Thermes de San Filippo

On s’était trouvé un petit coin nature bien tranquille pour passer la nuit, mais c’était sans compter sur le club de chasse qui s’est donné rendez-vous ici même à 8h30. Un chasseur, une voiture donc on arrive vite à une quinzaine d’individus en orange fluo qui taille la bavette une grosse heure en mode « organisation ». De toute façon, on ne passe pas inaperçu, même si quand on est dans le camion, on a l’impression qu’on est hyper caché, un peu comme un enfant qui croit être caché en fermant les yeux « si je ne te vois pas, tu ne me vois pas. » Guillaume enfile son bonnet corail et sort Lola, en saluant cette troupe de bonhommes. Pas de regards méchants, ni de paroles désobligeantes, ça va, on se sent pas de trop ; et en plus, ça nous fait une bonne série télé à regarder pour accompagner notre petit-déjeuner.

10h, on décolle du spot pour aller se garer sur les places payantes qui donnent directement sur les bains chauds. 1,50€ de l’heure, on met direct 3€ même si on devra faire un aller-retour pour rajouter une heure supplémentaire, l’endroit est juste paradisiaque. On commence par aller sur le site repéré hier soir où trois petits bassins se succèdent. Il n’y a personne donc on les essaie tous pour choisir le plus chaud. On opte pour celui du milieu qui doit être à un peu moins de 37 degrés vu qu’on y reste plus d’une heure à barboter sans avoir ni trop chaud ni trop froid. Une petite écuelle est restée sur place et je nous asperge de temps en temps d’eau directement prélevée à la source qui est bien plus chaude. Le cadre est fabuleux : des petites fougères, des mousses vertes, cette roche calcaire odeur œuf, l’eau claire et le chant des geais qui jouent dans les arbres autour. Un régal de tranquillité.

Déjà une heure de passée. Allez, on va voir les bassins plus bas où tout le monde va. On sort de l’eau, serviette ou poncho sur le dos, chaussures d’eau aux pieds, ça caille, ça caille. On prend le sentier officiel et on tombe direct sur trois autres bassins plus ou moins grands et plus ou moins chauds avec, encore, personne. Il y a plein de voitures garées, mais où sont les gens ?! Le premier : bof. Le deuxième : oua ultra chaud, et le troisième : pile poil ! On élit donc domicile pour encore une grosse demi-heure dans celui-ci. L’eau est claire et le bassin est creusé directement dans la roche, ce qui forme comme une petite grotte par endroit.

« On va voir les autres et si y a trop de monde on revient là. » Banco. Effectivement, on comprend pourquoi tout le monde va sur cette dernière partie : l’eau thermale a formé d’énormes falaises de calcaire aux formes mouvantes. Les bassines crées sont bleues turquoises et on a l’impression de se baigner dans du lait, sans voir le bout de ses pieds. Le site est vraiment beau et clairement, c’est le plus joli. On se fraye un chemin pour trouver une petite place dans une des bassines, déjà occupée par des italiens. L’eau est moyennement chaude et c’est plutôt bruyant avec tout ce monde, donc ni une ni deux, on fait demi-tour pour retourner de là où on vient, avant que d’autre est cette riche idée. Nickel. Encore une heure de plus à barboter, papoter, siester. Au calme et au chaud. On n’a pas trop l’impression d’être sales après ça et de trop sentir l’œuf pourri. Une vraie réussite.

13h déjà. On retrouve notre Lola qui patientait sagement au camion et reprenons la route pour aller se pauser en pleine nature et manger tranquille, suivi d’une bonne douche chaude au soleil et en prime, on pourra tout faire sécher dehors : royal !

L’après-midi s’écoule petit à petit et on se fait une balade en forêt pour aller voir à moins d’un quart d’heure une ancienne église et des maisons d’ermitages dans lesquels étaient, anciennement, récoltées et séchées des « castagnes » pour ensuite en faire de la farine de châtaigne. Le sol est jonché de feuilles mortes brunes et Lola est partagée entre l’envie de courir et les aiguilles des bogues qui lui picotent les coussinets. Nous n’irons pas plus loin dans notre promenade ; au loin, on entend des chiens aboyés probablement derrière une biche, la chasse est toujours en cours, il faut croire.

Demi-tour au camion, fermeture des écoutilles pour garder un peu de chaleur : ce soir, c’est soupe potimarron-patate. Cette cocotte-minute va nous sauver ce début d’hiver. Miam !

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