« Wa pourquoi on a pris la réservation aussi tôt ?! » On arrive à nous extraire du camion à l’heure pour prendre le train de 8h et arriver pile poil avant 9h15 devant le poste d’entrée du Reichstag. On montre le papier vert de la réservation ainsi que nos pièces d’identité. C’est une vraie forteresse pour entrer là-dedans. Passage d’un portique comme dans un aéroport avec scan des sacs à dos et Guillaume qui a failli finir avec le jean sur les chevilles sans sa ceinture (rire). Les modalités d’entrée passées, on suit une femme en Kway bleu ciel et parapluie qui nous amène en haut des marches, sous le grand porche. Ouverture des sas par des vigiles plus ou moins actif : on en a grillé un qui gardait la main sur les boutons pour faire genre et qui avait calé son portable pour regarder un film au niveau de l’écran « ça bosse dur ! » ; encore un autre qui nous appuie sur le bouton d’ascenseur et nous arrivons à l’entrée de la coupole de verre. On prend avec plaisir le guide audio gratuit en français et on file sous le dôme. On pensait faire la visite bien au chaud pour laisser passer la pluie mais manque de chance, la coupole est ouverte aux quatre vents donc on se refroidit assez vite. Nous montons donc cette longue pente en spirale qui nous fait progresser lentement le long de cette construction de verre, nous donnant un beau panorama sur la ville, qui s’est voilée de gris. Dommage. L’audio guide nous sert de « table d’orientation » et notre regard se pose de ci-de là sur tous les bâtiments visibles. L’architecture de la coupole est très intéressante avec ces panneaux de verre servant de miroir de lumière pour éclairer la salle plénière située en-dessous. C’est ici que se tient les réunions et assemblées décisionnelles et les signature des lois allemandes. On peut apercevoir d’en-haut les petits sièges bleus royaux disposés en cercle. Une fois notre tour terminé, on prend le temps de regarder l’exposition photo au centre, retraçant l’histoire du bâtiment, ainsi que sa destruction / reconstruction après la Seconde Guerre Mondiale. On est bluffé par le rendu très futuriste de l’ensemble.
Après une bonne heure de visite, la pluie ne s’est toujours pas calmée, voir ça s’intensifie. On va se mettre un peu à l’abri et au chaud dans le métro qui nous permet de rejoindre l’Alexanderplatz, qui nous fait atterrir sur une grande place, cœur mouvant de la ville avec pleins de boutiques et de voitures qui passent en tout sens. Après être allés jeter un coup d’œil à la belle fontaine peinte, nous faisons le tour de l’horloge World Time qui nous fait levé la tête vers ses grands cadrans colorés « Coucou Montréal ! Il est 4h du matin chez vous. » Qui a être là, je traîne Guillaume dans une boutique bas de gamme, Primark, pour essayer de trouver une paire de chaussures étanches pour finir la journée. Je repartirai de là bredouille et de la fatigue en plus : c’est l’enfer ces magasins immenses aux rayons surchargés et aux gens bruyants.
On reprend le métro pour aller voir notre dernier point de la matinée : East Side Gallery. Bon, cette fois, notre GPS Guigui s’est trompé et on prend la mauvaise ligne. On descend tout de même dans les parages de l’arrêt prévu et, comme quoi le hasard fait bien les choses, on est dans le quartier populaire branché de Berlin, avec pleins de petits bars/cafés sympas et des fripes. Super ! Guillaume trouvera son bonheur avec un tee-shirt dans l’une d’elle alors que mes pieds resteront pour eux encore mouillés pour un moment. Dans les rues et les boutiques, on aperçoit les « berlinois » comme on avait pu les avoir en tête : des profils de gens de tout âge mais habillés vintage, excentriques, avec piercing et écarteurs aux oreilles, des coupes de cheveux qui ne passent pas inaperçues, de la fourrure, des moustaches et des chaussures aux grosses semelles qui « tabassent » le sol. Quitte à être là, on va faire un peu de repérage des lieux pour ce soir : le club techno que les copains, Trip2Ouf, nous ont recommandé est à deux pas donc on va voir la tête que ça a d’extérieur. Le quartier est composé d’anciens immeubles désaffectés et réhabilités pour la plupart en club et restaurants « underground », plus ou moins sélect. Tous les murs sont couverts de graffitis et de peintures et on sent déjà que les soirées ici doivent être bien animées.
Allez, repérage terminé ; on commence notre longue longue marche pour rejoindre ce fameux bout de mur de Berlin transformé en galerie à ciel ouvert. La pluie et le froid nous contracte le dos et les épaules. Il est temps qu’on arrive et que ça se termine cette matinée.
Nous voilà enfin devant l’East Side Gallery : 1,3 km de mur recouvert de peintures de l’époque 61-89, restauré en 2009. Nous longeons donc le trottoir la tête tournée vers ces énormes peintures colorées. Nous allons bien entendu voir le fameux « Baiser de l’amitié », baiser entre Brejnev, le russe et Honecker, l’allemand. Cette peinture est tellement un emblème que les touristes afflux en continu devant elle et qu’il est même difficile d’avoir une photo correcte sans un inconnu qui se colle contre le mur pour prendre la pause. Nous continuons notre déambulation le long du mur, nous arrêtant bien souvent pour contempler ces fresques de liberté, d’espoir et de paix.
Ouf ! Enfin terminé. On est bien content de reprendre le train, assis au chaud sur les sièges en velours. « J’espère que mon dos va pas me jouer des tours pour ce soir et que ça va aller mieux. – Ho, une sieste est ça repart ! – Mouai… »
14h30, nous voilà chez nous pour un repas bien mérité et une Lola toute contente de nous retrouver ; même si la pluie calme vite ses ardeurs. On est claqué et on décide donc de se mettre en mode « pré-sieste » : tirage des volets, installons du lit, Lola nous regarde l’air de dire « c’est déjà l’heure du dodo ?! Mais… mais… » On se cale sur les oreillers devant un film (OSS 117 #2) qui nous poussera jusqu’à 20h30 sous la couette, après une sieste de début de soirée pour Monsieur.
Allez, une bonne douche chaude pour tout le monde et on se fait tout beau pour notre sortie en ville de ce soir : c’est que ça remonte à bien longtemps la dernière fois où on est sorti comme ça. On sait plus faire, nous. On mange tardivement et on patiente autour d’un café à 22h30 que minuit arrive pour aller prendre le train. J’en profite pour me faire à mon tour une petite sieste entre 23h et 00h : clairement, on est devenu bien vieux tout à coup ; on préfère siester que faire un pré-apéro de soirée, c’est pour dire… Allez, c’est l’heure. Une dernière caresse à notre louloute et on enfile polaire et Kway pour aller prendre notre « habituel » train, direction le centre de Berlin. On arrive devant l’entrée du White Rabbit à 1h30 et 24€ plus tard, nous entrons. Le lieu est assez petit, avec seulement deux salles mais c’est plutôt intimiste et il n’y a pas trop de monde, ce qui nous convient parfaitement. Et c’est parti pour 3 heure de gros son techno, acide et trans qui nous feront bouger nos carcasses, déjà bien fourbues de la matinée. Ici, pas de sélection, pas de dress code, juste kiffer. On oscille entre la grande salle techno et celle du bar plus calme en mode disco-house, qui nous permet de reposer un peu nos oreilles et nos jambes. 4H30, c’est une bonne heure pour rentrer et, joie, il y a les transports en commun qui ont repris donc on ne sera pas de 40€ de taxi. Le trajet de retour est un peu longuet mais on s’amuse à repérer ceux qui vont au travail et ceux qui rentrent de soirée : clairement, tout le monde est fatigué quelque soit l’équipe, et nous ne dérogeons pas à la règle.
On est content de retrouver notre bon lit déjà fait dans Robert, avec une Lola qui nous a bien réchauffé la couette aux pied : 6h30, extinction des feux.
Confettis et bougies : hier, on a donc fêté comme il se doit nos 1 an de voyage… et en mode « berlinoise », la classe quand même !
Heureusement qu’on avait anticipé et qu’on avait réservé une nuit de plus car le check-out de midi n’aurait pas pu être fait aujourd’hui ; j’émerge à 14h30 alors que Guillaume zone sur le téléphone depuis 11h, décidément, on a clairement pas besoin du même nombre d’heures de sommeil tous les deux. On est toujours très surpris de la patience de Lola qui est restée sage comme une image jusqu’à ce qu’on décide de se lever, un vrai ange ce chien.
Après un bon brunch sucré-salé comme on les aime, avec beans à la tomate, œuf miroir, fromage et céréales, on se fait une bonne balade le long du canal d’à-côté, histoire de remettre le corps en mouvement et de profiter de la fenêtre de calme entre deux averses. La journée passe vite et on se met à nos devoirs respectifs, entrecoupés d’une douche bien chaude et de la préparation du repas.
Histoire de bien clôturer cette journée, on se prévoit un petit film des familles comme un bon dimanche soir mais un mercredi : c’est ça la vie de roadtrip sans contrainte, hé hé hé !
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