Salzbourg

Aujourd’hui, nous laissons notre Robert sur le parking où nous avons passé la nuit car il vaut mieux n’avoir qu’un seul véhicule pour stationner dans la ville de Salzbourg où tout est payant et limité à 3h. Nous prenons avec nous notre louloute qui fera le chien de garde d’Oscar.

Une fois avoir fait un petit tour dans les rues et trouvé une bonne place pour stocker le 7 mètres de long en sécurité, nous voilà partis dans la légère brume des montagnes. Nous commençons par une bonne montée vers le monastère de Nonnberg et son mignon petit cimetière très vert dont les stèles sont faites de fer et de dorures. L’intérieur est plutôt sombre et nous oblige à murmurer en marche doucement comme dans un recueillement. Sur les murs, des sépultures en marbre rose sont encastrés et ornés de jolies sculptures.

En ayant pris de la hauteur, nous voyons les toits de Salzbourg et ses nombreux dômes verts « ils aiment le zinc par ici » Grâce à l’utilisation de ce matériau, les toits se teintent d’une belle couleur verte qui donne une certaine luminosité et une touche colorée dans ce paysage urbain. Au loin, une muraille de fortification est encore bien visible « mais… on est dedans ou dehors de l’enceinte ? » Sur notre gauche, on lève la tête pour apercevoir la grande forteresse de Hohensalzburg dont l’aspet semble plus ressent que le reste des murs autour. Elle en impose tout de même depuis tout là-haut. Nous ne monterons pas plus et allons voir ce qui nous attend dans la cœur de ville. Nous passons dans l’atypique cimetière de Saint Peter avec ses nombreuses stèles de fer recouvertes de verdures et de dorure : la nature est libre d’envahir telle ou telle plaque et la mousse recouvre les caveaux. Une ambiance chaleureuse et réconfortante se dégage de toute cette bruyère rose fleurie « moins mortifère que nos cimetière plus froids et ordonnés sans une herbe qui dépasse ».

Au détour d’une porte, nous tombons sur un moulin à eau encore en activité, restauré et servant aujourd’hui à moudre le grain pour la plus vieille boulangerie de la ville Stiftsbäckerie Saint Peter. Nous arrivons ensuite sur la grande place principale Capitelplatz avec en son centre une sculpture moderne d’une énorme boule or sur laquelle se tient un homme. A son pied, un jeu d’échecs XXL attend des joueurs « hop ! Mon cavalier, 3 en avant 2 sur le côté ! Hop ! Mon fou en diagonal ! » On mime une partie acharnée entre mon père et moi : clairement pas des fins stratèges. Nous croisons de temps en temps une calèche attelée de deux chevaux qui transportent des touristes « cette fois, y a pas le SUV pour ramasser les crottes derrière, ils ont leur pochettes. Plus écologique ! »

Nous poursuivons notre visite par la Domplatz en face de la Cathédrale Saint Rupert de Salzbourg que nous ne visiterons pas car payante et surtout nous nous pressons un peu car 3h, ça passe vite. Au centre de la place ; une grande statue est recouverte d’une pyramide en verre pour la protèger de la neige et des intempéries comme on avait pu en voir à Bucarest. On essaie de faire travailler notre mémoire, un peu, pour reconnecter des choses déjà vu… c’est que tout commence à se mélanger petit à petit, tellement on voit de choses nouvelles en un temps condensé. L’Italie est déjà bien loin dans nos souvenirs. Gloups !

Nous entrons à nouveau dans un autre édifice religieux : l’Eglise de Franziskaner. Un très grand édifice dont l’intérieur n’est fait que de dorure, d’angelots volants, de marbre rose en colonne, de vitraux colorés dans le style « rococo des familles ». Guillaume repère dans tout ce faste une licorne à barbichette et un crâne en diamants : blig blig tout ça. Un musicien s’entraîne sur les orgues de l’église et nous sommes très impressionnés par la force de l’instrument et la résonance que le monument peut avoir : ça gronde. Le joueur nous donne même un petit avant-goût de ce qui nous attend ensuite : la Symphonie n°40, de Mozart « viens, on fait comme si on sortait de notre mariage. » et nous voilà bras dessus bras dessous à marcher dans l’allée.

Allez, on active un peu les troupes car il ne nous reste plus qu’une heure et demi pour visiter la fameuse Maison Natale de Mozart. Le prix est un peu cher mais « seniors, it’s sixty years old » banco, une réduction pour les parents : y a du bon à être à la retraite. Maman aurait bien aimé qu’on lui demande sa carte d’identité mais c’est passé crème. La visite peut être faite avec un audio guide en français que nous téléchargeons sur notre portable : nous nous regroupons comme des pingouins dans un coin pour être au plus prêt de l’information. Nous allons donc de pièce en pièce, de portraits peints en instruments de musique d’époque ; nous voyons même le premier violon de Mozart. Ce compositeur-musicien était un véritable génie : il a composé son premier morceau à l’âge de 5 ans et son premier opéra à 7. Avec l’ensemble de sa famille, il a sillonné très jeune l’Europe pour donner des représentations chez les plus éminents monarques comme Louis XV en France ou encore Charles II en Angleterre. Il mourra à l’âge de 35 ans d’une grosse fièvre «  en même temps, quand on voit comment ils se soignaient à l’époque à coup de saignées et d’ingestion de morceaux de coraux ou de plantes laxatives donc bon… » Une visite sympa et en français pour une fois sur fond de musique de chambre et de décors d’opéra.

Arf, il ne nous reste que 5 minutes pour retourner au camping-car. Guillaume, repart en vitesse avec ses grandes jambes remettre quelques pièces de plus à l’horodateur, pendant que le reste de la troupe prend le temps d’acheter des bretzels salés pour le repas de midi… enfin, midi, je veux dire 14h30.

Papa a repéré une station de recharge de gaz proche de la ville donc on en profite pour faire un crochet : ça fait rêver, il a rempli 11 litres en moins d’une minute. On n’est pas pressé de revenir à nos préoccupations de « Rouge Dragon bulgares ».

Nous terminons notre journée par une grosse heure de route en direction d’un lac : enfin la nature après deux villes, coup sur coup, et Lola pourra à nouveau nous accompagner avec joie !