Grand soleil pour l’une de nos dernières journées en famille dans cette belle grande capitale : Prague. Nous pouvons prendre Lola avec nous car les animaux sont autorisés dans les transports en commun donc muselière et laisse, on file prendre le tram à cinq minutes du parking.
Guillaume nous a concocté une visite aux petits oignons de curiosités, de monuments, de rues à voir, le tout gratuitement. On commence donc notre tour par l’incontournable Maison Dansante, réalisée par l’artiste F.O Gehry dont les formes ondulantes en verre représente deux danseurs en mouvement. Une prouesse technique. Lola se trouve même une copine pour jouer un peu : elle est encore pleine d’énergie. Nous longeons la Vltava sur les quais jusqu’au Théâtre National et son énorme statue représentant un homme sur un char tiré par des chevaux. Son style grosses colonnades et surenchère de statues nous replongent quelques instants dans l’art romain, vu en Grèce.
Nous poursuivons notre chemin vers une grande tête faite en lamelles de métal pivotantes représentant Franz Kafka (écrivain majeur du XXè siècle ayant notamment écrit La Métamorphose) et réalisée par David Cerny. Un attroupement de touristes devant. On arrive pile à la demi quand l’œuvre se met en mouvement du menton jusqu’au fait de la tête. Nous irons voir plusieurs autres œuvres de ce même artiste comme Kun, représentant une parodie du Saint Patron des tchèques, Venceslas Ier, sur son cheval mort suspendu. Vraiment étrange de voir cet énorme mastodonte oscillant dans les airs au milieu de ce palais Art Nouveau au plafond en vitraux. On ne pouvait pas le rater, contrairement à une autre sculpture que nous voyons au détour d’une ruelle dans laquelle il faut lever bien haut les yeux pour apercevoir un homme tenu à la force de son bras au-dessus de nos têtes en haut d’un immeuble : à la fois rigolo et tragique de réalisme. Nous nous dirigeons ensuite vers la Bibliothèque Municipale dans laquelle une œuvre surprenante de Cerny, faite avec des livres est visible. Malheureusement, nous ne sommes pas les seuls à vouloir s’en approcher donc nous passons notre tour et décidons plutôt de commencer à chercher un restaurant.
Nos fesses se posent au Kafka Hummus Café pour y manger des variations de hummus pour ces dames et des shakshuka, genre de cassolettes d’œufs à la tomate, pour ces messieurs. Nos ventres enfin remplis, nous allons directement flâner sur la place principale de la vieille ville sur laquelle se trouve un marché gourmand. Heureusement que nous n’avons plu faim car il y a des langos et des kurtos à gogo. « Ils chantent en français ! » Improbable. Il y a une chorale de jeunes enfants français qui chante des chansons d’Oldelaf : les chaussettes se l’archiduchesse sont telles sèches archi-sèches ? Les gens autour ne doivent pas comprendre tout ce qu’il se dit mais ils applaudissent de bon cœur. Sur cette place, on voit un mélange de style architectural de différentes époques qui se côtoient et se regardent. Timing encore une fois parfait, pour assister à l’animation de la grande horloge astronomique dont un petit squelette frappe une cloche pour sonner les heures. Sympathique.
Et que ça flâne, et que ça flâne. Cette ville et le soleil nous fait ralentir le pas et on se sent juste bien à marcher au milieu du monde et observer ce qui nous entoure.
Une petite dernière œuvre de Cerny pour la route ? La sculpture urinante, rien que ça. Une fontaine de deux hommes en lamelles de fer se regardent pendant que chacun d’eux tient son sexe, qui bougent de haut en bas, pissant dans un bassin en forme de Tchéquie. En tout cas, ça rend hilare un groupe de femmes espagnoles qui mettent en scène leurs hommes dans la même position pour la photo.
Nous passons ensuite sur l’un des ponts les plus touristique, le Pont Charles. Beaucoup de monde déambulent sur celui-ci, un peu à la manière du Pont des Arts à Paris, pendant que les dessinateurs de caricatures ou des vendeurs de bijoux font leur beurre. Comme tout bon touriste, nous nous offriront des bijoux souvenirs fait-main. « J’en aime trop donc je prend rien. » Il faudra le temps de l’aller-retour sur le pont, entre la Tour de la vieille ville à la Tour de la petite ville, pour que maman se décide sur le modèle des boucles d’oreille qu’elle veut.
Nous passons devant le Mur Lennon. « Je l’avais repéré ce point, je l’ai donné à Guillaume » nous confie papa. Ce mur est, à la base, un grand dessin représentant un portrait de John Lennon ainsi que des slogans politique de l’ère communiste associé à des messages de paix. Aujourd’hui, une grande partie du dessin initial est recouvert par des milliers de graffitis comme un grand mur d’expression libre, symbole de liberté, de résistance et d’amour. Très photogénique, un repère pour les bouches-en-cul-de-poule et les Instagrameurs stylés.
« Il nous reste des pingouins et des bébés » nous annonce notre guide. « ??? » Nous terminerons notre Guillaume’s Tour par le parc de Kampa dans lequel, effectivement, nous voyons une queue-leu-leu de pingouins jaunes et trois bébés géants à la tête en code-barre. L’art contemporain nous laisse parfois pantois mais le sourire aux lèvres.
Sur la route vers le tram du retour, nous nous arrêtons voir une sculpture représentant un homme qui se reconstruit petit à petit en descendant un grand escalier. Quand on découvre que c’est en hommage aux victimes du communisme entre 1948 et 1989, tout prend son sens.
Nous avons été vraiment séduit par cette belle ville pleine de couleur, de vie, de mélange de profils et d’architecture, où chaque rue peut nous surprendre et nous offrir un brin d’art. Elle mérite même une deuxième journée, donc vivement demain.
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