Imotski

C’est avec un pointe de regret que nous quittons ce superbe spot en bord de rivière où nous avons pu profiter un peu du calme de la nature : merci, nous sommes à nouveau prêt pour commencer une nouvelle journée d’aventure.

Après un mois passé en mode nomade, nous nous rendons compte que c’est plutôt fatiguant de bouger tous les jours, de devoir chercher sans cesse où manger, où dormir, quoi aller voir, et demain on fait quoi mais c’est aussi sur ce mode là que nous avons basé notre voyage : un tour d’Europe veut dire rouler, visiter, marcher, voir, sentir, s’imprégner puis aller un peu plus loin pour découvrir, rencontrer, déguster, puis rouler, marcher… On verra au fil des mois si notre ressenti change mais pour le moment on a un peu plus trouvé notre rythme et celui de Lola aussi.

Nous nous dirigeons donc vers Imotski et ses deux lacs : bleu et rouge. Ils se sont formés à partir de rivières souterraines ayant créées des gigantesques grottes qui se sont effrontées avec le temps pour laisser à l’air libre des lacs de différentes profondeurs. Le lac rouge nous a le plus impressionné avec ses 280m de falaises : la balade du tour du lac est sympa car nous sommes à flan de falaise avec quelques points de vue tout le long.

Guillaume se lance dans sa première utilisation du drone pour aller voir un peu plus au-dessus de ce vide : essai transformé comme on dit dans la famille Saulnier.

Nous rejoignons ensuite un peu plus bas le lac bleu qui est moins impressionnant par sa taille mais plus charmant par sa couleur et ses variations de bleus. Le niveau de l’eau est très bas et les lacs patientent gentiment la fonte des neiges pour se remplir de dizaines de mètres supplémentaires. Ca doit être vraiment une autre vision tout plein d’eau. Lola aussi apprécie la vue et crapahute un peu partout.

Nous revenons au camion pour un petit pique-nique sur une table de parking (où nous sommes le seul véhicule présent : les joies du hors-saison et de la gratuité de certaines activités). Un invité nous regarde de dessous la table : un petit chat tout blanc nous quémande nos restes. Nous lui donnons le nom de « Patoune » et ce cher monsieur doit être intolérant au lactose car il boude notre fin de gorgonzola : difficile avec ça. No way !

Je sors mon carnet à dessins et me tente un portrait de mon homme des cavernes tout poilu. Les cheveux sortent de la page. Guillaume s’y essaie aussi et l’artiste qui sommeille en lui doit encore faire un peu la sieste mais il ne devrait plus trop tarder à se réveiller.

Prochaine étape de cette après-midi : on passe la frontière de Bosnie-Herzégovine (hors union européenne). Du coup se sera sans internet pendant deux, trois jours et Guillaume prépare tout en amont en téléchargeant des cartes, en repérant des points à voir à Mostar : un vrai guide touristique en action. Je lui laisse complètement les rênes sur ce coup-là.

Passage de frontière : il y a un premier arrêt à la cabane de police croate où nos pièces d’identité sont entrées dans l’ordinateur « ils regardent si nous ne sommes par recherchés » puis une deuxième cabane de police à passer mais cette fois bosnienne. Tout se passe nickel et il n’y a pas du tout d’attente, du coup Guillaume passe la deuxième est file vers… hophophop on se fait arrêter par un douanier « au nez fortement rougeoyant ». Nous n’avions pas compris qu’il fallait s’arrêter une nouvelle fois. La douanier nous fait ouvrir le camion, fait descendre Guillaume pour finalement juste lui montrer les deux cabanes pour bien comprendre qu’il faut être contrôlé une nouvelle fois. C’est toujours un peu angoissant de se faire arrêter même quand on a rien à se reprocher, on a vite l’air coupable d’un truc. Un fois ce petit coup de chaud passé, on file vers notre spot dodo du jour en hauteur sous une grande croix illuminée avec une vue imprenable sur la ville de Mostar et ses montagnes environnantes. Nous faisons connaissance d’un jeune couple tchèque avec un gros chien-loup qui taquine Lola, la froussarde.

Cette nuit va être douce sous le ciel de Bosnie étoilé.


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