Oksby

Heureusement que nous étions sur une place de parking en dur pour dormir car cette nuit, un déluge d’eau s’est abattu sur nous sans discontinuer ; j’en ai même sorti les boules Quiès pour trouver un peu de calme dans cette caisse de résonance qu’est Robert dans ces moments-là.

Après la pluie, le beau temps… Bon ça n’est pas encore pour maintenant mais un sublime arc-en-ciel nous salue de ces multiples couleurs « signe d’une bonne journée. »

On prend donc la route un peu plus vers le nord du Danemark pour nous arrêter dans la ville d’Esbjerg. On a repéré d’énormes statues blanches « L’homme rencontre la mer » qui fait face à la petite plage. Cette œuvre fut construite pour le centenaire de la ville et mesure 9 mètres de haut. Ni plus ni moins. On en profite pour courir un peu sur le sable mais le vent violent glacial nous fait vite faire demi-tour. On va donc voir un peu plus loin si « ça buff’ » pareil.

Arrêt obligé sur la côte du village d’Oksby avec ses maisons typiques aux toits de paille qui se fondent dans le paysage de dunes herbeuses. Vraiment très chouettes. Le vent est toujours là mais pousse un peu plus les nuages pour nous offrir quelques percées de soleil qui font tellement du bien. On se fait une balade sur la plage en restant les yeux baissés sur les cailloux : il paraît qu’on peut trouver de l’ambre. Bon, vu le nombre de gens qui arpentent le sable, ça ne va pas être si facile que ça et puis, clairement, on ne sait pas quelle tête ça a à l’état brut. « Regarde ces trois-là ! – Prends-les, je les polirais et on verra bien mais ça y ressemble. » Fausse joie car on apprend que l’ambre doit résonner sur notre dent comme pourrait le faire un plastique et non une pierre. Mauvaise pioche. Nous repartirons donc les mains vides. Les mains, oui, mais l’appareil photo remplie de photos d’un trio de phoques qui se dorent la pilule sur le sable juste en bord de vagues. Incroyable ! Quelle joie imprévue ! On se relaie auprès de Lola, qu’on tient à distance pour ne pas les effrayer et allons voir de plus près (mais pas trop) ces étranges peluches qui se roulent dans le sable. « Que ça a l’air pataud sur la terre » mais tellement mignon à sourire au soleil. On ne sent même plus le vent sur nos visages tellement nous sommes pris par la contemplation du trio. Nous reprenons notre marche, le cœur remplie de gratitude d’avoir pu voir ces animaux à l’état sauvage. « C’est rigolo, moi, j’ai toujours vu, enfant, les plages avec des bunkers ». Nous allons nous balader un peu en retrait de la plage dans la zone d’entraînement militaire adjacente dont l’accès est possible si l’armée ne s’entraîne pas. Du coup, nous pouvons arpenter les sentiers dans les dunes de bruyères jusqu’à un grand bunker, datant de la Seconde Guerre Mondiale. On s’aventure un peu à l’intérieur à la lumière du portable qui n’est clairement pas suffisante et Guillaume nous fait même une grimpette pour aller voir toujours plus haut la vue. Un paysage très différent de ce qu’on a pu voir depuis le début « ça me rappelle l’Écosse. » Un coup d’œil extérieur au phare et nous allons voir une exposition gratuite sur la faune et la flore du parc naturel dans lequel nous sommes. On reconnaît certains oiseaux vu précédemment et surtout on en apprend un peu plus sur nos amis les phoques communs, amateurs de poissons et de crabes.

Un soleil franc arrive enfin après deux heures de route pour arriver à notre point dodo au bord de la baie de Veno où on peut apercevoir au loin, encore et toujours, des éoliennes tournailler. C’est dingue le nombre d’éoliennes qu’on peut voir sur les routes mais aussi offshore : il y en a de toutes sortes et de toutes dimensions.

C’est étrange, on a l’impression que ça fait plus d’une semaine qu’on visite ce pays, tellement on voit de nouveaux paysages et de nouvelles choses : étrange, alors qu’on vient de clôturer notre 200ème jour sur les routes, déjà ! « Y a 100 jours, on était à Istanbul… »