Franeker

Ce matin, tout le monde a le dos en compote donc on laisse passer les micros gouttes de pluie avant de se faire des étirements en duo avec les vaches au loin qui nous regardent tranquillement.

On fait une petite demi-heure de route pour rejoindre le parking sportif gratuit de la ville de Franeker. Ce n’est pas encore l’heure de manger donc on se fait une première balade dans la ville avec Lola à nos côtés. Tout de suite, on sent qu’il fait bon vivre ici. Les gens nous disent bonjour (« hoi ») juste comme ça en passant : on doit avoir un air heureux et souriant. Les rues sont mignonnes à souhait, avec des maisons en briquettes au toit pointu, avec des canaux qui parcourent le centre où des canards et des poules d’eau barbotent. On est bien au Pays-Bas : on doit faire attention plus souvent aux vélos qu’aux voitures qui circulent, c’est pour dire.

Sur notre chemin, nous tombons devant une zone qui semble être un terrain de sport avec deux grandes tours avec drapeaux et expositions photo. On découvre l’existence du « keats », un jeu de gagne terrain avec une petite balle. On ne comprend pas trop bien les règles mais en tout cas, nous sommes dans La ville où se tient le comité permanent du « keats » chaque année : une institution ! C’est un sport néerlandais mais qui se pratique surtout dans cette région, le Friesland, qui possède d’ailleurs également sa propre langue régionale comme on peut le voir sur tous les panneaux de signalisation bilingue. On tombe en amour de cette région et de son drapeau officiel, rayé bleu et blanc avec des cœurs rouges : comment résister ?!

De retour au camion, on mange notre repas de midi en regardant les cantonniers faire de même dans leur bungalow, avant de repartir en ville mais cette fois en laissant Lola dans Robert car on va visiter un musée : l’incontournable de la ville, classé UNESCO depuis Septembre 2023, le planétarium d’Eisinga. On ne pouvait clairement pas passer à côté et Guillaume trépigne d’impatience. C’est le plus vieux et grand planétarium mécanique encore fonctionnel au monde. A peine passés l’entre, on file directement le voir car la femme de l’accueil va nous faire une description en français vu qu’il y a aussi un autre couple en même temps. Incroyable ! Première fois qu’on trouve un guide en français « de base ». La femme est nature et son petit accent néerlandais rend la description chantante « je savais pas qu’il y avait autant de [r] râpeux dans cette langue… » Monsieur Eisinga a construit de ses mains ce planétarium directement dans sa maison, sur son plafond de chambre/cuisine. Passionné de mathématiques et d’astronomie, cet artisan fileur de laine voulait surtout reproduire notre système solaire afin d’éduquer et de démonter les théories fumeuses chrétiennes de l’époque qui donnaient un sens diabolique à des actions scientifiquement démontrées et prouvées. La tête levée nous contemplons donc cet extraordinaire sublime planétarium. On peut y suivre le mouvement en temps réel des planètes et de la Lune, autour du Soleil ; il y a également quatre cadrans réservés à la Lune, une partie donnant la date exacte du jour et les signes du zodiac associés. Il a fallu 7 années pour qu’Eisinga termine son œuvre, entre 1774 et 1781 ; 7 années de calculs à la main, de façonnage des pièces, de réglages et de peinture. C’est vertigineux.

Nous avons même accès à l’étage supérieur dans lequel se tient le mécanisme d’action du planétarium, qu’il faut remonter manuellement tous les 5 jours environs pour réactiver les poids servant à mettre en mouvement l’unique petit balancier et mettant tous les engrenages en action.

Une fois la visite guidée terminée, nous repartons au début du musée pour reprendre là où on l’avait laissé. Nous commençons par des explications sur notre système solaire et comble de joie, il y a un débris de météorite en exposition : Guillaume en rêvait depuis le cratère d’Estonie, c’est chose faite. « T’imagine, ça a voyagé dans l’espace. » Nous allons de pièce en pièce dans lesquels de nombreuses vitrines nous présentent tout un tas d’instruments de mesure astronomique et de variation d’outils : compas, cadrans solaires, sextants, télescopes. Tous plus beaux et ingénieux les uns que les autres. On sort de là ravi ravi ravi !

Guillaume avait repéré sur Park4Night une marina avec douche gratuite au port donc on file voir si c’est ouvert. Miracle ! Et le village du port est juste trop mignon avec ses maisons fleuries, ses voiliers en bois, ses moutons en pâturage. « Ça, c’est fait ! » et on est bien content car avec notre histoire de débouchage des tuyaux de Robert, notre douche intérieure n’est pas utilisable et avec le vent hollandais incessant, ça aurait été sport la douche au cul du camion. Gla gla gla !

Il est déjà assez tard donc on se trouve un coin dodo juste avant la belle route qui traverse la mer qu’on fera demain. La route pour arriver jusque là est superbe ; on retrouve les paysages du Danemark avec la grande digue et des moutons en pâturage au-dessus. Que c’est vert ! Les animaux ont l’air vraiment au paradis à brouter et s’allonger dans cette herbe moelleuse aux pieds de dizaines d’éoliennes tournoyantes. Une dernière balade de fin de journée pour aller voir de l’autre côté de la digue la mer Wadden qui regorge d’oiseaux « Tiens, un héron en mer ?! » et de méduses bleues trop bizarres.

Nouvelle devise : Le Danemark des points, mais les Pays-Bas tous les records ! On est rempli de ce sentiment de plénitude et de bon vivre, les vélos en plus.

Une réponse à “Franeker”

  1. Avatar de Saulnier viviane

    Quel génie ce monsieur ouahh. Et vu comment tu nous décris ce coin lolo, on a juste envie d’y aller et flâner 😍👍😘

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