Au moment de faire le lit, on se dit que c’est le maintenant ou jamais qu’on organise le baldaquin-moustiquaire à bricoler donc nous voilà munis chacun d’une aiguille à coudre pour fusionner les deux pans de 2,50m en un. Après deux, trois ajustages de pinces, de ficelles et d’aimants, on est satisfait du rendu « on se fera pas piquer. – Pas piquer des hannetons ! » Il serait tant de rencontrer d’autres personnes, on commence à devenir petit à petit toqués, à être en vase clos, il faut croire.
La nuit fut calme mais le réveil tout de même difficile pour moi, je n’arrive toujours pas à être totalement bien reposée. Aujourd’hui, c’est route jusqu’au prochain parc naturel donc on prend notre temps sur place et allons visiter un étrange magasin fait de bric et de broc en cornes de rennes, en laine, en pièce de monnaie et bien d’autres matériaux. Nous sommes dans une boutique tenue par une femme Sami qui confectionne surtout de bien belle ceintures colorées et fait également des genre de totems en bois et cornes peints. Trop chouette de fouiner sur les étalages et je repars avec deux bouts d’os de renne que je bricolerai en boucle d’oreille de retour en France, mon petit souvenir de Finlande, quoi.
Allez, il est quasiment midi et on pars pour 2h de route et rejoindre notre point de randonnée de demain. Le trajet est assez monotone, avec des grandes routes droites où on roule à 90-100km/h avec autour des lignes de pins. Il faut tout de même rester attentif aux rennes qui peuvent surgir des bas-côtés : il y en a même un qui se tenait sur la voie et qui courait dans la direction de Robert cornes en avant. Heureusement, il s’est déporté sur le côté quelques mètres avant l’impact ; en même temps, je roulais à 30 à l’heure en prévention donc bon.
A mi-chemin, on se pose pour manger dans une forêt de pins en bord de lac Kitinen. On s’est acheté des « Karjalanpiirakka », qui est une des spécialités finlandaises à moindre coût ; ça ressemble à un genre de tartelette farcie au riz et à la crème. Clairement, ce n’est pas révolutionnaire, ni salé, ni sucré, « ni goût, ni gougnasse » comme dirait ma mère ; mais ça nourrit son homme, on va dire.
Malgré le fait de s’être garé sous les arbres à l’ombre, la chaleur est bien présente et on se décide pour prendre le temps de profiter du lieu où nous sommes et donc de se faire une petite baignade. L’eau est couleur « rouille » comme on a pu le voir déjà bien souvent en Suède mais on ne résiste pas à l’occasion de se rafraîchir, surtout que les moustiques semblent en congé aujourd’hui. C’est l’occasion parfaite pour essayer de faire rentrer Lola dans l’eau avec nous et voir si elle sait nager. On commence en douceur pour ne pas la traumatiser non plus et Guillaume l’attire avec une bonne friandise pour qu’elle mette les quatre pattes dans le lac jusqu’au ventre. Elle n’ira pas plus loin d’elle-même donc on essaie la manière un peu plus musclée en espérant ne pas la rendre encore plus peureuse : Guillaume la porte dans ses bras jusqu’à ce qu’elle n’est plus « pattes » et la maintien en surface comme on pourrait faire avec une personne qui apprend à nager. Elle n’est vraiment pas à l’aise mais naturellement elle bat des pattes en mode nage de chien donc c’est bon signe. On réitère l’opération une deuxième fois un peu plus mouillée avec une bonne récompense à la clé et surtout son moment favori : le séchage sur la serviette. Ça n’a pas l’air de l’avoir trop perturbée non plus donc on essaiera de lui faire faire trempette dès qu’on verra un point d’eau car c’est en l’habituant et en lui montrant qu’elle peut avoir confiance en nous et en elle, qu’elle pourra mieux tolérer d’être dans l’eau. Un bon exercice et la Finlande ne nous fera pas défaut de lacs, loin de là.
Toujours pas pressés, on prend le temps de s’adonner à nos distractions : polissage de cailloux pour Guillaume qui se transformera en micro-sieste au soleil pendant que je mets à jour le répertoire de mes fleurs séchées.
On décolle de notre sympathique point forestier à 19h. Changement de plan : on vient de voir que la mine d’améthyste qu’on voulait surtout ne pas louper et à côté « on a failli la louper, quand même ! » donc on reporte à après demain notre randonnée et on file se garer non loin de l’accueil du site de la visite minière de demain.
19h15, on tombe sur notre premier Lidl depuis plus de deux mois ; comment résister ?! On fait une razzia sur les fruits et légumes frais : bonheur ! On retrouve nos automatismes et les produits qu’on avait l’habitude de manger dans le voyage ; le porte-monnaie aussi est bien content. C’est rigolo, on ne pensait pas être aussi attachés à une enseigne de magasin, alors que finalement, oui : ça fait du bien d’avoir des points de repères dans les rayons, sans avoir à zoner et décoder sans cesse les emballages.
On arrive enfin sur notre spot dodo pour ce soir en bord de rivière paisible mais « moustiquée » : on va tester notre tout nouveau tout beau baldaquin ce soir, pour sûre.
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