150ème jour que notre périple a commencé. Déjà ! On se dit que ça file vite quand même et que les journées ne semblent pas assez longues, même si bien remplies à chaque fois : on voudrait que rien ne s’arrête.
Nous nous levons après avoir passé une nuit au calme, seuls sur ce grand parking en bord de route montagneuse. Deux minutes du point de départ de la balade d’aujourd’hui. C’est une belle journée ensoleillée qui s’annonce et nous partons tous avec trois couches de vêtements en trop : on se croit en hiver alors que les températures sont loin d’être dans les moyennes. Nous voilà donc au lac Gosausee. Dès les premiers pas nous sommes éblouis par le paysage : la surface du lac est un beau dégradé de couches gelées qui laisse entrevoir par moment l’eau bleue et verte du dessous. Autour de nous, des falaises rocheuses où nous pouvons voir des voies d’escalades et de via ferrata et en face l’imposant glacier de Dachstein qui culmine à un peu moins de 3000 mètres et qui se voile par moment d’un léger nuage. Le soleil nous réchauffe doucement. « Ça vous dit de marcher dans la neige ? » Nous sortons du sentier pour aller nous approcher de l’eau et mettre nos pieds dans la blanche. Le paysage est lunaire entre roches duveteuses d’algues et neige immaculée dans laquelle nous faisons les premières traces. Lola est comme une folle et court en tout sens croquant au passage des morceaux de flocons : qu’est-ce-qu’elle aime la neige. Heureusement, nous lui avons remis sa clochette qui nous permet de bien la localiser dans les environs car elle s’est prise encore une fois pour un puma des neiges. Nous devons malgré tout faire attention où nous mettons les pieds ; un dérapage de semelle sur la glace est vite arrivé. On croise des gens qui se baladent eux-aussi, semblant être plutôt du cru avec leurs bâtons de marche : « Gruss gott » Nous cherchons sur Google Trad’ la signification en essayant de redire les mêmes sons. Premier essai moyennement concluant, la traduction nous dit « pomme de douche » ; finalement on arrive à trouver le « bonne journée » de circonstance. Mon père essaiera de le redire avec timidité à d’autres personnes, en même temps, si il leur dit « pomme de douche » ça va faire tâche (rire). Nous nous en tiendrons donc au « alo » passe-partout. Ce lac est normalement un lieu de préservation de poissons et on dit même que l’eau peut être potable. Heu, là on y mettrait même pas un orteil car on voit clairement des algues vertes déposées sur les bords et au fond qui, certes, donnent de beaux reflets verts mais dont la présence semble invasive : c’est limite limite.
Nous passons par moment en bord d’une forêt bien mousseuse où nous trouvons le spot parfait pour faire une belle photo de famille comme sur un estrade : magnifique. Pour sûre qu’elle finira dans un cadre dans le salon charentais. Au bout des 7 kilomètres de balade, nous prenons le temps d’observer une dernière fois ce beau paysage assis en rang d’oignons face au soleil et aux montagnes enneigées : sublime.
Nous retournons tranquillement dans Oscar pour manger, juste à temps avant que le soleil ne passe derrière les montagnes et ne fasse retomber un peu les températures.
Nous reprenons notre convoi en quête d’eau pour remplir les 120 litres d’Oscar. En hiver, c’est très compliqué de trouver des robinets ou des sources publiques ouvertes car souvent les municipalités coupent les réseaux pour éviter le gel. Nous tombons plusieurs fois sur des bacs vides mais finissons dans le village d’Altaus où nous attend une fontaine avec un débit digne d’une grande cascade. Petit hic, la sortie du robinet n’a pas de filetage donc Guillaume se lance dans un bras de fer avec la tête de lion métallique qui fait office de gargouille. Après 15 minutes et un jogging trempé, nous voilà détenteur de potentielles triple douches pour demain matin.
Nous trouvons un coin dodo sur un parking pas trop loin du lac que nous voulons visiter demain. Il n’est pas très tard pour une fois et personne n’a envie de faire ses devoirs respectifs d’écriture. Comme les cancres de la classe, nous remettons ça à demain et préférons faire un « apéro-jeu ». Nous apprenons les règles du Qwirkle à mes parents : une révélation, ils adorent. Ils en redemandent même une seconde partie. Résultat des courses : deux victoires pour moi (na!) Un très bon moment de partage et de rires : il faut aussi se laisser le temps de pouvoir profiter d’être ensemble. Le voyage, c’est aussi savoir se poser pour apprécier.
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