées « trabucco » qui ressemblent fort à nos carrelets d’Atlantique mais en plus complexe et plus grand dans le façonnage. Des arbres-cactus, des bougainvilliers, des plantes grasses à petites fleurs, c’est le paradis des adorateurs de terreau. Le temps semble s’écouler lentement dans ces rues silencieuses où on peut même entendre le bruit des petites vagues d’à-côté. Une brave descente et on arrive sur la plage au sud de la péninsule où un gigantesque monolithe de craie blanc trône sur le sable, fierté de Vieste. On sent qu’on vient d’arriver dans la région des Pouilles ou « Puglia » en italien avec maisons blanches en terrasse, sable fin, mer bleue et oliviers-cactus. Canon !
Ce n’est pas qu’on serait pas resté mais il nous reste encore tant à voir et les jours sont maintenant comptés pour nous ; donc on reprend le chemin pour 2h de route qui seront gentiment assurées par Guillaume, avec la nuit mes yeux de bigleuse ne font pas le job. C’est donc dans une nuit noire que nous arrivons sur le coin nature repéré par notre conducteur. « Y a une route à nid-de-poule et c’est bon, y a que des bons avis. » Allez ! On se trouve une place comme prévue avec limite les roues de Robert direct dans le sable. On a hâte de voir la vue que ça nous réserve demain (ou peut-être la déception, on ne sait jamais avec tous ces déchets partout possible…) ; en tout cas, c’est un sommeil au rythme des vagues à moins de 50m qui nous attend. « Ça rappelle la Grèce, non ?! »
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