On savait bien qu’il ne fallait pas remettre en question le grand maître Google Maps qui nous conduit sur les routes autrichiennes sans péage pour éviter d’avoir à payer la vignette mais on a commencé à douter d’une route qui montait fortement dans la montagne alors que depuis le début, on est tranquille sur une départementale dans la vallée, donc on fait un demi-tour pour forcer le gps à revenir sur la route initiale. « C’est bizarre, même après 10 minutes, il veut toujours qu’on fasse demi-tour pour reprendre l’autre route. » Oupsi ! Google avait bien vu le hic sur la route, il y a un tunnel payant (10€) pour une durée et des kilomètres quasi équivalents. Bon, on se fait un nouveau demi-tour pour reprendre une nouvelle fois la route en montée : comment perdre 30 minutes. Et ça monte, et ça monte, et la neige se met à fortement tomber, et un lacet à droite, et un lacet à gauche. Heureusement, les pneus Michelin font bien leur travail. On passe même à travers un village de station de ski avec des œufs et de nombreux skieurs en bord de route tout de fluo vêtu. Clairement y a qu’au ski que tu peux voir des parents en jaune et rose fluo accompagnés des enfants dont la motricité est fortement altérée par des chaussures de ski bien trop rigides mais dont le sourire ne faiblit pas. Nous passons le col et hop ! Plus on descend et plus la neige se transforme en pluie battante.
Ça fait un moment qu’on commence à en avoir marre de faire juste des toilettes de chat donc on décide de s’arrêter sur une aire de camping-car payante qui propose des toilettes et douches chaudes. 6€50 les 4h, franchement c’est le top car on a hésité à prendre des entrées pour une piscine municipale et le prix est imbattable. Le soleil nous fait même le plaisir de se montrer pour nous laisser le temps de faire tout sécher avant de reprendre la route vers un magasin de gaz, repéré juste à l’entrée de la ville que nous voulons visiter ensuite. Bon, on pensait être tiré d’affaire avec nos deux bouteilles bulgares « avec embouts classiques » mais finalement, ce n’est pas si classique que ça et le « gazier » arrive à nous la remplir « but it’s not easy ! » Arf… Nous avons donc environ deux semaines de répit.
16h30, nous voilà dans Innsbruck, capitale du Tyrol. C’est une assez grande ville et nous tournons et virons un bon moment à la recherche d’une place de stationnement gratuite. Nous croisons un contractuel qui nous fait comprendre qu’on n’a pas le droit de se garer ici mais sur les places bleus, c’est ok « 1h30 max et don’t forget to pay » On a vite compris qu’on ne pourra pas y couper donc on parque au plus prêt du centre ville, histoire de bien rentabiliser l’heure et demi autorisée. Innsbruck est la première ville dans laquelle nous nous arrêtons vraiment et ça nous plonge direct dans le bain autrichien : les façades colorées pastels, des ornements peints sur les murs, même les enseignes de boutiques internationaux, style MacDo ou Starbuck, se mettent au diapason avec des devantures utilisant des polices gothiques et des tonalités douces. Nous marchons un peu au hasard dans la vieille ville et passons devant l’incontournable Toit d’or, icône de la ville. Ce « balcon » gothique est composé de 2657 bardeaux de cuivre dorés à l’or fin ; commande de l’empereur Maximilien Ier en 1500, cette loggia lui servait à la fois de promontoire pour être vu du peuple mais également de point de vue direct sur la place principale où pouvait de dérouler des évènements. Innsbruck est une ville très animée (nous passons à côté d’une manifestation pacifique pour la libération de Julian Assange) avec beaucoup de vie ; on a même presque eu envie de s’asseoir à une terrasse pour prendre une bière mais le froid nous en a dissuader. La vue est vraiment exceptionnelle, partout où nous levons les yeux, la ville est entourée de montagnes enneigées « Genre tous les jours, les gens ont ça sous les yeux ! Peut-on s’en lasser à terme ? »
La nuit est déjà sur nous et nous nous trouvons rapidement un petit parking tranquille encore un peu plus à l’ouest : les deux points rouges Polarstep de mes parents et de nous n’ont jamais été aussi proches !
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