Parc National de Hohe Tauern

La nuit fut calme et bercée par le bruit de l’eau de la rivière en contre-bas. A peine sortie du camion, que Lola se dégote un énorme fémur de vache dans la forêt et se le ramène tranquille pour son petit-déjeuner au pied de Robert. « Elle a le nez fin. »

Nous reprenons vite la direction d’Innsbruck, bien au nord de l’Autriche. La route dans la vallée est encore une fois de toute beauté et on avale les kilomètres sur fond de carte postale : y a pire. Nous passons dans le Parc National de Hohe Tauern. Malgré toute la route qu’il nous reste encore à faire vers l’ouest, on ne peut résister à ce paysage. On mange en vitesse et allons au point de départ de randonnées dans le village de Zedlach. Chaussures de randonnée et longe de Lola accrochée, on est parti pour 3h de grimpette sur le sentier Zedlacher Paradies. Nous commençons par une route forestière qui sillonne à travers une grande forêt de sapins de plus de 600 ans. Plus nous prenons d’altitude et plus les flocons de neige s’intensifient. Des percées dans les arbres nous montrent le panorama magnifique et grandiose sur les montagnes enneigées d’en face. Le ciel oscille entre blanc et bleu et le soleil pointe parfois son nez, donnant une luminosité presque religieuse sur les sommets qui se dévoilent.On sent qu’on s’approche de notre point culminant en fonction de la profondeur à laquelle nos chaussures s’enfoncent dans la bonne couche de neige. Après 1h30 de montée, nous arrivons au refuge de Wodenalm (1825m), malheureusement fermé pour l’hiver mais la vue est exceptionnelle à 360°, plus haut que les arbres, entourés que de hautes montagnes et un silence méditatif qu’on ne trouve que dans ces moments-là. « Tu veux des raisins au chocolat ? » Après un petit grignotage, nous continuons notre boucle qui passe davantage en forêt. Malgré la fatigue de la montée, Lola ne demande pas son reste et se met en mode « chasse » suivant sans cesse des pistes olfactives. Heureusement qu’on lui a mis la longe, attachée à la ceinture de notre sac à dos sinon elle se serait probablement carapatée. On lui a acheté du fromage, pâte dur, rien que pour elle que nous emmènerons en rando les prochaines fois : personne ne peut résister à l’appel du fromage, même face à une trace de sanglier, non ? On va tester ça !

Nous terminons notre balade à 17h et roulons encore une petite heure, histoire d’avancer encore un peu tant qu’il fait jour. Pour gagner un temps considérable, nous choisissons de passer par le tunnel Felbertauern, certes payant, mais qui nous évite de contourner la gigantesque barre de montagnes. 13,50€ et 5,2km plus tard, c’est le choc : neige et pluie s’abattent sur le pare-brise « On passe dans un autre espace-temps. » Nous trouvons assez vite un point dodo en bord de rivière, pile à 18h, juste avant que la nuit noire s’installe définitivement. C’est rigolo de voir qu’on rattrape des minutes de soleil un peu plus chaque soir en allant de plus en plus vers l’ouest. On est passé de 16h30 à 18h pour fermer les volets : incroyable !

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