Direction Toulouse

Maintenant c’est la grande et longue traversée vers Toulouse qui nous attend. On décide de prendre l’autoroute de bout en bout, même si c’est sacrément cher ; malgré tout, ça nous économise beaucoup de fatigue et de tracas de passage dans des micro-villages avec un Robert qui a bien mérité des vacances hivernales ; en plus Guillaume sent qu’il est de plus en plus malade : courbatures dans le dos, nez bouché et une légère toux annoncent la couleur.

On passe la frontière Italie-France par la voie rapide donc et sortons aux alentours de Monaco pour nous trouver un coin pour le midi avec une petite vue pas mal du tout sur la mer et les montagnes. On se fait même une balade d’une petite heure pour profiter du soleil et s’aérer avant de reprendre les nombreux kilomètres à faire encore.

A peine avons-nous repris Robert qu’on se fait interpellé par des policiers. Guillaume est au volant. « Vous êtes itinérants ? », pour ne pas dire des gens en/du voyage ; vu la gouffa et la barbe de Monsieur, c’était obligatoire d’être arrêté… Contrôle des papiers et deux, trois questions. On repart, tout est en règle. On reprend notre chemin tranquillement. Deuxième rond-point, deuxième contrôle. Ils ne se donnent pas le mot, il faut croire. Garé sur le bas côté, contrôle des papiers et, cette fois, c’est même test salivaire pour Guillaume « c’est quand la dernière fois que vous avez fumé ? », si ils savaient qu’on a même arrêté de boire de l’alcool depuis presque un an… Leur test, comme souvent foireux, montre une légère trace de THC et ils nous laissent repartir « on vous laisse le bénéfice du doute ». Des grands princes, même si clairement ils ne peuvent pas se fier à leur moyen de dépistage. On se regarde et on se dit qu’on est bien en France, là.

On en rigole un moment et notre esprit se concentre sur le podcast en cours de lecture sur l’enceinte : Laurent Obertone « Guerre civile en approche : état des lieux à l’extrême droite » : il faut bien écouter des gens avec qui nous ne sommes pas du tout en accord pour essayer de comprendre leur pensée et se conforter sur nos valeurs et nos choix de vie.

La nuit tombe petit à petit et nous nous posons en bord de rivière du côté de Brignole : on n’a jamais été aussi prêt de la maison.

Réveil moyennement simple pour Guillaume qui est encore bien fatigué de maladie. Je prends donc le volant direction une station essence (1,60€/L en France contre 1,72€/L en Italie, y a pas photo!) et un dernier Lidl pour faire le plein du frigo et aussi prendre quelques trucs pour assurer les premiers repas de notre retour à Toulouse.

Route, route, (auto)route. Ça file, ça file. Pause repas en bord de lac de pêcheurs, sans pêcheurs vu le vent de folie qu’il y a dans le sud. Même Lola rentre vite se mettre à l’abri dans Robert après une mini-promenade. On ne s’éternise pas trop, on a encore bien 3h de route.

On s’arrête pour une dernière nuit en maison-nomade au bord d’un lacounet à moins de 30mn de Toulouse : on veut arriver de jour pour pouvoir directement ranger les choses et s’organiser dans l’appartement qui va nous sembler bien grand maintenant. Tout devient « le dernier » : dernier plein, dernier spot dodo, dernier repas, dernier dépliage de lit, dernier repliage de lit, dernier petit-déjeuner, derniers kilomètres… mais c’est très certainement le début de bien belles choses !