La longue traversée

Une nuit, ma foi, plutôt reposante malgré le ronron des moteurs du bateau mais chacun avait un lit pour lui tout seul et ça fait du bien de ne pas être tout recroquevillé sur un côté, soit de la cuisine, soit du mur du camion. Notre grand lit toulousain sera un trésor de notre retour, sans nul doute.

9h tout le monde debout et ça tangue sévère. Vite, il faut sortir de cette cabine bien trop étroite qui nous (me) donne passablement le mal de mer.

Nous montons nos blousons sur les oreilles car le temps pluvieux et brouillard sur la mer nous remet vite les yeux en face des trous. Sur ce bateau, il n’y a qu’un seul endroit autorisé aux chiens qui sert de balade canine. Nous arpentons donc de long en large ce couloir de fer, peint en bleu. Lola a du mal à trouver son endroit « toilette » ; et oui, nous lui avons appris à faire sur l’herbe et là, c’est clairement pas le meilleur revêtement pour elle. Tant bien que mal, le pipi du matin fait, nous nous replions vers l’intérieur, beaucoup moins humide et salé. On croise par hasard l’une des copines de voyage (l’autre a été malade toute la nuit ; dommage…) et nous nous retrouvons ensuite pour le petit-déjeuner. 13€ pour deux cafés, deux pains au chocolat et un verre de jus d’orange, on est bien content d’avoir prévu le coup pour les prochains repas. La discussion va bon train et on échange sur nos vies, sur nos vacances, sur nos souvenirs ; c’est agréable.

Midi déjà. Nous allons retrouver notre louloute restée sagement sur le lit. Un peu de jeu vidéo et d’écriture de texte avant de se jeter sur notre pizza maison. Bon, il nous reste encore 10h de trajet devant nous. Guillaume s’installe sur mon lit avec la Switch pendant que je bricole à peu de crochet et que Lola s’adonne à une bonne grosse sieste entre nous. Elle est pas belle la vie ?! Un peu de lecture, quelques balades sur le pont pour se dégourdir les jambes et remettre les idées en place « franchement, être dans une prison, ça doit être vraiment horrible. Il faut devenir un vrai bouddha pour tenir le coup. » Nous ne nous ennuyons pas mais une forme de lassitude s’installe, même si l’heure passe relativement vite. 19H on se termine la deuxième moitié de la pizza et replongeons dans nos occupations.

« Boum boum ! it’s time ! » 20h30 ! On n’avait pas du tout compris cet horaire-là pour libérer la cabine ; donc c’est un peu le branle-bas-de-combat pour réunir toutes les affaires, surtout ne rien oublier. On se perd un moment dans les escaliers et les équipes du bateau ne sont d’aucune aide, ils ne parlent pas un mot d’anglais. Nous trouvons finalement l’étage 7 pour rentre notre carte de cabine à la réception et nous installons sur les marches en velours des escaliers pour attendre notre débarquement à 21h30. Lola est exemplaire et s’allonge tranquille « tant qu’on est ensemble, tout va bien », semble-t-elle dire.

Un dernier au revoir aux copines de voyage et nous retrouvons notre Robert bien tranquille. « Wa, il fait super chaud » et le frigo coupé sent quelque peu plutôt fort donc vite vite, on remet tout ça en fonctionnement et « tayo ! »

La sortie de Gêne se fait plutôt facilement et on se trouve un point de chute hors de la ville pour la nuit, quasiment dans la même vallée qu’à l’aller, il y a plus d’un an. Ralala, on sent que la fin approche à grand pas et nos émotions sont partagées entre une grande joie de retrouver les amis et la famille, de faire les fêtes tous ensemble et aussi de laisser un peu de côté toutes les petites choses « chiantes » de la vie en camion ; et en même temps, c’est la déprime, plus de découverte toutes les jours, plus de liberté de faire se qu’on a envie et rien d’autre, plus de rencontre de voyageurs… bref, c’est la « merda » comme diraient nos amis italiens.

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