Anvers

On roule à peine 15 mn pour aller se garer dans un P+R (park and ride) qui nous permet de laisser Robert et Lola en sécurité pour 1€ les 24h et prendre le tram qui démarre juste à côté. C’est une superbe alternative et à moindre frais, on évite la zone « critère » d’Anvers et on circule en transport en commun.

On est content de pouvoir avoir toutes les traductions en français sur les machines de billets et même les gens autour de nous commencent à se parler dans différentes langues : néerlandais et français. On prend donc le tram direction le centre-ville.

10h30 on entre directement dans le plus grand musée de chocolat au monde : Chocolat Nation. Bon, le billet d’entrée est assez cher (20€ par personne) mais on (je) ne peut résister. C’est un bien beau musée avec des salles interactives, des reconstitutions de paysages, des écrans et des effets de lumières vraiment chouettes. On découvre donc l’origine du chocolat belge : les cacaotiers d’Afrique et leurs récoltes des cabosses jaunes, renfermant les précieuses fèves blanches et gluantes, dont il faudra les mettre à maturer dans des feuilles de bananiers plusieurs jours. Nous passons de salle en salle et en apprenons davantage sur le transport de ces fèves dans des gigantesques cargos qui traversent l’océan pour s’arrimer au port d’Anvers. Nous passons ensuite à la partie industrialisation et confection de ses fèves de cacao en chocolat, avec sa réduction en poudre à laquelle on ajoute plus ou moins de sucre et de lait en poudre selon le rendu souhaité. Bien entendu, qui dit musée du chocolat belge dit promotion du chocolat belge. Dans la salle suivante, l’audio guide nous raconte toute l’histoire de ce si particulier chocolat : ses origines, ses créateurs, ses académies et ses innovations (le ballotin, la barre de chocolat, les chocolats en forme de fruit de mer, le chocolat ruby, le chocolat glacé Magnum) et même un clin d’œil spécial aux boites de chocolat pour la famille royale, c’est dire l’importance de ce produit pour les belges, qui en consomment jusqu’à 8kg par personne et par an, si ma mémoire est bonne.

Ensuite, c’est la partie plus « pratique », dirons-nous, où on assiste à la confection de chocolat dans les laboratoires du musée et les chocolatiers en action, accompagné d’une petite promotion de la récolte du cacao belge en Afrique ; mais le plus intéressant nous attend : la dégustation. Dernière étape et pas des moindres : devant nous des grosses « fontaines à chocolat » pour tester et goûter tout un panel. C’est un peu comme avec le fromage ; il faut commencer par le plus sucré pour finir par le plus puissant en cacao. Nous passons donc du chocolat blanc, au chocolat ruby, puis par une série de chocolat au lait plus ou moins doux et pour finir par les 5 derniers distributeurs, où on rentre dans le dur, d’après moi, avec le chocolat à 54 % de cacao, 67 %, 70 % et 80 %. Mon cœur balance entre les deux derniers, mais mes papilles en redemandent. « J’aime tous les chocolats » Guillaume, comme souvent, n’arrive pas à choisir et aime tout. Pas difficile le gonz’. Bien entendu, on termine par la boutique du musée où clairement les prix ne font pas rêver, voir même plutôt nous font fuir, avec 7€ les 45Gr, très peu pour nous. On ira plutôt se faire une boutique en ville.

On sort de là la bouche encore nappée de cette bien sympathique dégustation et nous posons sur un banc pour faire une visio avec mes parents, en voyage en Espagne, pour fêter l’anniversaire de ma « Moune ».

Une petite demi-heure plus tard et un téléphone à 20 % de batterie « chaud, chaud pour finir la journée… », on se pose dans un restaurant végétarien, Clo (dédicace à Maman Clau-Claudine) où Guillaume jette son dévolu sur des lasagnes aux légumes avec deux tranches de pain au beurre (pas compris pourquoi ça en accompagnement) et de mon côté, je déguste une gaufre à la patate douce et pesto « première fois que je mange autant d’olives noires en une fois et c’est délicieux. Qui l’eut cru ! » On termine en se partageant un carotte-cake et deux cafés pour nous remettre sur pieds avant la visite d’Anvers.

Nous commençons par aller voir l’incroyable Gare Centrale de style Art Nouveau, tout en volutes de fer, de dorures et piliers de marbres. Vraiment très impressionnante. Nous continuons ensuite par le grand boulevard de Meir. C’est La rue principale avec ses boutiques de luxe et tous ses piétons qui font du lèche-vitrine. « Une boutique Léonidas ! » Allez, on file craquer notre slip en chocolats avec un ballotin de 500Gr pour une vingtaine d’euros. On n’est pas tous les jours en Belgique.

Ici, dans ces rues, nos yeux ne savent pas trop où se poser ; c’est un brave mélange de bâtiments et d’architectures en tout genre : ancien, moderne, abandonné, en rénovation, de briques, de plâtre, avec dorure, en bois, en verre. C’est assez déroutant.

Nous arrivons devant la Cathédrale Notre-Dame d’Anvers avec son grand cloché et sa porte voûtée ornée de fines sculptures. Nous n’entrerons pas, à 12€ le ticket, on n’a plu les moyens, là. Sur la place aux pieds de l’édifice, une œuvre d’art assez spéciale : une petite fille faisant un câlin à son chien, couchés sur le sol et recouverts d’une couverture de dalles. Une évocation de l’histoire d’une fillette et de son chien qui venaient tous les jours visiter la cathédrale et qui seraient morts de faim « au prix du billet, on comprend pourquoi… (mauvaise blague) »

Nous allons ensuite voir la grande place principale où trône une imposante fontaine représentant Brabo, un soldat, ayant tuait Antigone et lui ayant coupé la main qu’il jeta dans la fleuve Escaut. On comprend mieux le pourquoi du comment du symbole de la main pour la ville et de tous les dérivés de produits associés, il existe même des petites mains en chocolat. Autour de nous, tous un tas de maisons de guildes ornées de statues dorées et l’hôtel de ville aux drapeaux volants. C’est une place très animée avec restaurants et bars où bon nombre de gens sont entrain de boire une bière, à 16h, et pour certains, ce n’est pas la première.

Nous terminons notre tour par les quais en bord d’Escaut et allons jeter un coup d’œil à la forteresses médiévale en pierre grise d’Anvers, le plus ancien bâtiment de la ville. Au loin, le ciel devient méchamment gris et la pluie menace. Nous allons donc vite prendre notre tram de retour pour retrouver une Lola toute heureuse de nous revoir. Une petite balade pour dégourdir ses pattes avant de reprendre la route.

Comme de bien entendu, nous tombons dans les bouchons de fin de journée avec tous les travailleurs et les camions de transport qui s’accumulent mais les belges sont très courtois au volant donc les 45mn de route passent relativement vite, malgré notre fatigue naissante et la nuit qui arrive.

Nous nous garons nous loin de Bruxelles dans une zone « nature » où de nombreuses balades sont possibles et surtout un grand parc à chien où Lola pourra peut-être y croiser des copains à 4 pattes pour jouer demain. Il nous faudra bien cette journée de repos avant d’attaquer la capitale belge et son Free Tour en français (enfin!).

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