Après une nuit confortable mais réveillés aux aurores car ici les volets aux fenêtres ne semblent pas exister, nous partons pour notre deuxième journée en ville. Cette fois, nous prenons Lola avec nous qui a besoin d’un billet « enfant » pour circuler en transport en commun : ça lui fait bien travailler son stress du métro, de la muselière, des gens agglutinées, même si Guillaume doit encore la porter sur les escalators, sa hantise.
Direction, donc, la ville dans la ville : Christiania. Pour la petite histoire, cette ville expérimentale fut créée dans les années 70 par des marginaux qui ont occupés une zone militaire abandonnée, en plein cœur de Copenhague. Sur place, aucune règle, fait ce qu’il te plaît et après plusieurs années, le trafic de drogues, les gangs et la violence ont nécrosé ce lieu aux valeurs « hippies ». Cette ville est restée une zone libre et en dehors de toutes interventions et pressions du Danemark pour la rallier au reste du pays, avant l’ultimatum de 2012 de la royauté qui a voulu faire peau neuve de ce quartier, de 22 hectares, tout de même. Un accord fut trouvé et Christiania a contracté une dette auprès du Danemark pour racheter à crédit sa « terre » et son indépendance. Sur place, une monnaie locale est imprimée et une vraie vie de village est présente avec des commerces, des artisans, des restaurants. La question de la drogue est toujours d’actualité car là-bas la marijuana est légale et dealée ; seul code à retenir pour visiter les rues « ne pas courir » car sinon ça donne un signal d’alerte que la police passe dans la ville ; donc ralentissons plutôt le pas et ouvrons nos yeux aux graffitis et autres curiosités autour. Nous sommes, tout de même, un poil déçu car il n’y avait pas beaucoup d’activité et de vie quand nous y sommes passés et nous pensions davantage voir une ville faite de bric et de broc, un peu comme à Aarhus et sa zone (X).
Allez, les ventres commencent à être bien vides et les jambes lourdes, nous prenons un bus pour rejoindre le Reffen, un street food center comme on les aime avec restaurations rapides du monde, bars, skatepark et guirlandes lumineuses guinguettes. A peine notre dernière bouchée de mafé, sandwich raclette et poke bowl terminées que la pluie commence à tomber.
Nous opérons donc un repli stratégique au bar du précédent hôtel des Mélices : grand luxe avec canapés colorés cosy, espaces chill pour écouter des vinyles, feu de cheminée et tentures stylées aux murs : ça donne des idées pour les prochaines fois où on se retrouvera trempés comme des soupes dans les grandes villes « je croyais qu’y avait que dans les James Bond qu’on pouvait aller prendre un verre au bar de l’hôtel sans être client… »
Une éclaircie depuis la verrière du plafond entre les ptérodactyles suspendus ; on file voir la statue de la Petite Sirène, grande attraction de la ville qui ne casse pas trois pattes à un canard, on n’a pas compris tout cet engouement. Nous passons ensuite par les jardins de la forteresse de Copenhague avec ses beaux bâtiments rouge carmin, et d’un coup de métro, nous voilà sur la place de l’Hôtel de ville pour aller longer les grilles du parc du Tivoli qui resteront closes pour nous car payantes, même si ce parc d’attraction « à l’ancienne » avait l’air d’être vraiment beau.
Cette fois, c’est la bonne ; demi-tour, on se rentre dans nos pénates. Trois courses rapides et on s’installe dans le jardin public proche du Airbnb pour une confection de wrap « à la Castouille » et profiter des derniers rayons de soleil qui nous ont bien accompagné sur cette fin de journée.
Derniers papotages comme des ados de 15 ans sur le lit des filles et on se dit « bonne dernière nuit ». Snif !
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