Encore une fois, le pipi de 4h30 de matin nous a bien trop réveillé mais, dans nos têtes, c’est quand même trop tôt pour partir en randonnée même si le soleil est déjà haut dans le ciel.
Bien entendu quand il faut sortir du lit à 7h, je suis beaucoup moins motivée ; de plus, dans la nuit, un orage fulgurant, très sonore, est passé au-dessus de nous plus vite qu’il ne le faut pour le dire et surtout pour réveiller Guillaume qui ronfle à côté : Lola aussi émerge à petits pas ce matin.
9h30, on est tout de même prêt pour commencer notre randonnée sous un temps nuageux avec quelques percées de soleil. Sur le papier, en 1h30 l’aller-retour est fait mais nous verrons bien en chemin ce qu’il se présente à nous. On emmène bien entendu les wraps de base pour le pique-nique « vu la durée, si ça se trouve on les mangera au camion avec tout ça. » Nous faisons une nouvelle forme de randonnée où on suit un chemin de grosses pierres planes installées tout le long en escalier pour arriver jusqu’au sommet à 1020m d’altitude et aller saluer la Madonna. C’est très agréable comme montée et l’ascension se fait vite. Une fois en haut, une vue à 360° se dévoile avec montagnes de sapins et lacs d’altitudes devant nos yeux. On est très content de retrouver ce type de paysage : clairement, la montagne est notre favori, pour les sensations d’envol, pour le vent qui nous aère de la transpiration de la montée, pour notre petite place d’humain face à cette grandeur d’espace qui nous écrase et nous porte en même temps. « Tiens, une boite aux lettres. Qui se fait livrer du courrier ici ?! » Nous déposons nos noms dans le livre d’or à la date du jour : on est les premiers pour aujourd’hui ; on n’a pas croisé un seul marcheur, logique.
Il est à peine 11h quand on décide de bifurquer sur le chemin de droite pour rejoindre un second sommet à 1071m : Søtelifjell. Après des splotchs dans la bruyère marécageuse, nous retrouvons la fameuse marque bleue claire à suivre pour éviter de se perdre. Quelques coups de peinture supplémentaires seraient à prévoir. Le paysage est toujours aussi beau et nous passons à côté de petits lacs, montons sur des rochers, galopons entre mousses et fleurs roses, seuls dans cette immensité sauvage où le sentier semble assez peu emprunté par endroit « on fait les premières traces depuis un moment dans la névé, regarde ! » Notre première neige de Norvège. Midi pile, nous nous calons tout contre un gros rocher pour nous protéger du vent violent des hauteurs : toujours un bon moment, ces repas de calme à observer le paysage tout autour, à regarder notre Lola qui se roule dans la bruyère, à essayer de reproduire le chant du coucou au loin, à courir après le sac plastique qui s’envole, rattrapé de justesse par Guillaume. La digestion et la fraîcheur associée nous font reprendre assez vite la marche, même si un beau soleil arrive souvent à nous réchauffer le dos. Nous ne nous lassons pas de regarder à droite, à gauche, devant, derrière et Guillaume s’est trouvé une nouvelle passion : mettre son doigt dans les gigantesques fourmilières que l’on trouve un peu partout sur notre chemin « regarde comment elles s’affolent… Aaaa j’en ai pleins sur ma chaussure ! – Elle suive l’odeur, normale ! (rire) » Une très belle randonnée qui nous aura finalement pris 4h : une superbe boucle !
De retour au camion, nous décollons du parking vide (aucune autre voiture ne s’est garée depuis hier) à 14h. Encore un bon bout d’après-midi devant nous, on décide de rouler pas mal pour atteindre notre prochaine visite de demain. Le ciel s’est couvert rapidement de gros nuages gris et c’est parfois un déluge d’eau qui s’abat sur Robert : parfait pour nettoyer le pare-brise dont le lave-glace ne fonctionne plus depuis… depuis le début, il faut croire. On se fait un petit arrêt dans une supérette pour acheter trois bricoles : on fait de bonnes affaires mais nos efforts sont anéantis par le prix du pain : 2 moyennes miches pour 8€, on s’est emmêlé les pinceaux sur les étiquettes. Oupsi ! On découvre qu’il y a la wifi gratuite, donc on en profite pour poster un step sur Polar et consulter quelques sites « regarde la tête des photos de notre point dodo qu’on soit sûre. »
On se pose après 2h30 de route sur un parking en graviers avec vue sur un lac en contrebas, seuls entourés de forêt. Quoi de plus ! Un orage rapide fera retrouvé sa place habituelle en cas de danger à notre louloute, c’est-à-dire sous les pédales du conducteur, pendant que nous sortons un jeu de société : ça faisait longtemps.
Une bien bonne journée « pleine nature » comme nous en espérions en Norvège !
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