Sur le point dodo en bord de lac où nous nous sommes garés, un jeune couple norvégien-néerlandais vient également y planter sa tente pour une nuit. Nous échangeons un moment avec eux sur la vie en voyage, avec un chien, la question de l’argent et nous faisons même visiter Robert pour leur donner des idées pour leur, peut-être, futur projet d’achat de van et d’adoption d’un chien. Rigolo de faire la comparaison avec nous, il y a de ça bien 5 ans en arrière.
Les gros nuages dans le ciel ne semblent pas trop menaçant donc on prend le temps de faire un brin de toilette de tout le monde : Robert et son époussetage complet, et nous nous faisons une douche extérieure « la pire du voyage pour le moment », dis-je en grelottant comme jamais. Effectivement, le vent n’a pas du tout aidé la manœuvre ; au moins, c’est du rapide.
On roule, on roule.
Nous nous faisons une grosse pause de midi en retrait de la route, dans une grande forêt de pins, au bord d’une petite gorge, à l’écart de tout. On prend le temps de cuisiner et à l’heure du café, nous sommes même un brin philosophe : on discute longuement sur notre vie, nos projets de maison, les solution crédits, la vente ou pas de l’appartement, nos retours respectifs au travail « quand j’y pense j’ai bien envie de reprendre ce travail, l’ambiance, les collègues, les projets créatifs… Je me vois bien encore des années là-bas en fait. Cette pause me redonne l’élan nécessaire pour retrouver de la nouveauté dans mon métier. – Moi, c’est pareil. J’ai hâte de découvrir une nouvelle équipe, rencontrer des gens, apprendre de nouvelles choses sur un poste différent. » Guillaume propose même un parallèle entre cette année de voyage et le cycle de la vie : Milan qui ressemble à l’enfance où on tâtonnait, Albanie plus comme l’adolescence où tu comprends pas grand-chose à ce qui se passe autour, la belle Grèce reflet des vingts ans où tout est possible et rayonnant, Turquie comme des trentenaires, bien installés où tu construis tes projets, le point de milieu de voyage en Norvège, reflet d’une grosse quarantaine quand tu sais que tu en as plus derrière que devant, où les premiers mal de dos arrivent et où tu te poses parfois bien des questions sur le lendemain qu’il reste et où tu fais des petits bilans du déjà vécu. « Est-ce qu’on tiendra jusqu’en Italie ? » Une discussion tendre où c’est aussi beau de pouvoir se projeter sur de l’après.
Avec toutes ces rêveries, nous ne décollons qu’à 15h et il nous reste encore bien du chemin pour atteindre Trondheim que nous voulons visiter demain. On se trouve un point dodo en bord d’un petit lac dans la ville d’à-côté. Nous alternons les GPS entre Google Map et HereWeGo et cette fois-ci, nous avons opté pour le paiement de quelques péages au lieu de se rajouter une bonne trentaine de kilomètres : nous passons donc sous trois barrière de caméras et nous ne saurons qu’à réception de la facture, le total des taxes. Il est vrai que nous faisons attention à notre budget voyage qui est calibré pour tenir les 15 mois et nous savions que la Norvège était le point noir sur la question mais c’est assez stressant et surtout démotivant de voir qu’il faut sortir la monnaie pour beaucoup beaucoup de chose ici, et pas que des petits billets. Ça ne va probablement pas s’arranger en montant dans le nord vu que c’est l’endroit touristique par excellence des vanlifers. Espérons que ça ne nous gâche pas trop notre plaisir.
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