Toute la nuit, les chiens se sont relayés pour hurler à la lune (les chaleurs des femmes n’ont pas aidé) : heureusement, on avait prévu des boules quiès avant de partir, ça nous sauve certaines nuits trop orageuse ou trop bruyante.
Les pipis du matin se font en mode gardiennage des uns et des autres et dès qu’on voit une oreille poilue arriver vers nous, on sonne l’alarme et nous rentrons vite au camion. Pas de confrontation, c’est notre solution pour éviter tout soucis.
Ce matin, nous allons voir le Canyon d’Osumi. Nous nous arrêtons à plusieurs endroits différents pour avoir une belle vue de chaque falaise et de la rivière qui les parcourt.
Premier arrêt : un point de vue en hauteur avec un aménagement et une « crevasse » au milieu du sol : la légende raconte qu’une princesse, mariée de force, aurait demandé à la montagne de l’aide pour changer de vie. Cette dernière en réponse à sa prière lui aurait ouvert un trou directement dans la terre par lequel la princesse sauta pour s’enfuir. Aujourd’hui, des femmes viennent jeter un vêtement dans le précipice et prier la mère montagne, gage de fertilité.
Deuxième stop un peu plus loin : nous trouvons des escaliers pour accéder directement à la rivière où nous faisons une petite balade les chaussures de rando dans la gadoue et les pattes de Lola dans l’eau : elle est toute folle de pouvoir enfin courir et jouer avec un bâton, elle fait des allers-retour dans l’eau puis vers nous, la liberté lui a clairement manqué. Nous avons du la porter pour passer un petit mur de pierre donc pas de chiens errants dans les alentours. C’est une belle matinée.
Troisième point d’arrêt : un peu plus en amont de la rivière, nous allons voir une cascade et les roches creusées par les remous de l’eau. Nous nous extasions devant tout : des traces de biches dans la boue, des vieux troncs d’arbre mort en bord d’eau, un troupeau de chèvres qui passe sur la route, un berger qui nous salue de loin.
Quatrième et dernier point : un monastère tout mignon en pierres taillées (produite dans la région) avec des ouvertures qui donnent sur le canyon. Ça sent bon la bougie fraîchement éteinte.
Il es temps pour nous de faire demi-tour et c’est « à reculons » que nous partons pour 4h30 de route dont une grosse heure pour revenir au point de bifurcation à Berat. On en profite pour faire trois courses en ville (deux salades, quatre carottes, un demi-fromage, un gros pain au mais, une brioche aux herbes et deux friands au fromage pour 4€ : on est refait).
Le reste de la journée se fera sur les routes albanaises sous la pluie qui s’est remise à tomber : un temps pour avaler les kilomètres.
Nous pensons avec ironie aux albanais qui ont nettoyé leur voiture récemment : quelle perte de temps. Oui, car on a remarqué qu’il y avait des dizaines et des dizaines de « lavazho » tout au long de la route et même des gens qui improvise une station chez eux : on n’a pas compris cet engouement pour la propreté de la voiture et les gentes alu super brillantes chromées alors qu’on croise aussi des bergères de dindons et des mules chargées de gros sacs. Quel décalage !
Nous nous trouvons un spot dodo de nuit donc toujours un peu hasardeux surtout avec la pluie, on ne voudrait pas trop finir embourbés au matin, surtout que demain, si tout va bien, c’est baignade aux sources chaudes.
Laisser un commentaire