Parking plutôt animé le matin avec tous les travailleurs qui viennent se garer avant d’entamer leur journée de labeur. 8H30 donc on émerge encore une fois moyennement reposés mais y a du mieux, on va dire.
Petit-déjeuner terminé et Lola sortit, on file à l’arrêt de bus, laissant notre louloute au camion pour cette ville : elle fera très bien chien de garde.
En moins de 15mn, nous sommes déposés aux pieds de la Basilique San Domenico. A peine nos têtes levées que le bâtiment en impose avec ces teintes rosées et sa grande tour crénelée. L’intérieur est pourtant assez dépouillé mais ce monument est important pour les italiens car c’est ici que se trouve la sépulture de Sainte Catherine, une grande figure de la religion catholique, porteuse de la parole de Dieu lors d’extases mystiques. Nous nous arrêtons donc un moment devant le dit caveau et surtout on ouvre de grands yeux en voyant dans une vitrine un bout de doigt de Sainte Catherine momifié et trônant sous une cloche « c’est une sculpture en bois, non ?! »
Nous continuons notre visite en descendant vers le cœur de la ville ; la vue est vraiment chouette avec ces tons chauds terracotta, ocre et la végétations vert olive. Par hasard, on tombe sur le Sanctuaire Sainte Catherine de Sienne, ancienne maison natale de la religieuse devenu sacré. On entre donc à pas feutrés dans cette cours pour aller dans une pièce recouverte d’immenses tableaux, le plafond fait de dorures et au sol, de fines mosaïques bien conservées.
De ruelle en ruelle, nous arrivons à la place centrale Piazza del Campo, « the place to be. » Elle est construite en demi cercle en pente avec une belle perspective qui pointe vers l’hôtel de ville, Palazzo Pubblico. Quelques badauds marchent et se prennent en photo devant la belle fontaine sculptée blanche. Nous allons voir de plus près l’hôtel de ville et sa cours intérieure où on retrouve encore une fois une statue de « la louve nourrissant Remus et Romulus », un symbole phare de Rome et plus largement de l’Italie. On se tâte un moment si oui ou non on se fait la montée payante de la Tour avec ses 400 marches, pour finalement renoncer ; on économise pour profiter davantage à Rome. L’Italie est loin d’être bon marché niveau sortie culturelle avec tout à 15/20€ par personne, ça fait vite un trou dans le budget.
On est attiré par une petite ruelle en descente où de grands drapeaux bleu ciel et blanc représentant un « poisson » sont accrochés tout le long des murs avec également des lampadaires en forme poisson. Bon, là, il faut se renseigner. Pour la petite histoire, Sienne est divisée en cantrades, des sortes de familles possédant chacun un blason spécifique lié à leur quartier, leur rue. Nous sommes dans celle d’Onda, un dauphin « heu, ça ressemble à un drôle de poisson genre silure ! – Si, c’est les dessins des monstres marins sur les anciennes cartes maritimes en fait. » En se renseignant sur les cantrades, on découvre aussi, qu’ici, se déroule une course de chevaux sur la fameuse demi-place appelé Palio, une rencontre que les locaux ne louperaient pour rien au monde et c’est un peu la gueguerre des quartiers avec son vainqueur aux couleurs de sa « team ». Incroyable d’imaginer une foule et une dizaine de chevaux lancés au galop sur ce petit espace.
Sienne est une ville qui appelle naturellement au flânage mais il faut être bien chaussé car « c’est vallonné ». Et que ça monte, et que ça descend. Les italiens gardent la forme, pour sûre. On comprend mieux pourquoi le vélo est moins populaire ici qu’au Pays-Bas et que l’option Vespa fait unanimité.
Nous continuons en allant voir la splendide cathédrale de Sienne, construite à partir de trois teintes de marbres (blanc, rose et noir) et dont les murs sont « zébrés » de noir. L’effet est très impressionnant, même si ce n’est pas ce que préfère Guillaume. Pour ma part, je trouve que ça ajoute une perspective supplémentaire vraiment particulière à l’ensemble et cette tour, une splendeur. Bien entendu, on oublie le ticket d’entrée à 21€ par tête, non merci mais on ne se lasse pas de la contempler de l’extérieur.
Nos points d’intérêts sont faits, maintenant, place au flânage. On marche au gré des envies dans ces petites ruelles à la recherche des blasons des cantrades qui se dissimulent sur les façades, au coin des rues. Un jeu de piste improvisé.
De retour sur la grande place, on fait comme bon nombre de personne : on s’installe parterre pour profiter de la vue et surtout du soleil de midi qui fait sacrément du bien. Parfait pour pique-niquer, donc on sort nos bons gros sandwichs hummus, fromage, en profitant du spectacle des gens autour : un enfant qui court après un pigeon, un chien s’allonge au sol pour quémander des caresses, un groupe de « policia locala » qui zoone en mode longue pause… C’est agréable. Au moment de jeter nos papiers, on lit un panneau avec le règlement d’usage de la place et il est clairement interdit d’y manger. Joie du hors saison ou policiers en dilettante, dans tous les cas, ça a fait notre affaire.
Dernier point à aller voir, un peu excentrer : la Fortezza Madicea, un ancien fort, datant de 1563, bien conservé avec un jardin intérieur calme et une vue panoramique sur la ville plus loin. Allez, on a bien profité de Sienne, demi-tour vers l’arrêt de bus pour rejoindre nos deux comparses de voyage qui attendent sagement au parking. Guillaume est la seule personne qui lève la tête dans le bus et où une abeille lui tombe pile au milieu du front ; geste de défense, elle le pique. « Franchement tu es resté relativement calme. – Tu crois. Les gens me regardaient faire des grands gestes de bras. »
De retour au camion où on retrouve une Lola surexcitée de nous revoir, on se fait, comme d’habitude, une promenade pour Madame.
Trois courses au Conad d’à-côté et on reprend la route, direction des thermes chaudes. Guillaume nous a repéré ça et on va voir donc le Parc des Moulins, à Bagno Vignoni, où on espère pouvoir passer la nuit sur place et aller se baigner demain matin. Manque de chance, c’est un endroit protégé, en quelque sorte, et il y a des barrières pour empêcher de faire n’importe quoi. Dommage pour la trempette mais la balade était très chouette. La nature nous surprend toujours dans ses couleurs, ses formes et ses odeurs aussi parfois.
Plan B. Tant qu’il fait encore jour, on va voir une autre zone de bains naturels chauds pas trop loin : les thermes de San Filippo « sympa la réf’ ! » On se gare juste à deux pas et on file voir la température des bains. Quelques personnes se prélassent et c’est chaud, pas bouillant mais on ne peut pas avoir tout le temps les thermes turques ou bulgares (rire). Ça fera très bien l’affaire pour demain et en plus, on est sûre que c’est OK la baignade donc banco : demain, c’est douche à l’œuf pourri !
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